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Jean VRP de la montagne
15 septembre 2018

2018-08-27 La Petite Trotte à Léon (Partie 2)

J’ai passé la ligne d’arrivée sans gloire

Mais quelle arrivée !!  (Partie 2)

 Si vous souhaitez commencer par regarder les photos et les vidéos, elles sont visibles à la fin

Revenir Partie 1

Août : En ce début de mois, France 2 a réalisé un reportage sur une journaliste néophyte voulant « escalader » l’Aiguille du Tour via Albert 1er. Si l’on se limite aux paysages, c’était un beau reportage mais il fut complètement orienté, le réalisateur n’a vraiment pas été objectif, je suis dégouté, rien ne vaut de se rendre compte par soi même. Cela n’est franchement pas rassurant sur l’information que l’on nous distille chaque jour !!

 

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Samedi 11 août : Guillaume part en vacances avec sa petite famille et tout son matériel PTL.

 

Samedi 18 août : Nous recevons les derniers éléments nécessaires de la PTL, matériel obligatoire, règlement, temps de marche moyen, barrières horaires et autres. Pour la trace définitive GPS, il nous faut les télécharger. Je découvre sur le règlement qu’il faut des absorbeurs de chocs (ce qui n’était pas indiqué dans le précédent règlement). Il faut que je trouve cela pour éviter des frais supplémentaires.

A la maison, tout mon matériel est étalé dans le grenier, cela me rappelle ma préparation du GR20 et GR5, les colis en moins. Ma première estimation est que mon sac sera un peu plus lourd qu’au MdS.

Nous essayons de faire un planning de marche sachant qu’il y a de nombreux impondérables (sommeil, repas, coup de barre, météo, parcours repli et autres) en n’ayant comme base que les quelques kilomètres entre Chamonix et Albert 1er. Alors lorsque que l’on compare cela au tableau de marche de l’organisation, il y a de quoi se poser des questions !! Cela va et doit être speed ! D’ailleurs, Guillaume est de plus en plus sceptique (surtout après avoir pris connaissance des barrières horaires) par rapport au temps effectué lors de ma reco, il ajoute qu’il lui faudra au minimum 4 à 5 heures de sommeil par 24 heures, Martial est, quant à lui, conscient et confiant.

De mon côté je fais plusieurs grandes sorties de 3 heures. Je valide mon sac surtout avec les fixations pour mes bâtons, que Christine a réalisés, c’est le top, je peux les accrocher ou décrocher avec facilité, cela sera appréciable dans les parties « escalade ». Guillaume a sa propre fixation et Martial partira sans bâton. 

 

Pause face au Mont Blanc

Mercredi 22 août : Aujourd’hui, c’est la remise des chèques aux enfants en situation de handicap selon les bénéfices réalisés lors du Trail des Coteaux de l’Aa. Pour cette 10ème édition, nous remettons 5 chèques de 1 500 € soit 7 500 €. Depuis l’origine de ce trail, 50 500 € ont été reversés. C’est avec beaucoup d’émotion qu’Alexandre informera les nombreux bénévoles présents que cette édition sera la dernière. Ce travail d’organisation étant devenu beaucoup trop important pour notre petite équipe et nous n’imaginions pas un instant baisser la qualité d’organisation.

 

Jeudi 23 août : La pression monte doucement, espérant n’avoir rien oublié, les bagages sont clos et la voiture est chargée, demain c’est le départ.

 Vendredi 24 août : Nous partons donc en tout début de matinée, direction Wahagnies pour prendre Martial, un air de montagne flotte déjà ici, nous sommes aux pieds des terrils. En fin de journée, nous arrivons à Samoëns retrouver Alexandra et Laurent qui nous prêtent leurs absorbeurs de chocs puis, direction l’hôtel à Cluses pour une bonne fondue savoyarde. Je reçois un message de Guillaume attestant le téléchargement des traces définitives et de l’installation sur notre GPS, comme c’est une première pour nous, un souci potentiel en moins.

 

L'Aiguille du Midi

Samedi 25 août : Notre gîte n’étant disponible qu’en début d’après midi, nous déambulons dans Chamonix, seule l’arche est installée. A 15 heures nous prenons possession de celui-ci avant que Guillaume, Lise, Raphaël et Charline nous rejoignent.

