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Jean VRP de la montagne
1 juillet 2002

2002-06-11 Le GR20 du Nord au Sud P1

Le GR20 du Nord au Sud Partie 1/6

Si vous souhaitez commencer par regarder les photos, elles sont visibles à la fin de la partie 6.

Partie Nord

Etape 1 : Calenzana Ortu di u Piobbu

Etape 2 : Ortu di u Piobbu Carozzu

Etape 3 : Carozzu Asco Stagnu

Etape 4 : Asco Stagnu Tighettu

Etape 5 : Tighettu Ciottulu di i Mori

Etape 6 : Ciottulu di i Mori Castel di Vergio

Le parcours

Etape 7 : Castel di Vergio Manganu

Etape 8 : Manganu Petra Piana

Etape 9 : Petra Piana L’Onda

Etape 10 : L’Onda Vizzavona

Partie Sud

Etape 11 : Vizzavona E Capanelle

Etape 12 : E Capanelle Prati

Etape 13 : Prati Usciolu

Etape 14 : Usciolu Asinau

Etape 15 : Asinau Paliri

Etape 16 : Paliri Conca

Présentation

La Corse, endroit rêvé pour les vacanciers, endroit rêvé pour les randonneurs avec le fameux GR20 (nombreux sont ceux qui en rêvent). Long d'environ 200 km, le GR20 traverse l'île du Nord au Sud à une altitude moyenne de 2 000 m. Les torrents, les sommets et les cirques qui le rythment en font l'un des plus beaux itinéraires de montagne en Europe. L'itinéraire suit globalement la ligne du partage des eaux. Contrairement aux vallées alpines parsemées de hameaux, ici on en croisera peu tout au long du périple.

Les superlatifs ne manquent pas : le plus beau, le plus dur, le plus gros dénivelé (plus de 10 000 m), celui qui fait le plus rêver mais aussi celui qui fait le plus mal. Ce défi nous en avons parlé il y a un an, puis en avons validé le principe au retour des vacances. A Noël, par chance, les cadeaux allaient dans ce sens. Dès janvier, je subissais une arthroscopie du genou gauche qui me donnait des soucis depuis de nombreuses années, il fallait que je mette toutes les chances de mon côté. Après, ce fut la convalescence jusqu’au ski, à Pâques. Après, nous avons organisé des week-ends d’entraînement ; Cassel, bivouac à Escalles et une semaine dans les Vosges où nous avons parcouru quelques 100 km et près de 4 000 m de dénivelé. Aujourd’hui, nous y sommes, dorénavant, nous n’en parlerons plus au futur mais au présent et au passé. Alors, il faut que l’on profite de l’instant présent, il faut que l’on en prenne plein la vue, plein les jambes, il faut que l’on apprécie.

Attention, silence, maintenant on marche !

2002-06-15 016 NE101-Le GR 20 à 30 ans

Géographie

La Corse c’est : 260 000 habitants

8 641 km2

1 047 km de côtes

300 km de plages

12 sommets supérieurs à 2 500 m

135 sommets entre 2 000 m et 2 500 m

101 sommets entre 1 500 m et 2 000 m

144 cols supérieurs à 1 500 m

L’altitude moyenne est de 548 m

L’altitude la plus élevée est le Monte Cinto à 2 710 m

Mardi 11 Juin 2002 : Etape 0

Lille - Calenzanna

Le voyage,          et les bagages

Nous voici en train de consommer une boisson à la terrasse de « Airport Café » à Lille Lesquin. J’ai dormi chez Anne et Custo après avoir passé la soirée à quatre avec Christine. Le week-end précédent, quatre personnes sur le GR20 avaient été hélitreuillées pour causes d’hypothermie et d’hypoglycémie mais malheureusement trop tard pour une dame de 48 ans qui a fini sa vie sur le GR (sale âge). Nous apprendrons plus tard que son mari, qui menait le groupe mit fin à ses jours. Pas de quoi rassurer l’entourage avant de partir. Pendant qu’Anne garde nos bagages à main, nous allons à l’enregistrement pour nos sacs à dos. L’hôtesse nous assure que nous n’avons pas à nous préoccuper de nos bagages avant la destination finale, Bastia. Nous obtenons aussi nos places à proximité d’un hublot. Nous retournons avec Anne pour quelques minutes et un au revoir. Nous lui promettons de revenir. Alors que nous venons de nous séparer, un appel surgit dans les haut-parleurs «Monsieur De Sousa est attendu à la caisse d’enregistrement ».

