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Jean VRP de la montagne
26 juillet 2016

GR20-GR5 Du sud au nord. J38-J41

Mon voyage au travers de la Corse et des Alpes

Topo 5 – Le GR5 Sud/Nord, de Landry (Refuge de la Balme) à Thônon les Bains

A la fin du récit de chaque Jour vous trouverez les liens pour photos et vidéos.

Revenir J36 à J37

Samedi 23 juillet :

Jour 38 : Refuge de la Golèse (1 662 m) au Refuge de Chésery en Suisse (1 972 m) Via : Gros Rocher – Carrefour de Fréterolle - Col de Coux – Lapisa – Chalets de Chaux-Palin – Col des Portes de l’Hiver

D+ : 1 009 m - D- : 635 m - Altitude Max : 2 099 m - Altitude Min : 1 430 m

 

Refuge de la Golèse

Aujourd’hui, c’est RTT (Relativement Très Tranquille), juste 5h15 de prévue au topo, mais quand même 900 m de D+ à grimper ! Pendant le petit déjeuner, pas de soleil mais une bonne lumière, un gros coton nuageux emprisonne Samoëns, ce coton s’élève doucement et encercle le refuge puis le col. C’était beau de loin, mais lorsque l’on en est au cœur c’est une autre affaire. Je traîne, je n’ai pas envie de partir dans cette purée de pois. Quelques minutes plus tard, le coton se dissipe, comme par magie, tout à disparu, je lève le camp. Il est 8 heures lorsque je quitte le refuge, du jamais vu !

 

Sans commentaire !

Après 5 minutes, je passe le premier col de la journée, le col de la Golèse. Ce col est un lieu important de passage pour les oiseaux migrateurs. Chaque automne de grands filets sont installés pour intercepter les oiseaux pour fichés et bagués les oiseaux. 120 000 ont déjà été bagués et 3 000 ont été repris. Un oiseau a même été repris sept années consécutivement. Au nord, certains volent jusque Saint Pétersbourg et au sud l’Egypte. Il s’agit principalement des mésanges bleues mais aussi d’insectes (mouches, cousins…). Après cette leçon de vie, toujours étonnante, j’amorce la descente, environ 200 m de D- avant de remonter au Col de Coux. Cela était le parcours idéal mais c’était sans compter sur un balisage presque inexistant à moins que ce ne soit moi qui ne suis pas réveillé ! Bref, je me retrouve aux Chalets de Fréterolle hors GR. Soyons positif, ici à la demande, il y a la possibilité de bar ou de repas. De nombreuses clarines sont accrochées, elles sont de toute beauté et sont à vendre. Même si mon sac à dos se vide doucement, il m’est impossible d’en prendre une, dommage ! Je demande malgré tout à la gardienne sur quelle commune sommes-nous ? Elle me répond Samoëns, je prends bonne note. Je prends le temps de consommer un café, ce qui me permet d’admirer les différentes clarines suspendues. Je repars donc à l’assaut du col de Coux en prenant les indications de la gardienne pour éviter de revenir sur mes pas. Je pars au travers des alpages, passant entre les vaches et les chèvres qui paissent sans se préoccuper de moi.

 

Borne frontalière

Vers 10h30 je suis à la frontière Franco-Suisse au Col de Coux à 1 920 m, le ciel est nuageux, le soleil fait une apparition ici ou là. A ce col, une table d’orientation est implantée, je la consulte avec plaisir en voyant des noms de site où je suis passé des jours auparavant. Deux bornes y subsistent, l’une de 1891, l’autre, je ne sais pas. Grâce à la table d’orientation, j’ai bien reconnu Champéry sur le domaine des Portes du Soleil que nous connaissons bien mais lorsque tout est blanc, lorsque tout est enneigé, lorsque nous venons prendre le soleil l’hiver, skis aux pieds. Je descends donc en Suisse et essaye de me repérer plus précisément, le balisage change, c’est un losange entouré de noir, il y a des bergeries aux Chalets de Chaux-Palin, des routes d’accès qui me font douter, l’hiver, elles ne sont pas visibles. Je continue sans conviction sur mon interprétation du secteur jusqu’au moment où j’aperçois un double téléski avec des pioches, remontée mécanique bien spécifique ! Maintenant, je reconnais ces alpages et ce décor minéral avec la neige sur les sommets. Imaginer le décor hivernal en plein été, c’est magique cette superposition dans la tête. Une chose est certaine, le ski et la randonnée sont des activités totalement différentes sur un même domaine. Je distingue les remontées qui ont hérité des noms des sommets environnants. Cela redonne du baume au cœur, je passe le col des Portes de l’Hiver et change de versant, je suis à 2 099 m juste à côté de la Pointe des Mosettes où Guillaume et moi étions dans une tempête de neige avec les remontées fermées, quels souvenirs !