 

 

 Dimanche 26 août : Il a plu cette nuit, l’isotherme 0° est descendu à 2 300 m, la neige a plaqué jusqu’au Plan de l’Aiguille, cela promet !! Ce matin, nouvelle préparation des sacs (bien que tout ait été préparé à la maison) pour le contrôle. Chaque élément est important (vêtement, matériel, nourriture, etc..), telle une chaine où le maillon faible est à prescrire. Comme prévu, nous mettons notre tee-shirt LNA-PTL et partons pour l’ultime vérification des sacs et du retrait des dossards. C’est hyper cool, pas de bousculade, nous discutons avec un bénévole à l’entrée qui nous rassure sur l’épreuve et ses barrières horaires. Tout du moins, il essaye ! Puis entrons dans la salle habituelle des retraits de dossards pour toutes les courses, un serpent administratif et matériel, « presque habituel ». Là surprise, il nous est demandé de signer une décharge sur laquelle est inscrite : « …d’être en possession du matériel obligatoire du départ à l’arrivée, sans jamais sans séparer, sous aucun prétexte. ». Par contre le casque, le baudrier, et la longe absorbeur de chocs sont contrôlés  et l’organisation les garde, ils nous seront remis à Val Veny avant d’attaquer la montée vers le Refuge Monzino sur l’itinéraire italien du Mont Blanc et repris au Lac Combal.

Nos tee-shirts et le nom de notre équipe « La Chtit’te Trotte » ont pour effet de générer la sympathie des bénévoles et de nombreux sourires. A noter que nous sommes la seule équipe des Hauts de France. Nous continuons ce serpent et prenons possession de notre dossard, c’est le 20 360, soit l’équipe 36, un bracelet PTL de couleur mauve est serti à notre poignet, un sac d’allègement nous est offert et, pour terminer, une explication nous est donnée sur le fonctionnement de la balise Argos que nous percevrons lors de la dépose de nos sacs d’allègement près du sas de départ. Maintenant que nous sommes « armés » nous rentrons au gîte pour remplir nos sacs d’allègement que nous pourrons récupérer après 100 km à Val Veny puis, à 200 km à Beaufort.

Au retrait des dossards

 

A 17 heures, tous les français de la PTL se retrouvent à l’ENSA (Ecole Nationale de Ski et d’Alpinisme) pour le briefing. Dès mon arrivée, j’envoie un message à Frédéric pour lui indiquer ma présence. Deux minutes plus tard, il vient à ma rencontre, je mets enfin un visage sur son nom et nous échangeons quelques mots. Il m’informe qu’à cet instant il ne pense pas mener à terme cette PTL, en effet, il a passé la semaine au chevet de son fils Alban, gravement malade, il n’a pas dormi beaucoup. Frédéric, rejoint ses coéquipiers, le briefing commence, il est mené par Michel Poletti, le Boss en personne. Sont donnés, les dernières recommandations, un rappel de la sécurité, les dernières modifications suite à une passerelle emportée lors du dernier orage dans la combe du Trient, la météo qui prévoit de la pluie mercredi et peut-être jeudi. Sur les documents obtenus, il y a un « plan de marche moyen », ce plan de marche a été calculé selon les données habituelles soit : 100 m de D+ équivaut à 1 km supplémentaire et 700 m de D- équivaut à 1 km supplémentaire. Si je compte bien, la PTL correspondrait donc à une course sur terrain plat de 725 km, à voir !! Pour terminer, Michel Poletti rappelle à l’équipe « Les Beaufortins » que la PTL n’est pas une course ! Apparemment, certains veulent se tirer « la bourre » !

Après ce briefing, direction le gîte, notre départ est dans 22 heures ! Pourtant, je me sens calme mais, préoccupé malgré tout, il me faut sortir des deux premiers jours, si cela se fait « bien », l’acclimatation sera effective et, je cogiterais beaucoup moins.

Je savais Martial serein mais là ! Il est tellement confiant qu’il a emmené le champagne avec lui, il cherche une place dans le réfrigérateur, impressionnant !

Nous rentrons au gîte et, dans un silence Cistercien, nous faisons nos « valises » pour une semaine. Après une dernière assiette de pâtes nous nous couchons.

 

Le trio de la PTL avec les amis du LNA

Lundi 27 août 06h45: Nous partons pour le départ de cette PTL, nous déposons nos sacs d’allégement et retrouvons Maryse, Jackie, Jean Louis, Thierry et Renaud. L’émotion est là, bien présente, nous sommes là, tout les 3 vêtus aux couleurs du LNA et de la PTL entourés par l’équipe du LNA qui soupèse nos sacs avec questionnement. Nos sacs leur rappellent notre épopée au Marathon des Sables en 2010. Derrière la ligne de départ, pas de bousculade, tous les coureurs sont, à priori, « zen », à moins qu’ils ne cachent leurs craintes, comme moi. Le speaker, Ludovic Collet, le spécialiste de cette semaine UTMB fait monter la pression et met l’ambiance.

