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Jean VRP de la montagne
1 juillet 2002

2002-06-11 Le GR20 du Nord au Sud P3

Le GR20 du Nord au Sud Partie 3/6

Si vous souhaitez commencer par regarder les photos, elles sont visibles à la fin de la partie 6.

Pour revenir à la partie 2

Dimanche 16 Juin 2002 : 5ème étape

Tighjettu 1 640 m - Ciottulu di i Mori 2 000 m

Altitude maximale 1 991 m - Altitude minimale 1 384 m

Dénivelé positif cumulé 607 m - Dénivelé négatif cumulé 299 m

Nationalistes,          en piste

Derniers regards sur le refuge

La nuit a été bonne pour Custo, comme d’habitude. Par contre moi, c’est l’inverse, malgré la fatigue qui s’accumule, je me réveille 4 à 5 fois par nuit, je suis content lorsque la montre sonne. Heureusement que les nuits sont courtes. A 5 heures au réveil, on s’extirpe des duvets et, au premier pas extérieur, ça coince et ça tire de partout. Il faut quelques minutes avant d’être au top. Le petit déjeuner pris puis, le bivouac démonté, on lève le camp.

La descente n’est pas trop raide, les 4 As nous suivent à une centaine de mètres. Nous arrivons vite aux Bergeries de Ballones à 1 440 m. Effectivement, il y a de nombreuses tentes, les emplacements sont mieux que les nôtres, mais le cadre est moins joli. Un petit resto pour piéger les touristes, je ne regrette pas notre bivouac d’hier. Pendant notre passage, quelques duvets cocon sont encore immobiles. Après Ballones, nous rattrapons Jacques Calvet et sa femme, nous les doublons, nous avançons à une bonne allure, nous continuons ainsi en suivant une courbe de niveau sur la rive droite du Viru à travers une forêt de pins Laricio, caractéristique de la Corse. Cette forêt s'ouvre sur le vallon de Focce Chialla que nous remontons jusqu'au col de Foggiale, tandis que le soleil chauffe de plus en plus et favorise l'apparition des lézards. Il doit y en avoir de différentes sortes, toute la palette de vert est représentée. Plus haut ce sont les clarines qui se font entendre, les vaches et leur veau sont parsemés sur les flancs de la montagne, j’ai du mal à les distinguer. A priori, mis à part une herbe rare, elles apprécient les feuilles d’aulnes. Nous profitons d’un petit ressaut pour faire notre pause.

Le Golo

A la reprise, nous passons un nouveau ressaut, puis un autre et encore un autre, le col n’est toujours pas visible. Je prends patience, je souffle et nous y arrivons. Nous sommes au col de Foggiale à 1 962 m, nous nous retrouvons avec les 4 As, nous faisons un nouvel essai avec les portables, sans résultat. Nous reprenons la route, une montée se dessine devant nous, c’est le dernier run. Le voilà, nous distinguons, il est doit être à une trentaine de minutes de nous et le terrain est cool. D’autre part, nous apercevons aussi sur notre droite, en montant, les célèbres sommets Capu Tafunatu et Paglia Orba. Le premier offre la caractéristique d'être troué par une grande ouverture naturelle de plus d’une dizaine de mètres. Nous prenons le pas pour y arriver. Nous y arrivons à 11 heures, c’est la première fois que nous arrivons ci-tôt.

Le Golo

Le refuge se situe au pied du Tafunatu et du Paglia Orba, là où le Golo (pas dans la case) prend sa source. Face au refuge, la terrasse domine une superbe vallée, le site est remarquable. Des oiseaux bagués (!) viennent manger à quelques dizaines de centimètres de nous. En contre partie de toutes ces belles choses, il y a le ou les gardiens du refuge. Le premier se tient dans l’encadrement de la porte, jambes écartées, bras derrière le dos. Il ressemble étrangement avec sa barbe à Fidel Castro, il est vêtu d’un treillis militaire et de rangers, son air est très sévère. Son second est du même tonneau avec le pantalon vert armée, il a un tee-shirt blanc où la tête du Corse avec le foulard apparaît. Si l’on devait chercher des nationalistes, ce serait les deux premiers élus. Nous sommes en pays de droit Corse. Ceci étant, nous demandons une omelette au Bruccio. Elle nous est servie très rapidement avec une rigueur militaire, presque au garde vous. Seulement, elle est très petite, nous la dévorons rapidement ainsi que tout le pain qui l’accompagne. Nous réglons repas et emplacement et allons planter la tente. Nous sommes juste au bord d’une falaise et à côté du Golo (qui nous permet de faire un prélavage de la vaisselle) qui prend sa source quelques centaines de mètres plus haut. Après discussion, demain nous ne partons pas pour Manganu car nous allons faire le trou du Tafunatu et le Paglia Orba.

