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Jean VRP de la montagne
1 juillet 2018

2018-06-18 Rando dans le Jura

Ma semaine de randonnée en pays du Jura

Si vous souhaitez commencer par regarder les photos, elles sont visibles à la fin de ce compte rendu.

Christine étant au Portugal, j’avais choisi de rester sur place après le Trail du Mont d'Or et de randonner de manière active dans le cadre de mon entraînement, voici le déroulement de ma semaine.

Hier je ne suis pas arrivé trop tard au camping de Malbuisson, cela m’a permis de bien m’installer et de prendre une douche régénératrice, puis un hachis parmentier lyophilisé et à 21h00, extinction des feux

Lundi 18 juin : La nuit ne fut pas top, probablement, encore l’excitation de la course et des endorphines non évacuées. Au-delà de 3H00 du matin, j’ai eu l’impression de me réveiller 10 ou 15 fois ! Une chose est sûre, il ne faisait pas très chaud au réveil 13° dans la tente et à poils dans le duvet ! J’ai vite remis un tee-shirt. Une bonne douche chaude et un bon petit déjeuner pour ce requinquer, la lessive de la veille et me voilà reparti à Métabief à l’Office du Tourisme pour organiser mon séjour. Au départ, j’avais prévu faire de l’itinérant mais, d’une part c’était presque un aller retour vu que j’avais ma voiture, d’autre part, après avoir regardé le profil de cette itinérance, j’aurais fait beaucoup de kilomètres pour peu de dénivelé ! Je resterai donc sur le bord du lac de Malbuisson à 5 km de Métabief.

Le lac de Malbuisson

 

Aujourd’hui, c’est journée de repos, je cherche donc une terrasse ensoleillée pour faire mon compte rendu. A la station, tout est fermé, c’est totalement MORT ! Nous sommes quand même le 18 juin, je vais lancer un appel. Je redescends de la station et trouve un unique bar d’ouvert, en plus, il a une terrasse ensoleillée. Pour compléter, ici j’ai un bon réseau qui me permet de voir tous vos messages, MERCI. Je commande un café et essaye de retranscrire ma journée d’hier. En fin d’après midi, j’enfile mes chaussures pour une petite rando, direction le Fort St Antoine qui s’est transformé en cave d’affinage pour la spécialité de la région, le fromage, le Comté. Une petite randonnée de 12 km avec 260 m D+, de quoi se dégourdir les jambes. Au retour quelques achats puis las tâches habituelles au camping. Les mollets sont encore bien contractés, une bonne nuit réparatrice fera du bien.

Mardi 19 juin : Nouveau réveil dans la fraicheur avec en plus un brouillard qui surplombe le lac, 12° sous la tente. Je patiente avant de me faire un café et le rituel matinal.

A 8h00, je suis à Métabief pour démarrer ma randonnée en direction du Suchet (1588 m) en Suisse en espérant que la vue soit meilleure que le jour du trail. Je prends la direction inverse du trail, et rejoins La Jougne puis emprunte le sentier « Clos de l’Angle ». A 3 reprises, je fais fuir des chamois, la journée s’annonce belle. Je quitte momentanément le parcours trail que je récupère au niveau du dernier ravitaillement au pied du Suchet par un long chemin forestier inintéressant. Le balisage n’est pas top ! Ici un panneau directionnel pour le Suchet m’indique 4,5 km mais pas de durée, pas de dénivelé, cela monte, descend, aucune idée de ce que peut attendre le randonneur lambda ! Je n’ai jamais vu cela ! J’attaque donc cette montée que j’avais parcourue en suivant Hélène dans le sens inverse, le pourcentage est conséquent. Le souffle court, j‘atteins « Grange neuve » accessible en voiture côté Suisse avant de poursuivre sur la dernière montée qui me mène au sommet. Malgré une bande de nuages récalcitrante, la vue est belle, différente que celle que l’on observe du balcon sud de Chamonix, de « La Tête aux Vents à la Flégère », en fait avec un zoom « négatif ». 3 autres couples sont aussi présents, manifestement, il n’y a que des retraités ici ! L’un d’entre eux, est un habitué des lieux, peut-être même un ancien alpiniste, il me décrit la Chaîne du Mont Blanc avec une grande précision, même le Cervin est visible ! C’est un lieu à découvrir et à redécouvrir sans aucun doute, je le conseille sans restriction. De Métabief, j’ai mis 03H45 pour 15 km et 850 m D+ mais il possible d’y accéder entre autre par « Grange Neuve » et là, il faut moins d’une heure pour accéder à ce point de vue.

