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Jean VRP de la montagne
4 avril 2010

2010-04-04 Marathon des Sables P1

25ème Marathon des Sables – Partie 1

Si vous souhaitez commencer par regarder les photos et vidéos, elles sont visibles à la fin de chaque jour et/ou paragraphe.

Une victoire de plus, après l’Ultra Trail du Mont Blanc l’an dernier (voir compte rendu), voilà le 25ème Marathon des Sables, version 2010 (250 km dans le désert Marocain en autonomie alimentaire), qui était rentré dans mes rêves personnels mais aussi collectifs, avec mes amis du Longuenesse Nature Aventure.

Ce succès, vous en avez tous un fragment car sans votre soutien, je ne serais pas allé au bout, je savais que derrière mon « grigri » vous étiez là,

MERCI à vous tous

MdS NoirSur la vidéo de l’organisation de l’UTMB 2009, un coureur ayant fait le Marathon des Sables avait été interviewé. Répondant à une question, il disait : « L’UTMB est bien plus difficile que le Marathon des Sables, chaque soir on peut se refaire une santé ! ». Après ma réussite sur cet UTMB 2009, ses paroles qui me donnaient de l’espoir pour l’aboutissement de ce projet.

A année exceptionnelle, dispositions exceptionnelles !

Pour éviter de rééditer un souci de préparation comme à l’UTMB 2008, cette année, je n’ai fait, ni ski de rando, ni ski en famille, car le budget de cette course étant conséquent, 2 700 € rien que pour l’engagement, je ne pouvais pas prendre le risque de manquer ce rendez-vous. De ce fait, Christine est allée skier avec sa petite fille Solène

Cela faisait plus d’un an que nous avions coché cette course à notre calendrier. Dès le début de l’an dernier, nous avons réfléchi comment faire pour réunir les fonds nécessaires pour s’autofinancer. L’objectif étant de réunir 27 000 € dont 24 300 € d’inscription. Pour commencer, Thierry nous a fait une jolie plaquette regroupant : la présentation de l’évènement, de la course, de notre association et de nous tous. Avec celle-ci, nous nous sommes mis en quête de partenaires. Nous avons aussi démarché nos familles et amis en vendant un vin du Pays de l’Herault, une cuvée « Marathon des Sables 2010 ». En avril, nous avons organisé un repas. Cela nous semblait bien partis, alors, en juin nous avons réservé officiellement notre participation à la course. En septembre, Soirée années 80, Bal Country et un pas de plus vers le Maroc avec l’envoi de nos inscriptions. Notre cagnotte augmente doucement, mais nous n’imaginions pas que cela aurait été aussi difficile. En ce début 2010, nous terminons ces actions par une animation en partenariat avec Cœur Toujours. En février, le budget n’est toujours pas bouclé mais la confirmation de notre inscription, l’est !

L'équipe du LNA

En parallèle à toutes ces actions, les entraînements se sont succédés, jusqu’à 5 par semaines. Il ne fallait rien laisser au hasard dans notre préparation physique avec des sorties dans les dunes de notre Côte d’Opale, mais surtout le tannage des pieds pour renforcer la semelle plantaire pour essayer de se protéger contre les ampoules.

Ne rien laisser au hasard, cela concerne aussi notre équipement qui est spécifique à cette course (guêtres, lunettes type piscine, aspi-venin, etc...).

Condition sine qua non pour prendre le départ, un test à l’effort n’indiquant aucune contre-indication pour le désert dans le mois précédant le départ. Le 08 avril, je fais donc ce test, sachant que je suis suivi pour de l’hypertension, le docteur m’examine sous toutes les coutures avant de signer les documents officiels. YES ! Ma participation est validée !

La première chose, le carburant, la nourriture et les repas lyophilisés ! Difficile de trouver du « bon » et qui réponde au 2 000 Kcal par jour, minimum imposé par l’organisation. Je teste les pâtes bolognaises, hachis Parmentier, poisson à la provençale, etc… tout cela en lyophilisé. Vu le poids, c’est acceptable, je pense que je serais même content de manger cela lorsque je serais au milieu du désert ! Une fois, les tests validés, j’empaquète au plus petit, au plus léger.