Nous nous empressons de nous y rendre en se posant des tonnes de questions sur l’origine de cet appel, notre voyage serait-il remis en question ? Dès notre arrivée, une personne demande à Custo s’il transporte du gaz. Custo lui répond par la négative. On lui demande d’accompagner le personnel de sécurité en sous-sol. Anne venant d’arriver regarde son Custo s’enfoncer dans les sous-sols de l’aéroport pour ouvrir son sac. Il est vrai qu’avec un nom pareil ça n’aide pas. En fait le réchaud, était bien démuni de sa recharge, mais au-dessous, il y avait les gobelets, qui aux rayons X devaient donner l’impression d’un ensemble complet. L’incident étant clos, nous passons la dernière barrière qui nous sépare de l’avion. Dès que nous sommes installés, je comprends pourquoi nous n’avons pas eu de problèmes pour avoir un hublot, un quart de l’avion est occupé.

Arrivée à Bastia

11H40, l’avion quitte son port d’attache. Le commandant de bord nous indique qu’à Marseille il fait 19° et soleil, cela nous fera un premier changement car ici il fait gris. Le voyage se passe bien sans perturbation majeure, une boisson nous est offerte accompagnée au choix d’un coupe faim sucré ou salé. Sachant que nous manquerons plutôt de sel, nous prenons donc des petits sachets opaques salés. Une fois ouvert, qui a-t-il dedans ? Quelques Bretzel avec des raisins, amandes, noix, etc.. Le sachet type GR quoi ! L’arrivée à Marseille Marignan est superbe. Le temps nuageux qui nous avait accompagnés a disparu progressivement, nous avons à peine remarqué les Alpes. Maintenant nous voyons un nombre impressionnant de piscines, de nombreux vergers qui doivent être alimentés par un canal d’irrigation du Rhône. Beaucoup de serres sont aussi visibles, je me demande à quoi elles servent. A proximité de l’étang de Berre, il y a des taches d’un rose très soutenu, des marais salants. Le cordon de terre qui sépare l’étang de la Méditerranée est vraiment fin, cela ne doit pas faire 100 m par endroit.

Nous atterrissons, le débarquement se passe sans problème et nous nous dirigeons vers notre nouvelle porte d’embarquement. 15 minutes d’attente et nous prenons à nouveau place à côté d’un hublot. Une fois tout le monde installé (l’avion est au complet), le commandant de bord nous souhaite la bienvenue tout d’abord en corse ! Puis en français et pour finir en anglais. Il annonce 23° et nuageux pour Bastia. L’avion se dirige maintenant vers la piste de décollage. Au passage nous apercevons les célèbres canadairs jaunes et rouge avec moteurs à hélices disposés au-dessus des ailes. Espérons que nous les reverrons plus. Le vol se passe rapidement et nous arrivons au-dessus du Cap Corse sans beaucoup de visibilité. L’arrivée sur Bastia Poretta n’est pas aussi jolie que l’on espérait, Custo fait malgré tout une photo avant l’atterrissage. A notre arrivée dans l’aéroport, nous récupérons nos sacs à dos en bon état, ouf ! L’aéroport est désert, après avoir réglé nos sangles nous partons vers la station de taxi, nous sommes les derniers à quitter l’aéroport à cet instant.

Custo à la gare de Casamozza

Le taxi nous emmène à Casamozza. Le chauffeur est sympa, il nous demande l’objectif de notre séjour. A notre réponse, il dit que c’est très bien et qu’il a eu l’occasion de le faire à différentes reprises. Si nous atteignons les Aiguilles de Bavella, il faut faire la variante par le haut, beaucoup plus jolie, nous dit-il ! Je lui réponds que si nous sommes sur pieds à cet instant, nous ne manquerons pas de suivre ses conseils. Nous voilà arrivés à la gare, il nous dépose, nous demande 20 € et nous souhaite bonne chance.