Etonnamment, je suis anxieux mais pas nerveux, je ne sens pas de pression, je n’ai « même pas peur », pourtant je ne me suis pas shooté ! Suis-je normal ? Pourtant, il me semble que je suis dans mon élément, je suis bien, un sentiment pour lequel je vis. Ma préparation a été, me semble-t-il, bonne, je suis « presque » confiant. Je sais que de nouveaux défis inconnus nous attendent, personnel et d’équipe, je veux juste que cela commence. Après un dernier message de Catherine Poletti, la Boss, vient l’hymne de la PTL, le dernier des mohicans, la bande son adéquat pour l’évènement, c’est vraiment intense. Comme prévu, comme à chaque fois sur cette place du Triangle de l’Amitié, l’émotion me gagne, il n’y a pas que les larmes qui montent, les pulsations aussi. J’arrive à contenir seulement les larmes. Je fais un tour sur moi-même pour repérer Frédéric mais je ne l’aperçois pas. La gorge serrée nous nous tapons dans les mains comme à chaque départ, un dernier coup d’œil vers Christine, je sers dans ma main mes grigris.

 

Le sas du départ de la PTL

Lundi 27 août 08h00 - Chamonix 00h00 - Clt 0 - Km : 0 D+ : 0 m

Le rideau se lève, je passe l’arche, nous passons de la nuit au jour, des coulisses à la scène, derrière, tout semblait calme, tout était calme, de ce côté, c’est un peu de la folie, comme le départ de l’UTMB, une grosse ambiance, énormément de monde. Alors que cette course est plus intimiste, le départ reste grandiose.

Après le tour de l’église, nous apercevons une dernière fois nos supporters, nous quittons le centre, direction, le téléphérique de Plan Praz. Après quelques minutes, nous sommes sur le balcon sud, il ne reste que le bruit des bâtons sur le sol qui émerge au-dessus de quelques échanges entre coureurs. Le chemin est large, les équipes se placent. A une intersection, les équipes de tête se trompent et tout le monde suit pendant quelques minutes, un bon rappel à l’ordre. De ce fait nous nous retrouvons dans les premières équipes, cela ne dure pas, en l’espace de quelques dizaines de minutes, tout cela se remet dans l’ordre, une leçon à retenir. Nous descendons sur les Tines, là où nous étions venus voir Benoît deux ans auparavant sur la même course. Nous traversons la route pour rejoindre le balcon nord en direction du Paprator. Martial et Guillaume m’ont « invité » à donner le rythme, je me sens bien, aucune gêne avec le sac, je trottine uniquement dans les descentes non techniques, de toute manière, ici, il n’y a qu’une alternative, soit cela monte, soit cela descend, donc pas de doute. Après être passés aux Têtes des Prapators, la balise Argos bipe, c’est un test de l’organisation, nous redescendons sur les Chosalets et Argentière, une belle descente, bien roulante en zig et en zag avant de rejoindre le village du Tour. Nous avons mis un peu moins de temps que lors de ma reco, RAS. Je me sens bien, la vie est belle, c’est le top ! Mais une phrase lue dans je ne sais quel livre me rappelle à la réalité : « Si tu te sens bien au cours d’un ultra, ne t’inquiètes pas, ça va passer ». A suivre…

 

Descente sur le hameau du Tour

Pour rejoindre le Refuge Albert 1er, 1 400 m de D+ nous attendent. Nous partons au travers d’un pré pour rejoindre le pied de la moraine, un faux plat montant qui me rappelle que je suis bien en montagne, je commence à avoir du mal à respirer, j’ai le nez complètement encombré qui m’oblige à respirer par la bouche. Je n’ai jamais eu le nez totalement dégagé mais là, c’est du jamais vu et en plus, aujourd’hui ! Malgré que je m’hydrate régulièrement, mes lèvres et ma gorge n’apprécient pas cet exercice. Des équipes situées à l’arrière nous rattrapent et nous doublent, je me dis que c’est un mauvais départ, et après que j’aurai passé ce moment tout rentrera dans l’ordre mais 30 minutes plus tard, je suis envahi de crampes sur les ischio-jambiers et les quadriceps, pourtant je bois, et mon eau est légèrement salée ! Mes coéquipiers sont d’un calme olympien, ils m’encouragent sans ajouter de pression. Plus je monte, plus je galère et de nombreuses équipes continuent à nous doubler. Je suis dégouté, moi qui avais fait cela avec une « certaine aisance » un mois plus tôt. Après 5 heures de course, mon moral est touché. Je suis obligé de me rendre à l’évidence, je suis déjà en train de devenir un poids mort pour l’équipe et je n’ai pas le droit de la mettre en péril. J’informe Guillaume que je vais mettre fin à ce massacre à mon arrivée à Albert 1er. Il me réconforte et me dit que nous en reparlerons plus tard. Un moment après, j’entends Martial au loin dire qu’il y a encore une vingtaine d’équipe derrière nous. Je pense qu’il le fait exprès pour que je l’entende, de telle manière à me redonner espoir, mais je suis en totale hypoxie, totalement asphyxié, obligé de faire régulièrement des micros pauses pour reprendre ma respiration et calmer les crampes. J’en ai même eu une au point que mon pied s’est mis de travers et je ne savais pas le redresser, cela a duré 2 à 3 minutes, mais que c’est douloureux ! Je n’ai jamais connu une telle situation !