2018-06-18 026 Rando du Mont d'Or

Après une petite pause, je m’engage dans la descente. La météo est bonne malgré un vent constant. J’arrive au chalet de La Poyette avec cet alignement de blocs de béton vus le jour du trail. Ces structures en béton, que ce soit la ligne des Toblerones ou les blockhaus sont en parfait état, apparemment, les tagueurs et squatteurs ne sont pas assez courageux pour venir jusqu’ici. Des lignes de Toblerones, j’en vois même en pleine forêt avec en plus des rails de chemin de fer plantés à la verticale, en Suisse, seuls l’argent et les œuvres d’art pouvaient rentrer ! Je continue et à chaque intersection, le même dilemme, je suis obligé de me déplacer au cap. A une bifurcation, je rencontre 5 jeunes qui sont heureux de me voir, ils se sont « perdus ». Nous partons tous selon leurs infos mais je les distance assez rapidement. 2 heures plus tard, j’arrive aux Echampés, je poursuis jusque Jougne et Métabief. Bilan, une belle rando, 35 km et 1 250m D+.

Mercredi 20 juin : Au réveil, encore 1° de perdu soit 11°, j’apprécie mon duvet sarcophage c’est super, seuls, la bouche, le nez et les yeux sont visibles mais il ne faut pas être claustrophobe ! Dès que je sors du duvet pour préparer mon café, je mets mon bonnet (celui des Coteaux, bien sûr !) puis le rituel.

Comme hier, à 8h00 je suis devant l’office du tourisme à Métabief prêt à partir. Direction le Mont Morond (1419 m) puis le Mont d’Or (1463 m), le coupe vent est nécessaire une bise fraîche ne me lâche pas ! La particularité des chemins de randonnée à Métabief c’est qu’ils leurs ont donné un sens, alors si vous le prenez en sens contraire, le balisage est soit aléatoire soit inexistant ! Ce n’est pas un gros problème car je ne suis pas à 5 kilomètres ou à 1 heure près, personne ne m’attend. Pour prolonger ma rando, je change de boucle et me retrouve cette fois dans le bon sens. Je peux ranger carte et boussole et me laisser guider. J’arrive au Chalet de la Petite Echelle à midi. Ce n’était pas prévu mais il y a possibilité de déjeuner. Dans ma tête, je pense omelette/champignons/salade ou je ne sais quelque chose de similaire, quelque chose de simple. Je demande la carte et à la page « Plats », trois, me sont proposés : Fondue au vieux Comté ou Fondue au vieux Comté salade ou Fondue au vieux Comté salade et jambon. Je vais donc prendre une fondue au vieux Comté, accompagnée de salade et jambon. Un régal, un délice, mes papilles se réveillent après plusieurs jours de lyophilisés. Alors qu’ici, nous sommes au milieu de nulle part, à mille lieues de Métabief où tous les commerces sont fermés, ici, sans électricité où il faut pomper pour avoir de l’eau, c’est formidable. En plus, aucune pollution sonore pas de radio, pas de TV, pas de réseau, le calme total.

Au Chalet de la Petite Echelle

Mon plat terminé, je n’ai plus l’estomac dans les talons, mais le démarrage va être difficile après un repas pareil ! Je quitte  ma table après un arrêt d’1H30, j’ai l’impression que mon sac est très lourd, il ne contient que de l’eau ! Je prends une petite route montante sur 500 m, je souffle, le Comté colle à la route et je bifurque dans un bois. Malgré que je sois dans le sens requis je reste attentif au balisage dans ce chemin forestier. Le départ se passe bien et après quelques centaines de mètres, c’est un champ de bataille de « Massacre à la tronçonneuse », des arbres abattus, des traces d’engins forestiers partout, quant à mon balisage jaune et bleu, rien. Une nouvelle fois je sors la carte et la boussole puis m’enfonce dans le bois au cap, je suis sensé en sortir mais où ? Un troupeau de Montbéliardes m’aident, j’entends au loin leurs clarines et je finis par apercevoir une plus grande clarté, puis le soleil. J’enjambe la clôture électrique, mais toujours pas de balisage, je longe le bois pour retrouver 300 mètres plus loin un chemin avec mon balisage. Cette seconde boucle devient commune avec le GR5 jusqu’aux hauteurs de Métabief via le Mont d’Or, et le balisage est toujours plus qu’occasionnel, ce qui n’est pas agréable lors de traversée d’immenses alpages. Arrivé au Mont d’Or, plus de souci, je commence à connaître.