Au premier abord, nous avons l’impression que la gare est désaffectée. Sur la façade une grande fenêtre bouchée par un volet roulant. Nous faisons le tour de la gare et, nous voyons une personne dans une chaise longue. Nous l’interpellons, elle nous vend les billets pour la gare de Lumio qui se situe entre l’Ile Rousse et Calvi et retourne se reposer. Sympa ce job ! Côté voie ferrée, une petite terrasse est fleurie de différentes fleurs autant en taille qu’en couleur, cela est bien nécessaire pour la gare car de l’autre côté, c’est bien triste. Notre ticket en poche, nous avons deux heures devant nous. Nous commençons par la recherche de gaz et de pain. Pour cela, en quittant la gare nous nous renseignons auprès d’une dame d’une cinquantaine d’années qui vient d’arriver dans une Polo qui ne dépareille pas avec la gare. Elle nous indique une station un peu plus haut et nous demande de quel endroit nous venons. Lorsque nous lui apprenons que nous sommes du Nord de la France, elle ne s’en n’étonne pas et nous raconte qu’elle est originaire d’Amiens. Une petite discussion s’engage et nous comprenons qu’elle est devenue insulaire depuis 11 ans et, que c’est «spécial » et qu’elle regrette Amiens.

Nous partons faire nos achats. De retour à la gare, nous nous installons sur le banc en bordure de voie. Il nous reste une heure à attendre, nous décidons donc de déjeuner, les amuses gueules d’Air France ont été insuffisants. Au menu, riz, œufs et tomates, menu préparé amoureusement par Christine et qui a bien supporté le voyage. En plus, nous avons du pain et du fromage. Nous finirons le repas par une pomme, un régal. Pendant notre repas, nous observons la gare. Il y a deux voies qui servent pour le croisement des trains comme les funiculaires. Dernière nous, sur une voie de garage, il y a une vieille motrice et de vieux wagons tagués au sigle des nationalistes.

2002-06-15 004 NE003-Le Chemin de Fer Corse

Un train arrive maintenant, il s’immobilise devant la gare il est composé d’une motrice avec un plateau sur lequel sont disposés deux voitures et d’un wagon où sont entreposés des colis et produits divers, à priori, ce n’est pas le nôtre. Cinq minutes plus tard, un second train arrive de l’autre côté, il stationne sur l’autre voie. Il me fait penser aux « michelines » des années 70. Après s’être assuré que c’est le bon, nous prenons place, il est 17 heures. Tout le monde est là conducteur, contrôleur et mécano ainsi qu’une quinzaine de personnes dans le seul wagon qui rassemble le local conducteur, l’espace pour les voyageurs ainsi que les VTT et le stockage des colis, et tout ceci sans cloison. Les deux trains démarrent chacun de leur côté, toutes portes ouvertes. Nous sommes secoués comme sur les manèges des montagnes russes, par l’avant, par l’arrière, par la droite, par la gauche. Nous passons de nombreux tunnels mais peu de ponts, toujours en klaxonnant !! Le percement des tunnels devant être plus facile à faire que les ponts à l’époque de la réalisation. Il nous arrive souvent de voir la voie quelques centaines de mètres sur le côté, le temps de contourner une dépression.

Nous suivons le Golo qui prend sa source au pied du Paglia Orba et du Capu Tafunatu, un endroit que nous devrions atteindre au milieu de notre séjour. Le train continue, il fait des huit, c’est le genre de transport qu’il faut éviter un lendemain de fête car le résultat serait de toute évidence très efficace. Tout au long du parcours, nous voyons des résidus de troncs calcinés par des incendies, heureusement la végétation reprend le dessus, mais pour combien de temps ? J’ai l’impression que notre Montenvers Corse (sans crémaillère) ouvre sa route au fur et à mesure qu’il avance tant la végétation est omniprésente le long de la voie. Les arbres, arbustes et autres cognent sur les côtés du wagon qui a pour effet de libérer un mélange d’arômes bien agréables. A priori, cela ne gêne pas nos trois compères de la CCF (Chemin de Fer Corse) qui n’arrêtent pas de discuter pendant le voyage.

Nous arrivons à Ponte Leccia, le nœud ferroviaire Corse. En effet les trois voies uniques de la Corse se rejoignent ici. L’une pour Bastia (30 km), la seconde pour Calvi (60 km), et la troisième pour Ajaccio (100 km).