 

Lundi 27 à 13h50 - Ref Albert 1er - 05h49 - 62ème - Km: 22,40 - D+: 2 536 m

Montée vers le Refuge Albert 1er

Nous arrivons tant bien que mal à Albert 1er, je fais le plein d’eau (il m’en reste peu) et nous faisons une pause de 30 mn avec une barre de céréales. Face à moi Martial et Guillaume en pleine forme, eux sont en mode « touristes », je réédite le fait que je ne veux pas mettre l’équipe en péril dès le début. En cœur, ils me répondent : « NON, une équipe, c’est une équipe, nous n’allons pas nous séparer au moindre bobo ! ». Je prends cela sur moi me disant qu’il me faudra aller les chercher les ressources physiques et mentales nécessaires pour ne pas les priver de pouvoir continuer, nous devons sortir de Champex avant 07 heures demain matin et la route est encore longue. Nous redescendons la partie commune et croisons des équipes montantes qui sont bien plus mal que moi, à chacun sa galère, cela rassurerait presque ! Pour ma part, cela va mieux en descendant mais je suis conscient que ce n’est pas le top. Arrivé au Lac de Charamillon, nous bifurquons droit dans la montagne au travers des rhododendrons et des myrtilles. Nous ne prenons pas la trace par laquelle j’étais passé, il y a un mois, nous prenons la direction du col des Grandes Autannes. Nous progressons au cap, et passons par des premiers petits éperons avec quelques pas de petites escalades. Il y a un peu de gaz, aucun souci pour moi et cela est identique pour mes deux coéquipiers. C’est une très bonne chose car nous allons connaître cela en beaucoup plus exposé. Je tarde à retrouver mon souffle, le nez est toujours bouché, quant aux crampes elles sont devenues latentes, elles sont sous-jacentes, à fleur de peau. Lorsque j’arrive au col, ils sont tous les deux assis en train de se taper la discute avec un bénévole que je salue. Une pause de quelques minutes le temps que ce bénévole me fasse voir la fenêtre d’Arpette de l’autre côté de la vallée, une vallée vierge, une vallée sauvage, que c’est beau ! En regardant derrière nous, nous voyons entr’autres, le Brévent, le Buet, le Lac d’Emosson

Lundi 27 août 16h59 - Autannes - 08h58 - 86ème - Km : 26,74 - D+ : 2 978 m

 

Col des Grandes Autannes

J’attaque tout de suite la descente qui se fait bien même si je suis en dessous de mon allure habituelle. Je me prends même à rêver que je suis en train de reprendre le dessus ! La descente est longue, en plus nous sommes détournés en fond de vallée car la passerelle que nous devions prendre a été emportée par le dernier orage, un ajout de 2 km et quelques centaines de mètres de dénivelé, rien de plus, passage de la passerelle plus en aval et, l’on remonte en direction de la Fenêtre d’Arpette à 2 665 m.

La montée est régulière mais, avec mon problème récurrent de respiration, je ne suis toujours pas efficace, doucement mais sûrement, la belle aventure promise se transforme doucement en calvaire. D’ailleurs, avant le départ, j’aurais dû consulter un médecin du Tour de France pour qu’il me prescrive de la Ventoline, j’aurais passé les cols sans souci ! Mes compagnons sont sereins et détendus, je pense que j’ai encore une petite marge avant qu’il me jette dans un ravin ! Ils sont bien plus sympas que moi je n’ai pu l’être envers Maryse au Marathon des Sables. Sur notre droite, de l’autre côté du vallon, il y a le Glacier du Trient, le soleil éclaire des veines du glacier qui renvoie une belle palette de bleus jusqu’au moment où, en live, une partie de sérac s’effondre. Nous n’entendions que nos pas et d’un seul coup, le sérac me réveille, il est bruyant, c’est magique.