2002-06-15 140 NE504-Seul au monde

Nous disons au revoir au groupe PSA ainsi qu’à Marie Paule Belle qui a 8 ampoules aux doigts de pieds. Malgré cela, elle continue en sandales (courageuse ou irresponsable ?). Ces personnes repartent de suite vers le col Vergio pour s’avancer vers Manganu. L’étape de Ciottulu di i Mori à Manganu est donnée pour 9 heures 30, donc beaucoup de personnes essayent de réduire l’étape en faisant un arrêt à Vergio. Après la lessive et la douche, nous faisons le point sur nos pieds. Custo, RAS, quant à moi, deuxième ampoule au pied droit. Nous prenons un bon bain de pieds dans le Golo à côté de notre campement tout en enrichissant nos carnets de route. Custo ayant le syndrome de la page blanche, puis le syndrome Corse se laisse envahir par une sieste malgré tout bien méritée. Au bout d’une ½ heure, je le réveille car les coups de soleil le guettent. L’As de trèfle (Eric) vient discuter avec nous de tout et de rien, nous apprendrons que c’est un pro du ski de fond. Le temps passe et le soleil Corse ne faiblit pas. Résultat, coup de soleil sur les pieds. On se met à l’abri, on se tartine de biafine en se disant que ça passera.

Refuge Ciottulu di i Mori

On prépare l’étape de demain et puis c’est le repas. Une nouvelle fois j’ai la soupe des pêcheurs, bientôt on pourra être actionnaire chez Royco. En allant faire la vaisselle, j’essaie le portable, cela passe tout juste, je réceptionne le message de Lise et Nico pour la fête des pères, cela fait bien plaisir. Je donne les nouvelles à Christine qui se fera l’intermédiaire auprès d’Anne. En repartant au bivouac, les 4 As nous rendent une dernière fois visite, demain, ils partent pour Manganu, théoriquement, nous ne devons plus nous voir. Etienne nous précise que la Super Mamie et Papy ont fait une rando de 8 jours en guise de voyage de noces et depuis, ils n’arrêtent plus. Entre autre, ils ont fait un tour de France en 15 mois sans aucune aide motorisée. Nous nous échangeons nos mails car Eric est intéressé pour lire notre carnet de route et d’autre part s’envoyer nos plus belles photos. A 10 heures, nous sommes couchés

Lundi 17 Juin 2002 : 6ème étape

Ciottulu di i Mori 2 000 m - Castel di Vergio 1 404m

Via Capu Tafunatu et Paglia Orba

Altitude maximale 2 525 m - Altitude minimale 1 370 m

Dénivelé positif cumulé 956 m - Dénivelé négatif cumulé 1 105 m

Capu Tafunatu et Paglia Orba,          c’est notre Dada

Comme d’habitude, nuit épouvantable, je suis en plus bien enrhumé, je respire uniquement par la bouche. J’ai la gorge sèche et qui pique, rien de bien agréable car j’ai plus de mal à récupérer. Ce matin j’ai de grosses difficultés à enfiler mes bottines, le coup de soleil d’hier se fait déjà sentir. Après le petit déjeuner, nous préparons un sac avec 4 litres d’eau et des barres de céréales. A 6 heures c’est le départ.