Le Chemin de Fer Corse - 76 viaducs

Nous attendons le train d’Ajaccio qui, attelé au nôtre prendra la direction de Calvi. Il arrivera 35 minutes plus tard. Il est 18 heures lorsque notre convoi redémarre. Pendant cet arrêt, nous avons flâné un peu partout, et nous nous sommes rendus compte que les arrêts se faisaient sur demande comme les bus en ville, d’autre part, s’il n’y a pas de voyageur en gare, il ne s’arrête pas. Quant aux noms des gares, ils sont, soit effacés par le temps où, ils ne sont pas écrits du tout, alors, il faut être sur ses gardes pour descendre au bon endroit. Nous voilà donc repartis, mais là ça commence à monter. Il arrive parfois que le train après avoir sifflé, ralentisse énormément, proche de l’arrêt, nous ne comprenons pas pourquoi, nous ne voyons rien d’anormal. C’est quelques instants plus tard, lors d’une manœuvre identique que nous apercevons une vache et son veau sur la voie. Sur la durée du parcours, cela est bien arrivé une dizaine de fois mais cela ne perturbe pas les vaches.

La montée continue jusque Novella puis la descente s’amorce vers Belgodère. Ce village, accroché à la montagne a l’air très joli, il y a deux églises de toute beauté. Nous commençons à apercevoir la côte Ouest par endroit. Elle est finement découpée, c’est d’une rare beauté. Au premier plan sur notre droite, nous pouvons voir le Désert des Agriates, au second plan, c’est le Cap Corse que nous voyons. Nous continuons à descendre vers la mer et l’Ile Rousse et commençons à voir des filets tendus, pas pour la pêche, mais sous les oliviers Ils attendent que dame nature les remplisse. Puis nous arrivons à l’Ile Rousse, station balnéaire qui a l’air très joli vu du train. Il est 19h30, quelques personnes se baignent, et dire qu’il y a quelques heures nous étions dans la grisaille du Nord. Après un arrêt où deux vététistes descendent, nous repartons pour Lumio. Nous longeons la côte, elle est de toute beauté, c’est irréel, ceci n’a rien à voir avec notre côte d’opale qui a aussi sa beauté. Vers 20 heures nous arrivons enfin, 3 heures pour 60 km, une belle ballade, nous sommes les seuls à descendre.

Calenzanna

Sortis de la gare, nous sommes face au camp militaire Raffalli et à côté d’une station service. Nous sommes reçus par une charmante personne qui se fait un plaisir à nous appeler un taxi. Celui-ci arrive cinq minutes plus tard pour nous emmener à Calenzana point de départ de notre périple. Sur la route, dans la discussion, le chauffeur nous avoue faire tout pour que l’île reste belle et sauvage !! Arrivés au gîte, il nous demande 30 € pour une quinzaine de km (pas donné le taxi Corse).

Le gîte est géré par le Trésor Public (incroyable en Corse), il est nickel, même les filles apprécieraient. Nous déposons nos bagages, payons notre nuit, et allons en reconnaissance pour le lendemain, la pression monte tout doucement. Au retour nous donnons de nos nouvelles aux filles car après nous ne savons pas quand nous pourrons les contacter. De retour, nous prenons notre repas dans la pénombre, mais dans la douceur. Ensuite, une dernière douche et, n’ayant pas sommeil, nous décidons de commencer notre carnet de retour. A minuit, extinction des feux car demain, c’est le jour J, réveil à 5 heures.

Mercredi 12 Juin 2002 : 1ère étape

Calenzana 275 m - Ortu di u Piobbu 1 570 m

Altitude maximale 1 550 m - Altitude minimale 275 m

Dénivelé positif cumulé : 1 295 m - Dénivelé négatif cumulé : 50 m

Pour une entrée,          on prend son pied

Le réveil est dur, cela fait 5 heures de sommeil, mais nous le savions. Un brin de toilette et nous partons déjeuner. Au départ, nous pensions être seuls, car il n’y avait aucun bruit mais, lorsque nous pénétrons dans la salle commune, tout le monde est là, bien présent. Il y a deux couples d’environ 55 et 65 ans, je ne connais pas leurs destinations mais je trouve cela très bien. Ayant 47 ans, j’espère que je pourrai faire de la rando encore longtemps. Nous prenons le départ vers 6 heures. Notre route traverse Calenzana, il y a des citronniers avec des fruits qui sont déjà bien mûrs. Les ruelles font deux à trois mètres de large, le but étant de se protéger du soleil. La veille, nous étions venus en reconnaissance et, au seul restaurant que nous avons vu, il, n’y avait ni plat typique, ni pâtes, alors nous avons remis notre resto à plus tard. Après une photo devant le panneau de départ, nous attaquons le GR20.