 

En direction de la Fenêtre d’Arpette

Nous arrivons à une cabane où un bénévole est perché sur le toit. A l’aide de jumelles, il scrute les équipes loin derrière nous, si si cela existe, nous ne sommes pas les derniers. Il nous dit que nous sommes dans les temps mais les équipes au loin ne passeront pas la barrière horaire de Champex. La lumière commence à baisser, pensant voir la Fenêtre d’Arpette, j’essaye de relancer pour y arriver avant de sortir la frontale mais c’est peine perdue, 30 minutes plus tard je suis bien obligé de me rendre à l’évidence, je sors la frontale. Comme si je n’étais pas assez lent. Suivre une trace qui est de plus en plus technique n’est pas forcément évident de jour, mais à la frontale c’est encore pire ! La progression ralentit et plus on progresse, plus les bâtons sont gênants, les mains sont constamment mises à contribution pour évoluer et avant de prendre appui, il faut « tester » le rocher pour savoir s’il va résister à notre traction. Derrière moi, il y a 5, peut-être 6 coureurs mais personne n’ose doubler. Ici aussi, il y a un bénévole, il nous oriente pour trouver le meilleur passage. Arrivé à l’antécime, je retrouve mes 2 compères et d’autres coureurs qui se couvrent car dans 5 à 10 minutes nous allons basculer sur l’autre versant. Enfin, fini la montée, de la descente, et vers Champex !

 

Lundi 27 août 21h13 - Arpette - 13h12 - 89ème - Km : 34,48 - D+ : 3 926 m

 

En direction de la Fenêtre d’Arpette

La descente sur Champex, voilà un peu de répit pour mes petits muscles, enfin c’est ce que j’espère. Les premières minutes  nous changent le rythme, presque ludique, de très gros rochers qu’il nous suffit de sauter de l’un à l’autre, parfois il bouge mais par chance nous restons presque toujours debout, pas de grosses chutes. Au bout d’une demi-heure, nous aimerions changer de jeu qui, je l’avoue, devient un peu stressant et même fatiguant. A chaque saut, il y a toujours un peu d’inconnu par l’ombre créée par la frontale qui trompe notre vision, le rocher va-t-il basculer ? Est-il stable ? Glisse-t-il ? J’interpelle régulièrement Guillaume car nous nous dirigeons toujours au cap et cette descente n’est pas du tout évidente et surtout on ne voit pas le bout. Cela durera encore 2 heures. Nous apercevons au loin les lumières de Champex, mais à la vitesse que nous nous déplaçons, nous n’y sommes pas rendus ! J’ai l’impression que mes compagnons ne sont pas plus performants que moi sur cette partie. Nous quittons enfin le minéral pour nous retrouver dans les rhododendrons et différentes herbes. En cette fin août, la rosée est revenue, le terrain est, avec cette humidité, glissant, voire très glissant, lorsque des pierres affleurent le sol. Et s’il y a des pierres, sur leur bord, il y a souvent des terriers de marmottes qui sont bien silencieuses à cette heure. Au final, un terrain qui paraît moins éprouvant mais beaucoup plus piégeux, à tour de rôle, nous jurons mais par chance, pas de bobo à dénombrer, juste des étirements incontrôlés. Tant bien que mal, nous arrivons à Champex, il est un peu plus de 3 heures.

 

Mardi 28 août 03h10 - Champex - 19h09 - 89ème - Km : 47,45 - D+ : 4 715 m

Barrière horaire le mardi 28 à 07H00

Des points de vue époustouflants

Ici, nous pouvons utiliser un ticket repas et une nuitée. Seul impératif, à 7 heures nous devons avoir quitté les lieux. Nous nous affairons à recharger en eau puis allons chercher, un bol de soupe que j’arrive à peine à boire. Martial et Guillaume continuent leur repas et s’octroient une bonne assiette de pâtes pendant que je reste le nez dans mon bol. Le repas terminé, l’heure du départ est prévu à 5 heures, 2 heures avant la barrière, le réveil se fera à 04H40. Une bénévole nous place sous une tente et viendra nous réveiller à l’heure demandée, d’autres dorment profondément.

04H40, comme prévu, la bénévole nous réveille. Je suis cassé, je n’ai pas récupéré, je respire toujours aussi mal. J’informe mes coéquipiers que cette fois je ne changerai pas d’avis, je ne repartirai pas, le risque d’être hors barrière à Val Veny est trop grand. Je les remercie de m’avoir encouragé à les suivre jusqu’ici mais je dois reconnaître que les conditions n’étaient pas réunies pour que je puisse avoir une chance de finir cette épreuve. Je me lève et les accompagne jusqu’au pointage de départ. Maintenant, ils sont 2, une cordée de 2 où la réussite sera l’œuvre des 2 ou ne sera pas.

 

Mardi 28 août 05h00, Départ de Champex, je les regarde partir sans réaliser vraiment ce qui m’arrive. Maintenant, leur échauffement est terminé, ils vont pouvoir se lâcher. En attendant, mes compères avaient raison, nous sommes réellement allés moins vite, mais malheureusement, pas très longtemps.

Magique ! Unique !

Je n’ai même pas la gorge serrée et surtout sèche. Je repars me coucher. A 7 heures, je me lève et me dirige pour prendre un café, il y a une vingtaine d’abandon ici et il y a encore des équipes qui ne sont pas arrivées. Cette toute petite première partie me paraît sélective. J’en parle avec un bénévole qui m’assure que non ! Maintenant, je croise les doigts espérant que le temps que je leur ai fait perdre ne les impactera pas.