Direction le trou du Tapufunatu

Objectif différent ce jour, nous partons pour le trou du Capu Tafunatu suivi de Paglia Orba. Custo, le plus jeune porte le seul sac emporté, nous repassons au bivouac dans quelques heures. Après ½ heure d’approche, nous faisons fuir trois chamois sur le versant opposé. Nous suivons les cairns disposés le long du parcours. Arrivés au col des Maures, nous surprenons à nouveau les trois chamois, cette fois ci, ils s’en vont loin, nous ne les reverrons plus. Nous continuons notre avancée par quelques pas d’escalade. Ceci nous plaît bien, nous poursuivons sur des vires successives avant d’arriver au trou du Tafunatu. Nous sommes à 2 250 m dans un énorme trou de 35 m de large et 10 de haut, véritable énigme géologique. Une légende est à l'origine de son nom : le diable aurait lancé contre la montagne le soc de sa charrue qui y aurait creusé la fabuleuse cavité. Son ascension reste réservée aux pieds les plus surs car le vide est très impressionnant.

Le Trou du Tapufunatu (10x35m)

Le spectacle est saisissant, nous découvrons la baie de Porto- Galéria. Je me sens tout petit dans ce trou immense, et que dire de Custo ? Nous faisons quelques photos, puis revenons sur nos pas. La descente se fait calmement car parfois exposée, d’ailleurs, lors d’une désescalade, je me suis retrouvé en fâcheuse position lorsque qu’une pierre se désolidarisera sous mon pied. Nous retrouvons le col des Maures et prenons la direction de Paglia Orba. La montée est plus longue, il y a plusieurs passages délicats qui le seront d’autant plus à la descente. Au fur et à mesure de notre ascension, le trou du Tafunatu se découvre, mais il est nettement moins impressionnant de loin, le spectacle est bien plus grandiose lorsque l’on est à l’intérieur. Nous voilà au sommet de Paglia Orba à 2 525 m. Nous nous trouvons alors aux premières loges. Tout s’est passé à merveille, tant la motivation était grande. Là-haut, la vue est imprenable sur la mer côté Est et côté Ouest ainsi que sur les montagnes, dont le majestueux Monte Cinto et au loin, le Monte Rotondo et le Monte d'Oro qui semblent jaillir de nulle part. Malheureusement, toujours avec cette petite brume qui ne nous permet pas de détailler la côte méditerranéenne. C’est grandiose et une fois encore de toute beauté.

Paglia Orba (2525m)

Pour la descente, c’est effectivement plus chaud, principalement à deux endroits. Etions-nous aux bons passages, ils y avaient de nombreux cairns. Ceci nous permet de prendre bien contact avec cette montagne de formation si particulière. Beaucoup de rochers, un agglomérat de silex et de « béton » rouge. Nous continuons notre descente vers le refuge et après le col des Maures, nous retrouvons Philippe, le Pyrénéen (pas givré) que l’on avait perdu de vue depuis Asco Stagnu. Nous discutons sur les programmes de chacun et nous nous séparons à nouveau, nous devrions nous revoir d’ici quelques jours. Nous sommes très satisfaits de ces deux ascensions qui offrent un changement dans l’itinérant que nous faisons. D’autre part randonner sans sac (pour moi) ou avec un sac léger (Custo), cela a un côté cool.

Refuge de Ciottulu di i Mori dans Vallée du Golo

De retour au bivouac, nous démontons la tente et remplissons nos sacs à dos. Avant de partir au col Vergio, nous décidons de manger un sandwich au refuge. En y arrivant, un cheval et une mule sont présents, ils viennent d’amener le ravitaillement. Nous commandons deux sandwichs au Prizuttu avec une plaque de chocolat. Ils nous sont amenés dans la minute qui suit. C’est rapide, il faut dire que pour les confectionner, il faut un pain de 500 gr coupé en quatre et mettre les tranches de Prizuttu dedans. Voilà, c’est prêt. Nous sommes obligés de sortir les couteaux suisses car on ne sait pas les mettre en bouche. Une fois terminé, nous mangeons le chocolat. Pour midi, nous prenons la route pour le col Vergio.