Je descends et passe la barre symbolique des 2 000 m d’altitude que je ne franchirai plus, l’espoir de voir de nouvelles edelweiss relèverait d’un miracle. Le temps redevient gris, je longe le Lac Vert, à son extrémité, le Refuge de Chésery, un tout petit refuge de 8 couchages. Je m’enregistre et m’installe en terrasse pour déjeuner. Mon lyophilisé est juste prêt que la pluie apparaît, ce sera le menu météo de toute l’après midi.

 

Refuge de Chésery (Suisse)

Heureux d’être arrivé et à l’abri, il n’est pas bon être dehors, je déguste mon repas avec un bruit de fond continuel, la pluie qui s’abat sur le toit du refuge. Une nouvelle fois, je vais trouver des sentiers gorgés d’eau ! L’après midi se passera bien à l’abri dans le refuge, bien au chaud, le feu a été allumée et il ronronne, c’est la gardienne qui s’en est chargée. Etant venus à plusieurs reprises à Avoriaz skier, je pensais me reconnaître. Ne pouvant me situer, que ce soit sur le versant Suisse ou Français, je demande quelques explications à la gardienne. A cela, elle me répond : « Rien d’étonnant, le refuge et le lac attenant sont sous deux mètres de neige et sur l’autre versant, il y a plusieurs bergeries dans le même cas ! » Maintenant je comprends mieux mes difficultés à me repérer ! Au final nous serons quatre à profiter de cet endroit bien chaud et bien convivial, après un bon casse croûte et une bonne douche, je me laisse emporter par le sommeil.

Pour le Jour 38, les photos, c'est ICI et la vidéo, c'est là (1'00'')

 

Dimanche 24 juillet :

Jour 39 : Refuge de Chésery - Suisse (1 972 m) à la Chapelle d’Abondance (1 021 m) Via : Col de Chésery – Col de Bassachaux – Chalets de Lenlevay – Crête de Coinon – Chalet de l’Etrye – Col des Mattes – Chalets des Crottes – Pont du Moulin

D+ : 909 m - D- : 599 m  - Altitude Max : 1 972 m - Altitude Min : 1 018 m

 

Départ mystique

Troisième départ successif et identique, plafond bas et faible luminosité, je me dirige vers le col de Chésery, pour cela 20 m de D+, de la rigolade, il fait très frais, le terrain est particulièrement gras, je n’ai pas la veste de pluie, mais j’apprécie bien la polaire. Au col, j’ai quitté le balisage au losange jaune au bord noir pour retrouver le blanc et rouge, je suis en France. Direction, le Col de Bassachaux, rien de difficile, je suis les courbes de niveaux, je longe le télésiège des Mossettes puis je domine Les Lindarets, hameau du village de Châtel, passe sous le télésiège de la Chaux Fleurie et arrive au Col de Bassachaux à 1778 m, quelques kilomètres sympathiques du fait d’être en balcon et accompagné par un retour progressif du soleil pour de nouveaux points de vue.

 