Au départ de Champex, notre équipe était classée 89ème sur 111 au départ. Même si nous n’étions pas dans les profondeurs du classement, la marge de sécurité était trop faible pour continuer ainsi. Seul, j’aurai continué sans aucun doute, mais là, la notion d’équipe prévalait sur l’individualité et mes envies.

La raison de mon abandon est bien évidemment, cette hypoxie qui, par un manque d’apport d’oxygène a généré les crampes qui n’ont pas cessé (manque d’oxygénation des muscles). Cette hypoxie a amplifié la transpiration, qui n’a pas facilité toujours ces p…..s de crampes, toujours présentes. Avec une meilleure respiration, j’aurais pu aller un peu plus loin, sans aucun doute. A l’arrivée, personne ne peut le dire ! La prise de Levothyrox et ma perte de poids depuis quelques mois sont aussi un facteur non négligeable à prendre en compte. Pour terminer, je n’ai plus entendu les encouragements de mes proches et pour cause, j’avais perdu mes grigris. De Mémé à Charline je vous demande de m’excuser.

J’ai quand même apprécié le peu que j’ai fait. Dommage que les planètes n’étaient pas alignées en ma faveur ! Je ne demandais pas la lune, je demandais simplement, pas de malchance !

 

Seuls au monde

Après m’être enregistré comme abandon, je suis rapatrié à Chamonix où Christine vient à ma rencontre. C’est penaud, que je la retrouve au centre de Chamonix. En la regardant, je pense, tout ça pour ça ! Elle, qui m’a laissé gérer mon emploi du temps et mes courses pour mettre les chances de mon côté, je n’ai même pas pu l’emmener sous l’arche d’arrivée, je suis très déçu, elle ne m’en parle pas ! Nous prenons un café, je lui raconte brièvement mes déboires et rentrons au gîte. Maintenant, je n’ai plus qu’un seul objectif, faire tout ce qui est en mon pouvoir pour aider l’équipe de « La Chti’te Trotte » à rejoindre Chamonix. Certes, mon pouvoir est très limité, mais le fait de les voir à quelques rares endroits sera toujours bénéfique pour eux. Où sont-ils actuellement ? Dès notre retour au gîte, je prends des news sur l’application UTMB live qui nous est bien utile pour les suivre mais cela reste du virtuel.

Régine et Gérard, nous rejoignent au gîte et Gérard nous fait un excellent barbecue, cela me change les idées et me remonte un peu le moral.

La suite de ce compte rendu est dorénavant d’une vision extérieure.

Evolution de la Chti’te Trotte :

Mardi 28 à 08h16 - La Sasse - 24h14 - 63ème - Km: 58,74 - D+: 5 857 m

Mardi 28 à 12h02 - Petit Col Ferret - 28h01 - 55ème- Km: 71,41 - D+: 6 883 m

Mardi 28 à 14h42 - Angroniettes - 30h41 - 55ème - Km: 76,04 - D+: 7 385 m

Mardi 28 à 17h09 - Col Chearfiere - 33h08 - 55ème - Km: 81,25 - D+: 7 793 m

Mardi 28 à 18h14 - Ref Bonatti - 34h13 - 54ème - Km: 85,01 -D+: 7 838 m

Mardi 28 à 21h05 - Col Sapin - 37h04 - 53ème - Km: 90,04 - D+: 8 316 m

 

Rien que du minéral

Depuis, qu’ils sont repartis de Champex, plus rien ne les freinent, l’allure a augmenté. De la 89ème place au départ de Champex, ils abordent le 3ème jour à la 53ème position. C’est excellent pour leur moral même si l’on est bien conscient qu’il y a le « jeu » des repos qui fausse un peu le classement.

La nuit est ponctuée de brèves interventions sur le site de l’UTMB live. Parfois Lise et moi échangeons des SMS entre le rez-de-chaussée et le 1er étage, mais en mode vibreur, à moins que ce ne soit un coup de coude de Christine.

 

Mercredi 29 août :Après une nuit de suivi, comme chaque matin nous consultons le site UTMB live, ils avancent encore et encore !

Du minéral et des crêtes

Ce matin à 08H00, Renaud a pris le départ de la TDS à Courmayeur. Initialement prévu à 06H00, le départ a été retardé au vu de l’évolution météorologique, un parcours de repli a été activé pour éviter le Passeur de Pralognan à 2 567 m. Virginie était aussi au départ, il y a 2 ans, elle avait été arrêtée à la barrière horaire du Cornet de Roselend, elle a une revanche à prendre.

