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Jean VRP de la montagne
22 juin 2013

2013-06-22 Trail des Ecrins

Trail des Ecrins

Si vous souhaitez commencer par regarder les photos et vidéos, elles sont visibles à la fin de ce compte rendu.

Une semaine après le Trail des Coteaux, un trail de cœur où 5 100 € ont été récoltés pour des enfants en situation de handicap, Christine et moi sommes arrivés à Vallouise dans le Parc National des Ecrins ce samedi 15 juin. Je suis à une semaine de la course où je me suis inscrit, le Trail des Ecrins. Nous sommes bien installés dans un gîte sympa, la semaine promet d’être belle. Je suis déjà venu ici en 1999 avec comme but de parcourir les Aiguilles des Cinéastes et la Barre des Ecrins. Nous avons réussi la première course et malheureusement avons du faire demi-tour lors de la seconde dicté par la météo. En 2005 aussi, avec Christine, nous sommes passés à Vallouise lors du Tour des Ecrins (le GR54), probablement un des plus beaux GR que nous avons partagé. Dire que c’est un endroit que j’affectionne particulièrement serait un euphémisme. Une semaine à flâner avant de parcourir cette montagne, ça va être chouette, sans aucun doute !

Lac d'Eychauda

Le lendemain, chaise longue soleil, carte et topo sont au programme, j’avoue que j’ai les jambes qui fourmillent. Si Bernard avait été là, il m’aurait interdit toute activité ou presque, c’est ce qui s’appelle, une acclimatation passive. Ok, malgré tout j’opte une acclimatation active, je ne tiens plus en place ! Mettez des bonbons sur une table et dites aux enfants : « Regardez, mais ne touchez pas ! », moi, j’ai le même sentiment !

A J-4, je mets mon sac sur le dos, direction le lac d’Eychauda à 2 514 m et retour via le col des Grangettes à 2 684 m soit une rando « cool », même si elle est donnée pour environ 7 à 8 heures. Pour atteindre ce lac, gelé 11 mois sur 12, je passe quelques névés sans difficulté particulière. Une fois arrivé au lac, il y a de la neige partout, aucune trace en direction du col ! Sachant que la descente sur l’autre versant est technique, l’âme en peine, après une pause, je prends le chemin du retour.

Direction, le Refuge du Glacier BlancA J-3, non content de la sortie de la veille, je décide de faire un aller retour au refuge du Glacier Blanc (2 542 m), randonnée classique au départ du Pré de Mme Carle à 1 874 m, donnée pour 4 heures aller/retour. Parti tardivement, je rattrape une vingtaine de randonneurs et même du personnel du Parc des Ecrins, chargé d’entretenir les chemins tapant avec un marteau piqueur !! Au fur et à mesure, je suis de plus en plus seul, les autres randonneurs renoncent et fond demi-tour, mais moi je suis heureux d’être là. Alors que j’arrive sur les premiers névés, au loin le refuge est visible, il est construit sur un éperon rocheux à l’abri de toute avalanche. Je me retourne et je distingue encore le Pré de Mme Carle, mon point de départ. Pour atteindre le refuge, il y beaucoup de neige et quelques vagues traces. Après le demi-tour d’hier, pas question de rééditer aujourd’hui, cela étant la prudence est de mise. Je marche donc dans cette neige, cherchant mes appuis en direction du refuge.

J’approche du Gyr, le torrent qui prend naissance dans la fonte du Glacier Blanc. Il est en ébullition, comment le traverser ? Lorsque je le regarde, il y a quelques cailloux affleurant, mais je doute d’être assez dynamique pour rejoindre l’autre rive, il y a aussi un pont de neige qui me semble bien fragile.

Refuge du Glacier Blanc

Et au-dessus, le refuge me nargue sur son piédestal, je décide de contourner le torrent en passant sur le glacier. Au final, pas trop compliqué, juste être prudent pour éviter toute glissade malencontreuse qui pourrait avoir des répercussions sur ma course. Il y a des coulées de neige et de pierres, signe qu’il ne faut pas s’attarder. En passant par le glacier, je pensais atteindre le refuge facilement mais il reste une belle montée raide. Des alpinistes encordés équipés de crampons sont présents quelques mètres devant moi. Cela me rassure, ils font une bonne trace, de belles empreintes pour mes baskets, eux qui sont en crampons, quel contraste !