Le chemin est tout tracé

La descente du col se fait sur un sentier composé d’un mélange de tourbe et d’eau. Je m’enfonce jusqu’à la limite de mes chaussures, j’essaye de faire de grands pas sans oublier que le sac à dos, bien que, « de plus en plus léger », peut me déséquilibrer. Après ½ heure, je reprends un sentier digne de ce nom ! Un sentier peu emprunté, un sentier aux herbes hautes, un sentier où les herbes viennent s’essorer sur mes chaussures. Dorénavant mes chaussures sont mouillées, mais propres, on ne peut pas tout avoir ! Ce sentier débouche sur un chemin forestier qui me descend vers les Chalets de Lenlevay remonte vers la Crête de Coinon et redescend au Chalet de l’Etrye. Ici, il y a un panneau, seulement, cela ne correspond pas au topo. Je cale la boussole par rapport au topo, et aucune corrélation ! Un agriculteur, sortant d’une étable à proximité vient à ma rencontre me voyant dubitatif. Je n’ai pas besoin de lui expliquer quoi que ce soit, il sort le piquet de sa base et lui fait faire ¼ de tour. En me regardant, il me dit : « Les bêtes aiment venir se gratter dessus J ». Voilà comment l’on peut « jardiner » en randonnée. Maintenant le topo et le panneau concordent, je remercie l’agriculteur et poursuis ma route. Le Col des Mattes est face à moi, à 1 930 m, sans difficulté particulière, une fois atteint, il me reste à me laisser aller vers la Chapelle d’Abondance. Pour y arriver, c’est une descente boueuse, glissante et mal odorante, je fais du « big foot » incontrôlé, je ne sais pas comment je reste debout, je passe à côté d’un chalet d’alpage, un gamin d’une dizaine d’années nettoie l’étable des vaches. Avec un enthousiasme, pas du tout convaincant, je le comprends. Il racle le purin à l’extérieur. C’est d’ici que provient cette odeur nauséabonde. Le gamin est là, alors que tant d’autres jouent, courent, s’amusent, je suis peiné pour lui. Je m’éloigne, mal à l’aise vis-à-vis de lui. Le purin se mélangeant à la boue du sentier, ce n’est surtout pas ici qu’il faut que je mette le cul à terre ! Je prends mon temps et cela se passe bien malgré tout. J’arrive au Pont du Moulin dans un concert de clarines assourdissant et si familier en ces lieux. La prochaine fois que je mangerai du fromage d’Abondance, les clarines vont résonner dans ma tête. Je passe au dessus de la Dranse, puis la longe sur sa rive droite avant de pénétrer dans la Chapelle d’Abondance avec le soleil.

 

Chapelle d'Abondance

Arrivé au gîte, je prends une douche et me restaure, j’ai très faim. Ensuite je vais faire les derniers achats. De retour, je prends quelques notes et me repose, un randonneur nord-sud arrive de St Gingolph (St Gingolph est une ville Franco-Suisse sur le bord du Lac Léman c’est un des deux points de départ ou d’arrivée du GR5 Alpin). Il s’écroule sur sa couchette, il est visiblement bien fatigué, il commence par dormir 1 heure. A son réveil, il est avide de renseignements pour la suite de sa rando. J’essaye de le rassurer sur la suite et de l’encourager, il est lui aussi, bien chargé, de quoi, je ne sais pas car il est en demi-pension en refuge !

Je donne des nouvelles à Christine et l’informe de mon heure potentielle d’arrivée à Thônon, elle sera présente, « Chouette ». Elle m’informe que ma casquette oubliée au Refuge du Plan du Lac est revenue à Wizernes avant moi, le couple de gardiens est vraiment sympa. Comme les jours précédents, nous avons droit à une soirée orageuse. Rien de grave, nous sommes à l’abri.

Pour le Jour 39, les photos, c'est ICI

 

Lundi 25 juillet :

Jour 40 : Chapelle d’Abondance (1 021 m) à Vinzier (920 m) Via : Pont des Chalets de Chevenne – Pas de la Bosse - Chalets de Bises – Col de Bises – Col des Portes d’Oche – Dent d’Oche – Lac d’Oche – Tête des Fieux – Col des Bœufs – Croix – Le Crêt

D+ : 1 260 m - D- : 1 461 m - Altitude Max : 1 937 m -       Altitude Min : 820 m

 

Les premiers contre-forts avant Thônon

Je quitte La Chapelle d’Abondance, village touristique où il fait bon vivre, en hiver, c’est une petite station de ski reliée au domaine des Portes du Soleil. Même s’il fait bon vivre, pour l’instant le temps est gris et comme ma première heure se fera en sous bois, je m’en accommode très bien, je n’aurai pas trop chaud pour le début des 800 m de D+ qui m’attendent. Au Pont des Chalets de Chevenne, je passe à coté d’un randonneur qui démonte son bivouac, nous discutons sur nos objectifs et il me fait part de sa grande joie d’être là. Moi qui suis presque au bout de ma rando, je l’envie presque lorsque je vois comment il se réjouit de son avenir proche. Nous nous souhaitons bonne chance, moi je poursuis ma route et lui patiente un peu car sa tente est encore trempée des orages d’hier soir. La montée vers le Pas de la Bosse à 1 816 m n’est pas facile, le sentier est détrempé et très glissant, le piétinement des vaches n’arrange rien. Tout cela me ramène à mes origines, je me retrouve souvent à « 4 pattes », je fais même des exploits, j’arrive toujours à éviter les bouses des quadrupèdes, ouf ! Me voilà au Pas de la Bosse où je croise trois personnes, au loin je vois le prochain col, celui de Bises, pour le rejoindre, je dois passer par le fond de la vallée. La descente est délicate, toujours des glissades jusqu’aux Chalets de Bises.