Pour ce 1er jour la météo semble être avec nous, quelques nuages résiduels traînent dans le ciel et il n’y a pas de vent. Peu à peu, nous apercevons le village de Calenzana qui s'éloigne pour enfin disparaître de notre champ de vision. Je réalise à ce moment-là que nous sommes bel et bien partis et engagés dans cette grande aventure. Nous prenons de l'altitude assez rapidement. Vers 7 heures nous arrivons à l’intersection avec le sentier « Mare e Monti » (Mer et Montagne) à 550 m. Nous rattrapons un groupe de 4 randonneurs bruyant (Les 4 As) qui, à en croire leur tee-shirt, sont du Jura.

Jean au promontoire d'Arghioa

Quelques minutes plus tard, ils nous laissent le passage. Au promontoire Arghioa à 820 m, une petite pause nous permet d'observer le paysage panoramique tout en soulageant notre dos. J’aperçois au loin la rade de Calvi qui se dessine dans le découpage de la côte Corse. Vu la brume matinale, je l’imagine entourée par l'eau turquoise de la Méditerranée. Le sentier s’élève en larges lacets (exit le topo), heureusement car cela monte déjà bien, notre sac à dos est lourd, il est difficile de l'oublier. D’autre part le sentier est étroit, il s’accroche dans les aulnes présents en grande quantité. Nos bras et jambes sont griffés, ce n’est pas grave, nous ne sommes pas encore bronzés. La vue est toujours magnifique, Custo fait une photo mais, il y a peu de lumière, enfin on verra le résultat plus tard. Notre progression devient régulière. Voilà deux heures que nous sommes partis, nous continuons notre route et rencontrons, pas des cochons sauvages tant annoncés, mais des vaches avec leur veau. On se demande comment leur propriétaire les retrouve le moment venu dans des endroits aussi escarpés. Nous arrivons donc au col Bocca a u Saltu à 1 250 m à 9 heures soit 30 minutes de moins que l’horaire topo. Là-haut, nous faisons une photo de groupe grâce à deux messieurs qui sont partis 30 minutes avant nous. A priori, nous sommes une dizaine dans ce créneau horaire. Après une pause et une petite séance bronzette (la première de l’année), nous reprenons la route.

Nous descendons un petit sentier dans le bois de la Fratte, j’en profite pour utiliser mes bâtons, le paysage change, nous sommes maintenant dans les sapins, ils sont immenses tant en diamètre qu’en hauteur. Le sentier prend la forme de rochers d'escalade où les mains sont souvent nécessaires pour grimper. Custo me remet en place mes bâtons avant de se lancer dans cette barre. Pour nous, c’est la première difficulté, nos sacs cherchent à nous emporter le plus bas possible, ils pèsent encore 25 kg, il faudra attendre quelques jours pour que nous sentions un début d’allègement. Deux Autrichiens nous rattrapent avec des bâtons, nous nous demandons comment ils font. Un peu plus loin, ils nous font remarquer la présence de mouflons dans une zone d’ombre. Dans ces franchissements, il faut sans cesse chercher son passage. Au bout d'une heure, nous arrivons au col du Bocca a u Bassiguellu à 1 486 m un peu moins frais et il commence à faire chaud (ceci expliquant cela).