Encore quelques dizaines de mètres et je m’installe sur la terrasse du refuge face à la Meije, la Barre et le Dôme des Ecrins, les Aiguilles des Cinéastes quant à elles sont derrière le refuge. Quel point de vue ! Une météo pas au top mais un cadre majestueux. Je prends le temps d’observer les Alpinistes partant en course et aussi des skieurs en peau de phoque profitant de cette neige tardive, je les envie.

Au retour, ne pas s'éloigner de la trace

Au refuge, je suis le seul randonneur, les autres ayant fait demi-tour. Après une pause, je quitte cette belle terrasse et là, la sensation est très différente sur ce terrain qui est bien piégeux à la descente. Je sors les bâtons, mais ils s’enfoncent jusque la garde, donc totalement inefficace, voire même dangereux. Avec patience et prudence, je descends calmement toujours sans me soucier de ma course, avec un esprit libre et aucune sensation de fatigue.

 

 

Je retrouve le Pré de Mme Carle, puis je rentre au gîte. Je n’ai absolument pas l’impression d’avoir tiré sur mes réserves. Malgré tout, je sais que ces deux derniers jours auraient dû être basés sur une l’acclimatation passive, mais l’appel de la montagne !!!

Jours J-2 et J-1 : Au menu, repos et sieste à l’ombre des mélèzes.

Guylain, Jean et Jean de Off Course au départ

Jour J, J1 (samedi 22) : Pour commencer, participer à une course de montagne sur 2 jours est une première pour moi. Cette course comptant pour le challenge des trails de Provence, la majorité des trailers sont de la région donc aguerris à ce terrain. Pour terminer, les conditions d’enneigement tardif obligent les organisateurs à utiliser un itinéraire bis. Bis, mais pas dans la facilité, d’un kilométrage similaire, ils nous annoncent, 600 m de dénivelé positif en plus ! Au programme donc, aujourd’hui, 36 km et 1 800 m de D+ (définie comme « roulante » par l’organisation) et demain dimanche 46 km et 3 000 m de D+. Tout cela avec une amplitude de 30°, la gestion de ces 2 jours ne sera donc pas facile !

J’avais vu dans la liste des engagés que Jean de « Off Course » était présent avec un ami, je les retrouve au bord de la Durance à Argentière la Bessée, à 1 000 m d’altitude sur le parking d’une supérette. Après quelques consignes, le départ est donné.

La montagne, ça vous gagne !

Le départ de la première partie a lieu à Argentière la Bessée, c’est par un bus de l’organisation que je m’y rends. Je retrouve Jean de « Off Course » avec son ami (Je l’avais vu dans la liste des engagés). Nous sommes au bord de la Durance à 1 000 m d’altitude sur le parking d’une supérette. Après un bref rappel des consignes, le départ est donné. Après 1 km, je m’attaque à la première difficulté, le Col de l’Aiguille (1 503m) via les Falaises de Fressinières avec quelques passages aériens qui offraient des points de vue remarquables à « couper le souffle » avant de poursuivre vers le Col des Lauzes à 1 837 m, endroit où Jean de Off Course finit par me distancer, il est parti comme un cabri devant dans une descente raide ! Pour rejoindre le Col de la Pousterle à 1 763 m, point haut du jour, nous passons par la Vallée du Fournel (1 320 m) pour redescendre vers Puy St Vincent et enfin, Vallouise (1 200 m) et cela après 06H46 d’effort. Jean de Off course termine en 05H58 et Guylain 05H30. Voilà, ce fut la 1ère étape dite roulante, j’y arrive fatigué, je peux craindre le pire pour demain. Nous étions 215 au départ et déjà 22 ont abandonné, mais combien serons nous au départ le lendemain ?