 

Le Col des Portes d’Oche à 1937 m

Ici, il n’y a plus de refuge d’accrédité, paraît-il une sombre histoire politico-local mais dommageable pour les randonneurs. Je prends la direction du Col de Bises que je vois bien 400 m de D+ plus haut. Le col atteint, je me dépêche de me vêtir de ma polaire, le soleil peine à percer les nuages et un vent froid traverse ce col. Je repars de suite pour quitter ce couloir venteux, 30 minutes plus tard, je tombe la polaire, je suis à l’abri, j’aperçois le Col des Portes d’Oche à 1 937 m. Progressivement, la verdure laisse place au minéral, les deux lacs d’Oche se dessinent au fond du vallon. Transperçant les nuages, le soleil éclaire ces lacs, c’est de toute beauté, en les contournant par la droite, une grosse pierre m’invite à me poser. L’endroit est calme, pas un bruit, je déguste une barre de céréales en observant les parois rocheuses espérant qu’un animal quelconque se montre. Dommage, je dois repartir. A la dent d’Oche, je change de décor, après une petite descente, je me retrouve dans la verdure et je croise nombre de randonneurs, fini le silence que je pensais avoir apprivoisé, il est vrai que doucement je me rapproche de la « civilisation ». Troublé par tout ce monde, trop confiant sur ce sentier, je manque une intersection et j’arrive aux Chalets d’Oche. Je regarde mon topo et m’aperçois de l’erreur, il me reste à faire demi-tour et de remonter une partie, un peu trop vite descendu ! Une heure de « perdue » !

 

La Tête des Fieux

Je récupère le bon sentier et me dirige sur les crêtes vers la Tête des Fieux, c’est le GR du Balcon du Léman, j’y arrive en même que les nuages. A l’aide de la table d’orientation, je devine le Lac Léman au travers de nuages revenus m’agacer, j’avance, persuadé que cela est passager, et que plus loin, je serais en vue du Léman sur ma droite et du Mont Blanc sur ma Gauche. Je suis à la Croix, un des derniers points de vue à 1 440 m, avant l’ultime descente, seulement, les petits nuages sont devenus énormes ! Je suis dans une véritable purée de pois « british » L Avec les orages de fin de journée, une brume continuelle monte de la vallée, le spectacle qui devait être grandiose ne sera pas pour moi, je suis un peu dégoûté ! Cette partie doit être magnifique par beau temps, dommage ! J’amorce ma descente dans des herbes d’un mètre de haut. Je continue ma descente vers le village du Crêt, puis Mérou par une petite route bitumée. A Mérou, je quitte le GR pour me rendre à Vinzier pour mon hébergement. Celui-ci se trouve dans le presbytère, une chambre avec 10 couchages, une douche et une petite cuisine pour faire sa popote, je serai le seul de passage ici. Ce soir, c’est la dernière soirée, les derniers lyophilisés, demain je continuerai ma descente, demain je redescends sur « terre », demain sera un autre jour J, et c’est Christine qui m’accueillera.

Vue panoramique sur la Dent d'Oche

 

Pour le Jour 40, les photos, c'est ICI

 

Mardi 26 juillet :

Jour 41 : Vinzier (920 m) à Thônon les Bains – Lac Léman (431 m) Via : La Plantaz – Bioge – Reyvroz – Armoy – Carrefour du Bois de la Ville