Deux semaines avant le départ, mon sac est prêt, il pèse 10 kg (sans l’eau), en voici le détail : 

Le meilleur cru 2010

  

Sac à dos avec poche ventrale, bidons          Duvet, matelas, sandales, popote, couverts, couteau, pastilles carburant, serviette de toilette          PQ, lingettes, crème solaire, brosse à dents          Elastoplaste, Bétadine, compresses, pansements, divers médicaments, aspi-venin, antiseptique          Repas lyophilisés, mini-saucissons, barres céréales, poudre boisson, bonbons          Frontale, piles de rechange, boussole, épingles, briquet, sifflet, miroir          Polaire (nuit), sous-vêtements, effets personnels          Sur place, l’organisation fournit : Fusée de détresse, cachets de sel, 3 litres d’eau (3,5 kg)

  

Retour sur une semaine où la démesure a été quotidienne.

29 Mars 2010 :Nous voilà à l’aube de notre objectif, dans 1 semaine, le 4 avril prochain, nous serons sur la ligne de départ, face à nous même et face au désert. Ce mois-ci nous avons la reconnaissance de la presse. La Voix du Nord et l’Indépendant, journaux locaux, suivent nos aventures, mais aujourd’hui, c’est l’Echo du Pas de Calais qui nous a accordé une page, et FR3 Nord Pas de Calais. Peu de clubs régionaux peuvent se prévaloir d’avoir suscité autant de curiosité. Cela est très encourageant pour le futur de notre club, le Longuenesse Nature Aventure. Prendre le départ d’une telle épreuve est un rêve, mais franchir la ligne d’arrivée, ce sera le concrétiser. Côté préparation, nous sommes prêts, partagés entre excitation et stress. Participer à cette épreuve n'est pas un privilège puisqu'ouvert à tout le monde mais cela restera une expérience unique.

Un proverbe Africain dit : « Si tu cours seul, tu cours vite, si tu cours à deux, tu cours loin ». Nous, nous serons 9, donc nous devrions aller loin, très loin. Nous avons un objectif commun : « 9 au départ, 9 à l’arrivée ! ». Pour arriver à cet objectif, nous irons chacun à notre rythme, et chacun gérera sa course.  Dès notre retour, comme chaque année, nous enchaînerons sur l’organisation du repas annuel du LNA.

Vous, qui m’avez, qui nous avez supportés à travers nos différentes actions (vin, tombola, repas, actions caritatives, soirées eighties ou country, etc..), vous étiez aussi au rendez-vous sur le site du Marathon des Sables……. Vos messages nous ont été transmis sur le bivouac chaque jour. De mon côté, envoyer un message, c’était 1 heure d’attente et j’ai préféré me reposer sous la tente. Acceptez mes excuses et MERCI encore pour vos messages.

Les chiffres : 25 ème Marathon des Sables          250 km de course à pied en auto suffisance alimentaire          6 étapes en 7 jours de : 29 km, 35,5 km, 40 km, 82,2 km, 42,2 km, 21,1 km          1 013 participants, dont 133 femmes de 16 à 73 ans de 43 pays          46 équipes officielles          400 personnes (dont 50 médecins) pour l’encadrement          100 véhicules - 2 hélicoptères - 1 avion CESNA          4 dromadaires          12,5 km/h, la vitesse de moyenne pour le premier          3 km/h, la vitesse moyenne pour les serres fils, des chameliers avec leurs chameaux          9 litres d’eau environ par jour pour la boisson, la cuisson, la toilette (fournis par l’organisation)          57, c’est le nombre de bouteilles d’eau que j’ai consommées lors de cette course, cela m’a servi pour boire, cuisiner, me doucher, faire la lessive et me rafraîchir          2 000 kcal obligatoires minimum par jour          15 kg, c’est le poids maximum du sac sans les 3 litres eau          0° c’est la température minimum qui peut être atteinte la nuit          50° c’est la température maximum qui peut être atteinte le jour

Pour rappel :     Jebel : Massif montagneux          Erg : Champ de dunes exclusivement formé de sable          Oued : Rivière formée par de fortes pluies qui très souvent disparaît par épuisement          Reg : Champ de pierres