Notre location étant terminée, pendant que je courais, Christine a remis tout dans la voiture et a installé la tente dans un pré mis à disposition par l’organisation.

Jour 2, le briefing

 

Jour J, J2 (dimanche 23) : La nuit sous tente a été bonne, le réveil un peu frais, mais rien de tel, il y a du givre sur la tente et le pare brise de la voiture est gelé. En contre partie, un ciel d’une pureté extraordinaire, un bleu azur magnifique.

 

Pour la seconde partie, le départ est donné à Vallouise, l’étape du jour est définie comme étape de montagne. Pendant le briefing, au travers du regard des coureurs, nous sommes une bonne moitié du peloton à nous poser des questions à la vue des difficultés annoncées, dans le sas de départ, c’est plutôt calme.

De braves "Jean"

8H00, je quitte Vallouise en petites foulées dans un sous bois suivant la vallée de la Gyronde (association des torrents de la Gyr et de l’Onde) jusqu’aux Vigneaux (1 060 m) avant de rejoindre Bouchier puis, Prelles, lieu du premier ravitaillement où, une fois encore Jean de Off Course prend la poudre d’escampette. Prochain objectif, le second ravitaillement et sa barrière horaire qui peut m’interdire l’arrivée à Vallouise. J’y arrive dans les temps mais très fatigué. Maintenant c’est vers le Col de la Trancoulette que je me dirige, point haut du week-end à 2 293 m. Pour cela, il me faut franchir de nombreux névés avec un soleil au zénith qui me rend la tâche plus ardue. Dès le passage du col, une nouvelle vue magnifique s’offre à moi sur la vallée encadrée par les Crêtes de Lauzières et du col de Vallouise à 2 675 m (qui faisait partie du parcours initial). Tout cela fait oublier les efforts entrepris pour y arriver. Il ne me « reste » qu’à me laisser descendre dans des pentes raides vers Vallouise. Avec les muscles bien endoloris, je peine à relancer et finis par me faire rejoindre par les serre-fils. J’échange un peu avec eux, ils sont d’accord avec Bernard, faire 1 800 m de D+, la semaine précédente une course, n’est pas raisonnable, il faut du repos, surtout en arrivant en altitude. Nous rejoignons Vallouise après 09H33 de course. Jean de Off Course termine en 08H03 et Guylain 07H01.

Sur le cumul des 2 jours, je termine à la 162ème place sur 166 arrivants et 215 au départ après 16H19 de course, très heureux de mon week-end, mais aussi très fatigué. Jean de Off Course est 127éme en 14H02 de course et Guylain 82éme en 12H32 de course. 49 concurrents ont abandonné.

Un beau tee-shirt finisher bien mérité

Conclusion, je suis très content, mon objectif est atteint, j’ai pu contempler la montagne, sa faune, sa flore, ses décors magnifiques, mais aussi j’ai appris de cette nouvelle expérience et reçu une bonne leçon d’humilité que seule la montagne peut donner, en somme que des bénéfices !

Après une bonne douche, avec Jean, Guylain et leurs épouses, nous fêtons ce trail autour d’une bonne table.

Merci à vous pour les nombreux messages que vous m’avez envoyés.

A noter que les deux jours qui ont suivi cette course, je n’ai fait que boire et manger, je m’étais mal alimenté, mais cela n’est jamais facile en course, toujours l’estomac en « vrille ». S’il y avait eu un 3ème jour de course, j’aurai été incapable de l’assumer. Peut-être le fait de mon acclimatation active ? Qui sait ?

Les photos, c’est ICI

La vidéo de la descente du Col de la Trancoulette, c’est ICI (4’45’’)

 

2013-06-22 000 Trail des Ecrins

 

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Jean VRP de la montagne
  • VRP, Voyager, Randonner, Pratiquer la montagne. Ce blog, a un seul but, partager la passion de la montagne, que ce soit en randonnant, en courant, en skiant ou autres au travers de comptes rendus, de photos et de vidéos.
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