D+ : 320 m - D- : 709 m  - Altitude Max : 856 m - Altitude Min :  431 m

Une dernière foret

Après une dernière nuit et un dernier petit déjeuner, c’est le dernier départ. Cela fait plusieurs jours qu’il me faut 1 heure avant de partir, pour ce dernier jour, la même chose ! Quand je pense qu’avec Philou nous mettions 45 minutes pour nous préparer avec le rangement de la tente. L’envie de ralentir la journée, de ne pas partir ! La fatigue ! Je ne crois pas, je ne sais pas. Dès que je quitte ce gîte, je reprends mon rythme habituel, aujourd’hui c’est la dernière, la « der des der ». Tout d’abord, je dois rejoindre le GR, 2 kilomètres que je connais, je les ai fait hier, arrivé à Mérou, encore une contradiction entre le terrain et topo, je me dirige au cap, le temps de retrouver un balisage, je suis de petites routes, rien de bien sympa. Le bitume, ce sera jusque La Plantaz où si proche de Thônon, j’ai encore le droit à de très belles montées et descentes bien techniques mais pas très longues. Le GR5 est toujours commun avec le GR du Balcon du Léman mais la vue sur le plus grand lac d’Europe occidentale est très rare. Hier c’était les nuages aujourd’hui, ce sont les sapins qui m’emmènent dans la vallée, à Bioge où je traverse la Dranse, la même qu’à La Chapelle d’Abondance. Passé ce hameau, c’est une nouvelle bosse qui m’attend, puis redescend sur le bourg de Reyvroz. A sa sortie, le GR5 et le GR du Balcon du Léman se séparent, pour moi cela ne change rien car je n’ai rien vu au Balcon. Pour atteindre Armoy, il y a environ 8 km en sous bois sur un chemin sans aucune difficulté, je marche à une très bonne allure. Vers 10 heures, je fais ma dernière pause pour mon dernier petit pain au Nutella à l’entrée d’Armoy. Je prends mon temps et je l’apprécie, je ne souhaite pas arriver à Thônon avant Christine donc je tempère. A cet instant, sans problème majeur, il me reste environ 1h30 avant de la retrouver.

 

Une dernière cascade

Maintenant, c’est bon, il est l’heure, je repars mais je fais vite demi-tour, je tourne en rond, je ne fais plus la corrélation entre topo et terrain, je finis par trouver un « autochtone ». Il regarde mon topo et a du mal à me remettre sur le droit chemin, de nombreuses constructions ont eu lieu et probablement le balisage a disparu. Cela m’a bien pris 30 minutes avant de retrouver un nouveau balisage, j’y suis, dorénavant je serai plus vigilant au topo et au balisage. Dans la forêt qui m’emmène vers Thônon, peu de risque d’écart possible, Christine me téléphone pour m’informer qu’elle m’attendra en amont de la gare. Lorsque la forêt devient clairière, je traverse des secteurs avec des villas de « rêve », j’aperçois même parfois le lac qui me donne l’aspect d’une mer intérieure, elle est immense. Au Carrefour du Bois de la Ville, la clairière s’éclaircit, le bruit des petits oiseaux commence à être étouffé par un autre bruit, un bruit que j’avais oublié, le bruit des voitures.

Je gamberge, la fin approche. Après une belle randonnée comme celle-ci, alors que je suis proche de la fin, je ne sais pas si je dois marcher plus lentement pour me donner l’illusion de faire durer le plaisir ou, me dépêcher pour retrouver Christine qui doit être impatiente.

J’approche de la ville, je traverse le périphérique de Thônon, de l’autre côté du pont, un panneau d’entrée en agglomération : Thônon les bains.

 

Thônon les Bains, terme de ma balade

Je fais un selfie au pied du panneau, je pose le sac et mets le tee-shirt évènement ainsi que mes sandales, ça sent bon l’arrivée ! Je traverse des lotissements en restant vigilant au balisage. J’arrive à la place de Crête, je jette un coup d’œil et je vois Christine qui fait de grands signes. Cette fois, c’est fait, Christine est mon point d’arrivée. Elle vient à ma rencontre, elle est radieuse, en s’approchant, j’ai l’impression qu’elle m’observe de la tête aux pieds. Ce sont les retrouvailles, les embrassades, Christine me touche, se rassure, je suis entier, « même pas changé ! » me dira t elle plus tard, certes quelques kilos en moins, mais rien de plus. Elle qui pensait me voir avec 10 kilos en moins, creusé, fatigué et calmé. « Même pas ! », au contraire, j’ai une forme éblouissante, prêt à nouveau à en découdre, une remise en forme de 6 semaines. Etrangement, presque pas de parole entre nous, ce n’est pas nécessaire, le regard suffit. Nous continuons à déambuler au travers de rues piétonnières où il règne une grande animation, une opposition totale à ce que j’ai vécu dernièrement. Nous nous rendons jusqu’au lac, pour mettre le point final à cette randonnée. Quelques photos finish, je pose le sac, bien qu’allégé de toute nourriture, le poids se faisait encore bien sentir.

 

Un duo de couleurs inoubliable

Je sais que Christine s’inquiétait pour moi depuis que j’étais seul. Pour ma part je n’ai pris aucun risque, lorsque je passais des passages qui pouvaient être éventuellement dangereux, j’enlevais le mode avion de mon téléphone. Dans la mesure du possible, pour la rassurer, j’essayais de lui envoyer des sms régulièrement.