Aéroport d'Orly : François, Bruno, Jean-Louis, Jean

02/04/2010 : J-2 : 08h30 : Le voyage : Cela fait 01H30 que nous volons, nous quittons déjà la grande bleue pour survoler le continent africain. Une chose est sûre, nous sommes sur le bon vol, il est composé de 90% de gars pour 10% de filles, tous affutés, 4 avions sont affrétés pour les 425 français. Une nouvelle fois je me suis laissé entraîner par la bande du LNA. D’accord ils n’ont pas insisté, mais seul, je ne pense pas que je me serais lancé dans une telle aventure. Prendre du plaisir d’accord, mais à la condition de le partager. Après avoir découvert le désert avec Christine il y a 5 ans en Mauritanie lors d’un trek offert pour mes 50 ans, je suis heureux d’y retourner. Cette fois l’objectif est différent, c’est une course et nous serons 9 sur la ligne de départ et nous irons au « bout du bout » pour être 9 à l’arrivée. Après 18 mois d’effort pour réunir le budget, nous n’allons rien lâcher ! Après 04H00 de vol et un repas qui nous prépare à une semaine de mets inhabituels, nous arrivons à Ouarzazate, il est 08H00 heure locale, on nous annonce 18° avec un grand soleil légèrement voilé, mais, vêtus de tee-shirt nous avons déjà chaud. Après avoir récupéré nos bagages, nous sortons de l’aéroport et sommes accueillis par Patrick Bauer en personne, le boss de cette organisation puis, par Mouss, un Finisher du MdS de 2004 avec Alain, François, Jacques et Thierry membres du LNA présents à cette édition. A présent, nous nous dirigeons vers des bus climatisés qui nous attendent.

Aéroport de Ouarzazate

Nous embarquons donc pour 350 km vers Rissani soit 05H30 de route plein Est. 5H30, le temps d’écouter un concert intégral de Bob Marley. A peine démarrés, l’organisation nous distribue un panier repas bien garni. Il nous faut bien cela car nous avons déjà passé une nuit blanche (nous avions rendez-vous à Orly à 04H00 et ici on vit à l’heure du soleil soit 02H00 de moins qu’à Paris). La journée sera longue, avec l’énervement je ne pense même pas m’assoupir un instant. Cela tombe bien car cette fois, ce sont les road book qui sont distribués. Là, le silence se fait, tout le monde se plonge dans ce livret qui un jour nous fera pleurer de douleur à moins que ce ne soit de joie. Après la lecture du road book, les interrogations et l’inquiétude refont surface ! Dans quelle galère me suis-je embarqué une nouvelle fois ?

Jacques, Alain, Maryse, Jackie, Thierry

Je referme le livret et j’essaye de m’échapper en regardant les paysages. Il y a une route principale et quelques rares routes secondaires, nous voyons peu de monde, beaucoup de constructions neuves non terminées, l’architecture n’est pas variée, la majeure partie des constructions est de couleur rose et beige. Ouarzazate est situé derrière le Haut Atlas, une partie très désertique, lunaire, les sommets qui culminent à plus de 4 000 m sont enneigés, nous les longeons pour nous rendre près de Rissani, point de départ de notre aventure. Avant d’y arriver nous traversons l’agglomération de Tineghir bâtie en périphérie d’une superbe palmeraie, il y vivrait environ 80 000 personnes, mais, nous avons vu peu de monde, peut-être parce que le soleil était presque au zénith. Ensuite je me suis endormi une petite heure pour me réveiller à l’approche de Rissani. Nous sortons de la ville et, après quelques kilomètres, les autobus s’arrêtent, nous sommes enfin arrivés, ou presque !! En effet, nous sommes pris en charge par des camions tout terrain de l’armée qui nous transportent vers notre bivouac, l’aventure commence !

Dernier transport pour le bivouac

Le bivouac est en vue, il est installé sur un plateau au pied de grandes dunes d’environ une centaine de mètres, grandiose. Dès notre arrivée nous prenons possession de nos tentes. La tente est une simple toile de jute supportée par des bâtons qui sont des branches d’arbres, un tapis recouvre le sol, très sommaire comme tente ! Les concurrents français se répartissent dans les tentes 1 à 46. Nous avons les 28 et 29, elles sont prévues pour 8 personnes, nous sommes 9 auxquels s’ajoutent Mouss et Luc d’anciens Finishers du MdS 2004, puis viendront se greffer Philippe et Pierre. Au total 137 tentes composent le bivouac des coureurs. Il est immense, imaginez-vous, un stade avec en périphérie, 2 rangées de tentes Berbères. A côté, 4 ensembles de tentes : téléphone, mail, point médical et clinique. Côté organisation, le bivouac est interdit aux coureurs.

Découverte de notre tente, la 28

 

Le soir, nous allons dîner, les repas avant et après course sont en charge de l’organisation, le repas est copieux et c’est tant mieux, la semaine risque d’être difficile ! Retour à la nuit tombée à la frontale, mini matelas, duvet et maxi dodo, il est 21H00.

 

03/04/2010 : J-1 06h00 : Journée de contrôle et de préparation

La nuit n’a pas été au mieux, j’ai eu un peu froid et j’ai eu du mal à retrouver ma polaire. D’autre part, quelques cailloux sous le tapis étaient bien durs, l’expérience qui rentre.  