Comme le début du sentier nous semble « propre », nous sortons les bâtons. Sur ce type de terrain, ça fonctionne bien, le rythme est élevé, nous sommes contents de notre première partie de journée et, tout semble aller pour le mieux. Le sentier rejoint la rive droite du Golo, nous apercevons des chevaux en liberté, nous nous croyons dans le jardin d’Eden. Le lit du Golo n'est qu'une succession de piscines, de dalles de granit polies par l'eau et de toboggans naturels. L'eau de ces baignoires naturelles est si limpide qu’elle inspire la baignade. Tous les dix mètres, nous avons envie de nous arrêter, l’endroit est paradisiaque. Il serait bon d’y prendre un bain, mais le soleil est en haut et, nous ne savons pas ce qu’il nous reste à effectuer, probablement 2 à 3 heures. La température est élevée dans ce vallon encaissé. Nous remettons ceci à peut-être plus loin. Nous changeons de rive, Custo a très chaud lui aussi, sa casquette noire est trempée par la sueur, elle est le témoin de cette écrasante chaleur. Lorsque je la regarde, je peux connaître le nombre de jours passés sur le GR en comptant le nombre de strates de sueur qui s'empilent sur sa casquette. Il décide de s’arrêter pour remettre ses bas de pantalon, il craint les brûlures. Maintenant, il se protège mieux depuis les premiers coups de soleil. C’est long, très long, elle n’en finit pas. On revient sur la rive droite puis l’on s’écarte du ruisseau en entrant dans un sous bois. Le chemin est long, très long. Nous arrivons à Vergio à 15 heures, je suis HS, Custo se renseigne à l’hôtel pour l’accès au camping, puis nous allons nous installer.

360° à la Paglia Orba

Le camping est une prairie de cent mètres de côté avec quelques arbres maigrelets et un groupe de pins noirs que les Canadiens se sont emparés. Nous prenons donc la meilleure place qui reste. Nous récupérons sur le site une vieille table avec deux fauteuils et aménageons notre bivouac. Nous enlevons nos chaussures au profit des sandales et là je m’aperçois que ma cheville gauche est enflée. Le soleil est vraiment fort, je n’ai jamais rencontré ce type de problème. L’hôtel et le camping sont tenu par un vieux Valentin qui coupe l’eau chaude en début d’après midi pour que les randonneurs n’en use pas en faisant leur lessive et en plus faire tourner ces locations de machines à laver. Alors il surveille tout le monde. Nous nous doucherons avec notre tee-shirt et notre short. Les vieux rapiats, cela existe partout. Le col Vergio est une station de sports d’hiver et ils ne connaissent pas non plus la carte de crédit, comme à beaucoup d’endroits d’ailleurs. Après la douche, biafine puis nous nous réfugions à l’ombre. Après cet intermède, je vais acheter deux pains (un pour aujourd’hui et un pour demain) et un fromage. Le goûter est excellent. Custo m’annonce qu’il a sa première ampoule. Et où, eh bien, au pouce ! Décidément les bâtons sont une affaire de spécialiste.

Le Golo

Au menu ce soir, ce sont les pâtes chinoises, heureusement qu’il y a eu un 4 heures et qu’il reste du fromage. Pendant le repas, nous avons droit a un concert de beuglements de vaches situées d’un côté et de leur veau de l’autre côté. La nuit viendra à bout de ce boucan. Nos voisins de campement vont au même rythme que nous mais s’arrêterons à Vizzavona pour problèmes de genoux. Nous rencontrons aussi un gars qui fait le GR dans l’autre sens. Sa femme, son beau-frère et sa belle sœur l’ont abandonnés à Vizzavona, donc il continue seul à la belle étoile mais, un peu inquiet de son avenir sur le GR ainsi que les retrouvailles familiales. Avant de regagner le duvet les dernières nouvelles sont envoyées aux camps de base.

Mardi 18 Juin 2002 : 7ème étape

Castel di Vergio 1 404m - Manganu 1 601 m

Altitude maximale 1 883 m - Altitude minimale 1 360 m

Dénivelé positif cumulé 550 m - Dénivelé négatif cumulé 616 m

Le Lac Nino,          que c’est beau !

Dorénavant, le réveil sera à 4 heures 30, les jours s’allongent et, le soleil reste l’ennemi N°1 en ce moment. Comme nous étions bien installés, nous mettons plus de temps pour repartir.