Vers 9 heures, je reçois un message de Guillaume, m’informant qu’ils ont jardiné sur le Mont Chétif cette nuit, bloqués, car ne sachant plus descendre !! Après avoir cherché « la passe » pendant près d’une heure, ils l’ont enfin trouvée et sont soulagés d’être arrivés à Val Veny sous un temps exécrable, avec surtout un manque de sommeil, juste 1 heure ces dernières 48 heures. Val Veny, c’est la première base de vie, ils retrouvent leur sac d’allègement. Douche, soin des pieds, repas, sommeil sont au programme. Au réveil, la météo est toujours pourrie, l’organisation impose aux équipes présentes 4 heures de repos, car la météo s’empire avec de nouveaux orages (rien sur Chamonix). Les concurrents sont « invités » à éviter le Refuge Monzino tant les conditions risquent d’y être dantesques. Guillaume et Martial se retrouvent donc bloqués à Val Veny, ils profitent d’un repos supplémentaire pour dormir. Ils reprendront leur route vers 14 heures.

Un tour d'horizon

J’ai Guillaume au téléphone, ils attendent le feu vert pour reprendre la direction du Lac Combal et du Refuge Elisabetta. Le repos leur a fait un bien intense bien que limité. Il m’explique que les sentiers sont dangereux, les arêtes larges d’à peine 1 mètre avec du vide chaque côté, c’est très chaud ! Malgré ce tableau ils sont globalement positifs. Ce regroupement a permis à La Chti’te Trotte de retrouver les Vulcain Spéléo, équipe de Frédéric avec Laurent et Clément. De notre côté, cela nous permet de suivre en parallèle leur évolution.

Ragaillardis par ces bonnes nouvelles, en matinée, sous un beau soleil, Christine et moi allons au salon du trail, plus d’une centaine de chalets de différentes marques et organisateurs de courses sont présents. Le trail est devenu une énorme industrie !

 

Evolution de la Chti’te Trotte :

Mer 29 à 03h15 - Mont Chétif - 43h14 - 53ème - Km: 102,34 - D+: 9 404 m

Mer 29 à 05h14 - Val Veny - 45h13 - 51ème - Km: 106,52 - D+: 9 455 m

Barrière horaire le mercredi 29 à 11H00

Mer 29 à 17h19 - Ref Elisabetta - 57h17 - 44ème - Km: 122,66 - D+: 11 196 m

Mer 29 à 18h47 - Col de Seigne - 58h46 - 39ème - Km: 126,36 - D+: 11 639 m

 

Charline, finisher à Chamonix encouragée par Raphael

L’après midi, comme prévu la pluie est arrivée, je ne peux pas oublier mes coéquipiers, peut-être que, côté italien, il ne pleut pas, qui sait ! Sur Chamonix, la pluie est dense et cet après midi se déroule les courses Mini, Charline et Raphaël doivent y participer. Malgré une pluie conséquente, nous décidons de nous y rendre. Etant donné la météo, les départs sont décalés de 30 minutes. Charline, du haut de ses 3 ans, participe à son premier trail la Mini YCC qui fait 400 m. Malgré une chute, elle se défendra comme un beau petit diable. Suivait, Raphaël, pour lui, c’est son second trail, la Mini CCC avec l’hymne officiel s’il vous plait (Alexander - Across the mountains par Vangelis), 600 m à parcourir avec une petite montée. Lui aussi chutera, seul l’amour propre sera touché !

Avant ces courses, deux « poom poom girls » » étaient chargées d’échauffer les enfants, l’une d’elles n’était autre que Catherine Poletti la Boss de cet évènement. Quant à l’après course, il y avait un ravitaillement pour les enfants, à les voir, un régal !

 

Raphael, finisher

Au retour nous consultons le site internet pour connaître l’évolution de l’équipe la Chti’te Trotte, nous les voyons bien avancer, par contre nous ne connaissons pas les difficultés qu’ils rencontrent et en particulier, la technicité du terrain, difficile à évaluer même avec les cartes 25/1000ème.

Côté TDS, Renaud a jeté l’éponge dans la montée à la sortie de Bourg Saint Maurice, nous apprendrons par l’équipe LNA que son problème récurrent de tendon est à l’origine de cet abandon. Virginie, quant à elle est toujours en course.

Vers 21 heures, Lise et moi partons au centre de Chamonix assister à l’arrivée de la TDS, il y a une ambiance de folie avec un bouleversement du classement, 1’43’’ sépare le 1er du 3ème. Entre les Houches et l’arrivée, je n’imagine pas la vitesse de ces 3 coureurs.

Résultats : 1er Marcin Swierc - Pologne en 13h24’ 00’’, 2ème Dylan Bowman - Etats Unis en 13h25’ 02 ‘’, 3ème Dimitry Mityaev – Russie en 13h25’ 43’’.