Le bivouac fait grasse matinée ce jour, la course, c’est demain ! Aujourd’hui c’est la dernière ligne droite avant le départ. La journée est consacrée à la préparation des sacs à dos et au contrôle technique à l’issue duquel nous abandonnerons les valises. Au contrôle, j’avoue que je suis particulièrement tendu. Je suis un circuit, je fais l’acquisition d’un transpondeur (puce pour la gestion du temps et le passage des CP, Contrôles de Passage), d’une fusée de détresse, de cartes de pointages d’eau et de soins médicaux. Puis le contrôle de la nourriture embarquée dans le sac (minimum requis en Kcal).

La tente 29 : Jacques, François, Alain, Mouss

Pour terminer, le passage devant le Doc’Trot’, là, je stresse un peu ! Comme je suis un hypertendu léger sous traitement, malgré plusieurs contrôles réalisés, je ne suis pas tranquille, hypertension et soleil ne font pas bon ménage, d’ailleurs, je me demande si le médecin ne prend pas un malin plaisir à bien vérifier chaque document que je lui ai amenés. Après quelques secondes, qui me paraissent une éternité, il finit par me donner mes 120 pastilles de sel et me souhaiter : « Bonne chance ». Je troque ma valise contre le dossard 250. J’ai mon sac de 10 kg pour ma semaine, je me sens presque nu ! Je sors de la tente la gorge serrée avec mon laissez-passer, j’attends mes compagnons et regagnons nos tentes, je me retourne et j’aperçois un semi remorque avec une montagne de valises, impressionnant. Nous sommes au complet, demain, nous serons tous sur la ligne de départ.

Contrôle technique médical pour le laisser passer

L’heure du repas étant arrivé nous ne nous faisons pas prier pour nous y rendre, l’organisation est au top sur tout, qualité, quantité, sympathie des bénévoles. En cherchant un emplacement pour déjeuner, nous rencontrons notre premier scorpion, il est petit, rien à manger dessus !! L’après midi est consacré à une petite sieste, il fait environ 35°, des nuages filtrent les rayons du soleil. Nous profitons pour faire quelques photos de groupe avec une mine réjouie, après, on verra ! Ne prêtant pas attention au soleil, je finis par saigner du nez, une chose que j’avais oubliée, je peste contre moi-même, je devrais être très prudent avec le soleil. Retour à la tente et repos, un stress supplémentaire, quel début ! J’en profite pour revoir le road book, demain, ce sera 29 km presque en ligne droite, direction plein sud. A la tente 29, Mous embaume ses pieds avec de l’élastoplaste, technique qu’il a expérimenté à 2 reprises. A l’écoute des anciens, Maryse, Bruno, Jackie, Jean-Louis et moi mettons de l’élastoplaste, sur nos épaules et dans le bas du dos en mesure de protection des frottements avec le sac.

Mais où est donc ma valise ?

Avant le dîner, nous assistons au briefing de Patrick Bauer qui est perché sur un Land Rover, nous apprenons que nous serons 1 013 au départ dont 133 femmes représentant 43 pays, âgés de 16 à 73 ans, j’ai encore de l’avenir ! Il nous informe du déroulement de la semaine, nous présente Didi Touda et Mohamad Ahansal, les vainqueurs de l’an dernier. Après un bon repas, nous rentrons à notre tente. Le vent nous oblige à récupérer cailloux et bouteilles d’eau pour maintenir la toile de tente. Nous coinçons nos affaires, espérant que le vent ne monte pas plus en puissance. Demain, c’est le grand jour, première participation, premières découvertes et fatalement, le début d’une aventure que je pense fabuleuse, mon « grigri » accroché à mon sac, un petit lapin en peluche représentant ma famille mais aussi tout ceux qui m’ont soutenu. Lorsque je serais en difficulté, physique ou mentale, je le serrerais dans mes mains pour qu’il me donne l’énergie nécessaire. Comme vous le voyez, tout sera bon pour atteindre l’arrivée.

Les photos (127) de l’avant course, c’est ICI

La vidéo du projet by FR3, c'est ICI (3'50'')

La vidéo de la présentation du MdS, c’est ICI (6’58’’)

La suite c’est ICI

2010-04-03 179 MdS Avant courseB

 

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Jean VRP de la montagne
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Jean VRP de la montagne
  • VRP, Voyager, Randonner, Pratiquer la montagne. Ce blog, a un seul but, partager la passion du Outdoor en montagne (randos, trails et autres) au travers de comptes rendus, de photos et de vidéos. Il y a plus de 100 publications, plus de 10 000 photos et de nombreuses vidéos. Pour être informé des publications, inscrivez-vous à la newsletter et n’hésitez pas de partager.
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