Content malgré tout de cette belle journée, 31 km et seulement 1 100 m D+

Jeudi 21 juin : Aujourd’hui c’est l’été et cela se sent déjà 14° dans la tente. Je vis au rythme du soleil, lever et coucher de bonne heure au point que, lorsque j’arrive à Métabief, je m’aperçois qu’il est 07H00 ! Il fait beau, il n’y a pas de brouillard, la journée s’annonce chaude, la vie est belle, profitons en ! Je pars en direction de Jougne, Les Echampés, puis, passe la frontière pour Ballaignes et Vallorbe en Suisse avec un retour vers le Mont d’Or par d’autres sentiers. Parti de 10 minutes, je vois déjà un chevreuil qui est à une dizaine de mètres, il gratte le sol pour trouver de la nourriture. Tellement occupé il ne m’aperçoit pas, je l’observe un instant et continue ma route. Entre Ballaignes et Vallorbe, pratiquement que du bitume et pour sortir de Vallorbe, l’intervention de 4 locaux ne fut pas de trop ! Les sentiers de Métabief sont peut-être mal balisés mais ici, il y a des panneaux ici ou là avec comme indication : « Sentier pédestre » ou « Sentier touristique », pas top pour s’orienter ! Après Vallorbe, tout rentre dans l’ordre avec un retour tranquille.

Ce matin, j’ai donc parcouru 30 km et 1 070 m D+. Après le repas, sieste, piscine, lecture, elle n’est pas belle la vie !! La journée se termine et le ciel se charge avec une montée en puissance du vent. J’ai l’impression que nous allons avoir droit à la pluie ce soir.

 

Le Mont Blanc vu du Suchet

Vendredi 22 juin : La tente a été chahuté cette nuit, mais pas de pluie. Cet après midi, je me rends chez Virginie et Gilbert à 1 heure de route, ce matin, c’est donc une petite rando. Je décide de repartir une 3ème fois sur le Suchet en me rapprochant au plus près en voiture par un chemin forestier qui va jusqu’au refuge de la Queue (1 025 m), cela m’évite plusieurs kilomètres de « plat » à l’aller et au retour sans réel intérêt. Me voilà dans cette montée de 500 m D+ avec peu de difficulté. Dès que j’aborde la dernière partie, la vue sur la Chaîne du Mont Blanc est mieux que la dernière fois mais toujours avec une bande de brume qui voile la vallée et le pied des montagnes masquant, de ce fait, les lacs de Neuchâtel et du Léman. Ne voulant pas être en retard chez mes hôtes, le temps de faire quelques photos et j’enchaîne la descente comme un chamois, un vieux chamois certes, mais un chamois quand même. Cette descente ne possède pas de difficulté sérieuse, seul le pourcentage vous oblige à aller vite, la concentration sur les pieds est primordiale. Tellement concentré qu’au bout de……je me retrouve dans un endroit inconnu, l’incertitude totale, la carte et la boussole ne m’aide pas à me retrouver. Seule, une ferme d’alpage, au loin sur ce chemin, pourrait me situer. Je m’y dirige espérant obtenir un renseignement mais, je n’y trouve personne ! Pour maintenant, je continue, je ne dois pas être trop loin de la voiture et j’arrive au hameau Entre les Fourgs qui me permet de me situer et m’orienter sur la carte. Je suis dans le mauvais vallon !! Je me renseigne auprès d’un habitant qui me confirme ce que je pensais. Le but de cette sortie était de faire uniquement une montée/descente du Suchet sans marche d’approche, eh bien je les aurai quand même fait mais d’une autre manière ! Au final, il faut que je sorte de ce vallon pour récupérer le sentier de la Côte d’Angle pour récupérer mon véhicule. Une nouvelle fois, ce sentier est balisé dans le sens de la montée et dans la descente, l’erreur peut très vite arriver, surtout si l’on regarde ses pieds ! Je retrouverai bien ma voiture au milieu du bois pour rejoindre mes hôtes plus tardivement que prévu. Je n’avais pas pensé faire 21 km et 990 m D+ aujourd’hui.