 

 

Mes fidèles amies

Mes fidèles amies

J’ai suivi ou essayé de suivre le balisage blanc et rouge, un logo qui m’a obnubilé depuis maintenant 6 semaines mais qui m’a emmené de Conca, au sud de la Corse, à Thônon les Bains sur les rives du Léman, quelques 850 km, 200 km pour le GR20 et 650 km pour le GR5.

J’ai traversé 2 parcs nationaux, la Vanoise et le Mercantour ; des départements de la Corse, des Alpes-Maritimes, des Alpes-de-Haute Provence, des Hautes-Alpes, de la Savoie et la Haute-Savoie ; des massifs, de la Haute Corse, de la Corse du Sud, de l’Authion, de la Haute-Roya, de la Haute-Vésubie, de la Haute-Tinée, de la Haute-Ubaye, du Queyras, du Briançonnais, de la Vanoise, du Beaufortain, du Mont-Blanc, du Haut-Giffre, du Faucigny et du Chablais qui abritent plus de 40 cols, le plus haut étant l’Iseran à 2 764 m !

Ca, c’est fait !

 

Un duo de couleurs inoubliable

Que faut-il retirer de ces 6 semaines ? Je suis très heureux d’avoir bouclé cette super rando, très heureux d’avoir emmené Philou au terme du GR20, pour le GR5, il n’était pas prêt, ni physiquement, ni mentalement. Le fait qu’il ait arrêté m’a obligé à continuer seul et je ne l’avais pas imaginé mais l’expérience fut concluante même si le partage a toujours été très important pour moi. En attendant, j’ai eu la chance de randonner de longues heures au bruit des torrents, des sifflements des marmottes et des concerts de clarines. Il n’y a que cette dernière que je peux essayer de ramener en souvenir.

Il est midi, nous partons déjeuner en terrasse d’un restaurant au bord du Léman, nous trinquons avec une bonne bière suivi d’un bon repas non lyophilisé. Après le repas, pour ne pas arrêter brutalement, nous allons marcher le long du lac, nous avons tant de choses à nous raconter.

 

Ma promise, fidèle au rendez-vous

 

Nous partons pour Toulouse, nous ferons la route en 2 étapes, c’est ce que Christine a prévu. Mais pour clore cette traversée, je souhaite m’acheter un souvenir et ce souvenir se trouve aux Chalets de Fréterolle à Samoëns. Après discussion, nous ferons bien 2 étapes, une de 50 km jusqu’à une chambre d’hôtes à Taninges et une seconde de 700 km via les Chalets de Fréterolle (entre les cols de la Golèse et de Coux) pour Toulouse, un juste équilibre.  

  

La clarine souvenirEn quittant la chambre d’hôtes, je demande au propriétaire s’il connaît les Chalets de Fréterolle car je souhaite acheter une clarine, à cela il me répond : « Des clarines, vous en trouverez au supermarché ! », mais moi je ne veux pas d’une clarine de « touriste », j’en veux une véritable. Nous prenons donc la route, vers Samoëns puis après une toute petite route, juste carrossable arrivons à destination. C’est bien ici, il y en a une dizaine d’exposées, toutes aussi belles les unes que les autres, je choisis la mienne, elle fait 4,5 kg. Nous prenons un café et quittons définitivement les Alpes.

Pour le Jour 41, les photos, c'est ICI et la vidéo, c'est là (3'00'')

L'Epilogue c'est ICI et après c'est fini 😭😭😭

La conclusion se fait avec une petite vidéo « déjantée ».

Un montage de deux jeux de vidéos, certaines réalisées avant notre départ par nos soutiens les plus fervents et les autres tirées de cette traversée, j’en suis vraiment « Happy », un petit hommage à Mémé et Mamie qui ne sont plus des nôtres aujourd’hui, une vidéo de 7'30''.

 

Les liens dans ce compte rendu :Pour le Jour 38, les photos, c'est ICI et la vidéo, c'est là (1'00''), Pour le Jour 39, les photos, c'est ICI, Pour le Jour 40, les photos, c'est ICI, Pour le Jour 41, les photos, c'est ICI et la vidéo, c'est là (3'00''), La conclusion, c'est ICI

 

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  • VRP, Voyager, Randonner, Pratiquer la montagne. Ce blog, a un seul but, partager la passion de la montagne, que ce soit en randonnant, en courant, en skiant ou autres au travers de comptes rendus, de photos et de vidéos.
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