Hêtre au Col San Petru

C’est à 6 heures que nous prenons la route pour le refuge de Manganu. Après une descente dans la forêt de Valdu Niellu, forêt plantée de magnifiques pins Laricio, nous longeons une courbe de niveau pendant 1 heure, nous prenons un bon rythme jusqu’au moment où nous tournons de quatre vingt dix degrés sur la droite, soit de face à la montagne, nous sommes à 1 360 m. Ce n’est plus la même chose, même le décor change, il n’y a plus de pins, ce sont des hêtres. Il n’y a plus de lézards, ce sont d’énormes scarabées noirs qui les remplacent et qui trouvent leur nourriture dans la bouse de vache. Au col Bocca San Pedru (Saint Pierre) à 1 452 m, certains hêtres sont pliés à l’équerre par la force des vents. Je n’imagine pas qu’il puisse faire mauvais temps ici. Une nouvelle fois nous découvrons le (très beau, mais je vais finir par me répéter) panorama sur le golfe de Sagone qui est de plus en plus filtré par la brume. Du fait de notre décalage d’une journée, nous faisons route avec d’autres randonneurs. Je pense que notre stratégie est bonne, car de Ciottulu di i Mori à Manganu, c’est 9 heures 30 de marche. Je serais arrivé exténué. Je verrais bien les autres ce soir à Manganu. Notre ascension au Tafunatu et au Paglia Orba a été une réussite à tout point de vue.

Sur la descente du col Bocca a reta à 1883 m, nous faisons notre pause. Je suis fatigué, toujours enrhumé, toujours nez bouché et toujours des maux de gorge. Heureusement que les efforts sont récompensés par des paysages plus beaux les uns que les autres. Tout est vert ici, les prés sont drainés par de multitudes sources, ce serait parfait pour bivouaquer. Cela fait comme un delta d’une eau très limpide qui coule de tous côtés. Nous reprenons la route en direction du lac, en nous retournant, nous voyons disparaître tout doucement le Tafunatu et le Paglia Orba. En quelques minutes, nous surplombons le lac Nino et ses pozzines (tourbières). La découverte du lac est une merveille. Au fond d'une cuvette, dans un écrin de verdure, le lac, d'un bleu vif, est alimenté par des ruisseaux sinueux. Il repart de l'autre côté en de nombreux et immenses méandres dans les pozzines. Un troupeau de chevaux sauvages paissent là, sur la pelouse fragile.

Lac de Nino

Le lieu est paradisiaque. Les pozzines sont des formations végétales très fragiles, couvertes d'une moquette herbeuse très douce. Y marcher est très agréable et reposant. Nous nous empressons de tirer quelques clichés. Nous savons qu’ils ne reflèteront pas la réalité, mais ceci nous permettra d’avoir une première image, la seconde restant dans la tête. Nous marchons le long du lac, parmi la cinquantaine de chevaux, deux d’entre eux s’amusent, se cabrent, se mordillent. Nous n’en croyons pas nos yeux. Custo regrette de n’avoir pas emporté le matériel photo de son frère, car ils sont bien trop loin pour nos appareils. Une centaine de personnes sillonnent autour du lac, c’est très touristique, je pense qu’il doit y avoir un accès vers la vallée, les gens ne sont pas ou peu équipés. Nous continuons notre route et rencontrons Jacques Calvet et sa femme ainsi que Marie Paule Belle et son mari, ils font demi-tour. La première pour insomnie, et quant à la seconde, pour les ampoules suivies par une entorse !! Jacques Calvet est à son 2ème essai sur le GR, la 1ère fois il avait dû arrêter pour des problèmes de gestion de nourriture. Quant à Marie Paule Belle, elle est aussi à son second essai, cette fois elle est neutralisée par des ampoules. Par chance, elle est bien soignée car Jacques Calvet est docteur. Dans la discussion, Marie Paule Belle nous raconte qu’elle s’est fait voler un saucisson par un renard. Nous lui répondons par l’affirmative, mais restons septiques. Après quelques échanges nous nous saluons et partons. Cette fois ci, c’est sur, nous ne les reverrons plus.