Après un passage au camping, direction Montrond le Château chez Virginie et Gilbert.

Samedi 23 juin : Bon anniversaire Lise, 35 ans. Hier, la fin d’après midi et la soirée se sont bien passée chez Virginie et Gilbert, des Audomarois qui n’ont pas oublié leurs racines. Un excellent moment, merci à eux. M’étant couché plus tard, je pensais traîner dans le duvet, et bien NON ! Malbuisson, où ma tente est plantée, est situé à une dizaine de kilomètres de Mouthe, le village le plus froid de France. Ce n’est donc pas un hasard si ma seconde moitié de nuit s’est faite en pointillé et qu’à chaque pointillé je rajoutais une couche ! Résultat à 05H30 le matin, j’étais quasi habillé mais…………dans le duvet ! 8° dans la tente et 5° à l’extérieur.

Un double café et un bon petit déjeuner dans le corps pour mettre sur pied je pars pour (en voiture) pour Métabief, objectif le Morond. Habillé chaudement, avec bonnet et gants, il me faut me démener pour ne pas avoir froid. Arrivé au sommet, un selfie avec le Mont Blanc en fond et je redescends. Maintenant, direction le refuge de la Queue, comme hier pour une ultime visite au Suchet (la 4ème). Lors de la montée, étant plus lent qu’à la descente, je repère les différents sentiers. Arrivé à une intersection, je sais que c’est ici que j’ai commis l’erreur dans la descente hier. En fait, il y a bien un panneau directionnel, mais il se trouve légèrement en retrait. Etant concentré sur mes pieds, je ne l’ai pas vu. J’arrive à l’orée du bois, je ne regrette rien, la vue s’améliore de jour en jour, les 2 lacs sont toujours peu visibles, je continue au sommet pour me poser quelques minutes. Il y a constamment cette bande nuageuse qui laisse toujours une part d’inconnu, une part de rêve, que seule l’imagination de chacun peut remplir. Ce point vue de la chaîne du Mont Blanc est vraiment magique et magnifique, une belle image de fin de séjour.

La chaîne du Mont Blanc vu du Suchet

 

Je repars, gonflé à bloc, la descente se fait bien sans erreur d’itinéraire. Ce dernier jour, j’aurais 16km et 980 m D+ soit un total de 145 km et 5700 m D+ pour la semaine, rien d’exceptionnel.

Maintenant, le temps m’est compté, j’ai eu l’horaire de retour de Christine à Orly. Retour au camping, démontage, douche et direction, le Nooord ! Mon séjour est vraiment terminé.

Je retiendrai plusieurs choses de mon passage dans le Jura :

Tout d’abord les Francs Comtoises, les Francs Comtois et les Suisses sont très accueillants, respectueux et polis, ils sont vraiment très sympas, je tenais à le souligner.

Hors période scolaire, Métabief c’est MORT !

J’ai eu la chance d’avoir une belle semaine même si c’était frais le matin. A mon arrivée, tous les prés étaient en fleur, rien n’avait été coupé, la région venait d’avoir une fin de printemps humide. A mon départ, tous les prés étaient couchés, certains déjà, coupés et rentrés.

Métabief a investi beaucoup d’argent dans le VTT de descente, beaucoup de terrassement (chemin de randonnée sacrifiés). Si seulement, il avait investi quelques rares pourcents sur les sentiers, les randonneurs auraient eu des autoroutes, et pourtant, ils n’en demandent pas autant.

Si, un jour vous venez randonner dans le coin, je vous conseille fortement d’avoir une boussole et une carte 1/25000ème (la mienne était une 1/50000ème).

Pendant que je reprends la route, j’ai une petite pensée Pour Karine, Caroline et Ludovic qui participent à l’Ardennes Méga Trail aux Hautes-Rivières près de Charleville Mézières.

Pour les photos, c’est ici. 

Image1

 

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Jean VRP de la montagne
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Jean VRP de la montagne
  • VRP, Voyager, Randonner, Pratiquer la montagne. Ce blog, a un seul but, partager la passion de la montagne, que ce soit en randonnant, en courant, en skiant ou autres au travers de comptes rendus, de photos et de vidéos.
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