Jean et Custo au Col Bocca a u Saltu (1250m)

Etant dans les temps, nous nous accordons une nouvelle pause au pied du Capu Ghiovu avec une vue sur Calvi et son golfe. Nous faisons une petite séance bronzette (malgré un petit voile nuageux) dans un décor unique, un calme inimaginable et un climat paradisiaque. Nous sommes six sur un gazon ras, notre rando commence bien. Après nous redémarrons sur une petite montée. De superbes pins Laricio égayent notre passage, ces pins sont les arbres endémiques et emblématiques de la montagne Corse. Ils font jusqu’à 2 m de diamètre et 50 m de haut. Nous contournons un squelette d’animal et continuons notre chemin sans nous attarder. Il est vrai qu’ici il y a que la nature, aucun bruit autre que les feuillages, les choucas, les ruisseaux et Custo. Il y a aussi des lézards et les fameuses Salamandres noires à points, elles sont par centaines qui filent entre mes pieds. Nous suivons une arête rocheuse durant un long moment, d'où nous apercevons le refuge d'Ortu di u Piobbu, nous devrions y être dans environ une heure. Avant cela, je suis pris d’une crampe au mollet gauche, cela n’arrive jamais et il faut que ce soit ici. Enfin, deux minutes d’arrêt et puis redémarrage, demain je boirai davantage. Encore quelques cairns à contourner et nous y voilà, il est 12 heures, nous sommes au refuge d’Ortu di u Piobbu à 1 570 m(6). Hors GR, il est possible de faire le Monte Corona à 2 144 m par le col Bocca di Tartaghjine en deux heures d’ascension, mais c’est le début, il nous faut rentrer dans le rythme et, nous sommes un peu fatigués.

L’accueil est parfait, le refuge est gardé par un jeune couple, il nous invite à choisir notre emplacement ainsi qu’à utiliser les sanitaires pour protéger la nature vu le passage de nombreuses personnes. La participation au bivouac est de 3,50 € par personne (la nuitée au refuge étant de 9 €). Etant dans les premiers, nous choisissons un emplacement avec le peu d’ombre existant. La tente installée, nous prenons notre déjeuner puis faisons une petite sieste ; il faut s’acclimater et récupérer (voyage, sommeil et soleil qui me donne un mal de tête), enfin demain ça ira mieux. Au réveil, on nous interpelle, une personne, avec de petites baskets, cherche un récipient pouvant servir de gourde. Pour 2 personnes, ils n’ont qu’une bouteille 1,5 litre d’eau ! Des inconscients, alors que nous, nous avons 2 litres chacun !

Le refuge Ortu di u Piobbu-1570m

Nous faisons le tour du propriétaire, la vue est magnifique, d’autres tentes, (une quinzaine au total) ont pris place, quant au refuge, il est à moitié occupé, soit une quinzaine de places. Je vais prendre ma douche. Les sanitaires sont situés à l’écart, un toilette Turc, une douche et une fontaine étant à la disposition des randonneurs. La douche est caractéristique, un espace en plein air composé, un côté de 2,5 m, deux côtés de 1,5 m et le quatrième côté étant une porte battante de un mètre de haut. On voit tout de suite si elle est occupée. Pas de problème pour nous les gars, mais pour les nanas, c’est une autre histoire. Ceci étant, l’eau est à température ambiante, comme les torrents du coin, tonifiant. Ceci à l’avantage que personne ne s’éternise. Après un temps d’adaptation, j’apprécie. A 19 heures, nous dînons ; au menu potage, pâtes avec saucisson, compote puis café. Nous mettons nos portables en service, mais rien ne passe, ni SFR, ni Orange. Nos petites chéries, qui sont restées aux camps de bases à Croix et Wizernes n’auront pas de nouvelles. A 21 heures, extinction des feux, car demain lever à 5 heures et, Custo a regardé le topo et dit « cela va être corsé », rigolo le Custo !

La première étape est effectuée, nous ne reviendrons pas bredouilles. L’entrée dans le GR donne le ton tout de suite, de la rando dans des sentiers assez raides et étroits, de l’escalade par endroit, une bonne étape en somme. La chose que nous n’avons pas eu, c’est une descente, c’est cela que je crains, nous verrons cela demain.

La partie 2, c’est ICI

 

Image2

 

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Jean VRP de la montagne
  • VRP, Voyager, Randonner, Pratiquer la montagne. Ce blog, a un seul but, partager la passion du Outdoor en montagne (randos, trails et autres) au travers de comptes rendus, de photos et de vidéos. Il y a plus de 100 publications, plus de 10 000 photos et de nombreuses vidéos. Pour être informé des publications, inscrivez-vous à la newsletter et n’hésitez pas de partager.
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