Lac de Nino

Le chemin descend plein sud, il fait très chaud, nous rencontrons des vaches puis des cochons, les premiers, ils sont énormes, ils retournent tout avec leur truffe. Le ruisseau reprend ensuite les caractéristiques des cours d'eau corses avec sa succession de piscines naturelles et de cascades. Plus loin, nous apercevons le refuge de Manganu puis arrivons aux Bergeries de Vaccaghja à 1 621 m dissimulées dans de gros rochers. C'est très rustique. Là, le berger est en train d’égoutter des fromages de chèvre (Tiens ! nous n'avons pas encore vu la moindre chèvre depuis Calenzana). Nous l’apostrophons pour lui acheter un produit de sa fabrication. Il nous demande de rentrer dans sa cour et de patienter quelques instants. L’aspect bourru et rustre du personnage fait que nous nous exécutons sans attendre. Au bout de quelques minutes, le berger arrive. Il nous demande ce que nous souhaitons, je lui réponds un fromage demi-affiné. Il se rend dans sa cave qui est une dépression naturelle aménagée pour recevoir ses produits finis.

La Bergerie de Vaccaghja

Pendant ce temps, Custo me fait voir sa pièce de vie. Cette pièce, d’une quinzaine de m2 rassemble la cuisine, le séjour, le lit (surélevé) et la salle de bain !! Sur le mur du fond en guise de tapisserie est installé un poster de deux mètres de haut sur un mètre de large du Ché. A son retour, nous tentons une petite discussion. Custo lui demande pendant combien de temps de l’année il est isolé. Il répond « entre quatre et six mois en compagnie de son troupeau de chèvres et des chevaux ». Confiant, Custo lui dit, « mais vous retrouvez toujours vos bêtes ? » Le berger répond : « Ici, même les bêtes sont toujours en liberté » et il enchaîne par « Bonne route ». Comprenant le message, nous enfourchons nos sacs et partons. Nous traversons à nouveau des pozzines, celles du Pianu di Campotile puis le col Bocca d’Acqua Ciarniente à 1 568 m et arrivons au refuge de Manganu à 1 601 m. 

Le Refuge de Manganu 1601m

Je suis heureux mais, très fatigué. Nous mangeons et faisons une sieste avant même d’installer notre campement. Cette sieste, bien méritée devrait venir à bout de nos courbatures résiduelles et autres douleurs musculaires. Elle durera 1 heure 30, au réveil de nombreuses tentes sont installées et de nombreux randonneurs arrivent épuisés, sur les genoux en râlant sur la durée de l’étape. La liaison en 7 heures 30 avec Corte favorise le tourisme, les gens arrivent à Manganu, bivouaquent, puis sont à 3 heures du lac Nino. Plus de cent personnes doivent-être en périphérie du refuge, au point qu’il n’y a pas assez de place pour toutes les tentes, résultat, ça dort à la belle étoile, même si ce n’était pas prévu. Pour mon compte, vu mon état, je ne prendrais pas de risque. Nous retrouvons le couple Canadien ainsi que Tintin et Milou. Tintin est balafré et a un oeil poché. Il n’a pas regardé où il posait ses pieds, conséquence, chute. Cela s’est passé au col Vergio, il a du redescendre pour faire nettoyer sa plaie avant de reprendre sa route.

Dure journnée, sieste obligatoire

Vers 19 heures, un club de sport arrive au bivouac, la belle étoile est inévitable, heureusement que la météo est bonne. Sur le côté du refuge, un grand panneau indique qu’ici le tri sélectif est opérationnel, trois poubelles nous invitent à trier nos déchets, les premiers refuges faisaient le tri aussi, mais dans les toilettes. Si l’on profite de la présence de nombreuses personnes sur ce bivouac, je pense que la moitié est étrangère avec beaucoup de trentenaires. Dans ce type d’endroit, plus qu’ailleurs, la course au refuge et au bivouac est pratiqué (26 places au refuge et une quinzaine de bivouac possible).

La partie 4, c’est ICI

 

Image2

 

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Jean VRP de la montagne
  • VRP, Voyager, Randonner, Pratiquer la montagne. Ce blog, a un seul but, partager la passion du Outdoor en montagne (randos, trails et autres) au travers de comptes rendus, de photos et de vidéos. Il y a plus de 100 publications, plus de 10 000 photos et de nombreuses vidéos. Pour être informé des publications, inscrivez-vous à la newsletter et n’hésitez pas de partager.
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