 

Petits pas d'escalade

Jeudi 29 août : Aujourd’hui, au lever, je n’ai plus de trace de crampes dans les jambes, il m’aura fallu 48 heures de repos pour les oublier, décidément, j’aurais inauguré encore une nouvelle sensation !! Alex dirait, encore un nouveau muscle qui se forme.

Ils avancent !  Nous sommes de plus en plus accroc au site UTMB live.

Nous passons la matinée à féliciter les finishers de la TDS qui passent devant le gite.

 

Arrivée de la TDS à Chamonix

L’après midi, pour occuper les enfants, nous allons au site d’accro-branches aux Gaillands. Cela nous permet de toujours voir les finishers de la TDS. N’ayant pas vu Virginie, je pars à sa rencontre et c’est avec une grande joie que je l’aperçois, je l’accompagne jusqu’à la poste où Gilbert son mari prendra le relais pour passer l’arche d’arrivée. Après bien des doutes, après 33h25, elle enfile sa veste, elle est magnifique.

Sur la PTL, pour Guillaume et Martial, après le Col de la Seigne, il leur faudra 4 heures. 4 heures de pluie, d’orage, de grêles avec des torrents à passer à gué pour rejoindre le Refuge Robert Blanc, 4 km et 400 m de D+, je ne peux imaginer les difficultés rencontrées !

 

Evolution de la Chti’te Trotte :

Jeudi 29 à 01h04 - Robert Blanc - 65h03 - 51ème - Km: 130,30 - D+: 12 074 m

Jeudi 29 à 04h30 - Tête des Fours - 68h28 - 39me- Km: 136,86 - D+: 12 696 m

Jeudi 29 à 06h53 - Chalets Raja - 70h51 - 41ème - Km: 143,46 - D+: 12 815 m

Jeudi 29 à 10h08 - Col de la Nova - 74h07 - 41me - Km: 152,24 - D+: 13 881 m

Jeudi 29 à 14h30 - La Balme - 78h28 - 44ème - Km: 155,56 - D+: 13 946 m

Jeudi 29 à 15h43 - Col Tutu - 79h41 - 35ème - Km: 158,34 - D+: 14 478 m

Jeudi 29 à 17h19 - Cormet Arêche - 81h18 - 34me- Km: 164,17 - D+: 14 657 m

Jeudi 29 à 19h42 - Col de la Louze - 83h41 - 34me- Km: 170,21 - D+: 15 022 m

Jeudi 29 à 22h11 - Grand Mont - 86h10 - 34ème - Km: 173,66 - D+: 15 645 m

 

Beaufort, second lieu de vie

Vendredi 30 août :Aujourd’hui, nous allons enfin voir nos champions, nous avons bien eu des nouvelles par téléphone, mais rien ne vaut le contact. Nous partons donc pour Beaufort, 2ème base de vie.

Beaufort : Nous sommes tous là pour les accueillir, ils méritent bien cela. Certes, ils ont une mine fatiguée mais ils bougonnent un peu, les mêmes revendications qu’au téléphone et presqu’en cœur : « Plus jamais ! », la fatigue, le stress, les passages difficiles y sont pour quelque chose, sans aucun doute.

 

L'équipe de supporters

Après avoir vidé leur sac, au sens propre comme au sens figuré, ils prennent une douche et se restaurent. Ils vont et viennent dans la salle de sport qui les accueille avec toujours des bénévoles au top ! Ils se prennent 1 heure de sommeil. Pendant, ce temps nous allons, nous aussi manger, mais au restaurant, j’avoue ne pas avoir la conscience tranquille. Notre retour correspond à leur réveil. Ils reconditionnent leurs sacs avec des vêtements secs et quittent cette base de vie. Alors qu’à cet instant, ils ont fait 2/3 de la course et qu’il leur reste approximativement 100 km et 10 000 m de D+ avant l’arrivée, la première équipe, « Les Beaufortins » viennent de franchir l’arrivée en 100 heures. De l’aveu de tous, des « ovnis » qui apparemment, en plus de se déplacer très rapidement dans ce milieu presque hostile, n’ont pas dormi !

A 18h30, ce même jour, ce fut le départ de l’UTMB avec, en outsider, Mickaël et Fabrice.

 

Evolution de la Chti’te Trotte :

Vend 30 à 04h05 - Ref. Arolles - 92h03 - 45ème - Km: 179,33 - D+: 15 741 m

Vend 30 à 07h21 - Gde Journée - 95h19 - 42ème - Km: 183,42 - D+: 16 389 m

Vend 30 à 08h54 - Mt Mirantin - 96h53 - 44ème - Km: 186,01 - D+: 16 583 m

Vend 30 à 11h48 - Beaufort - 99h47 - 42ème - Km: 196,11 - D+: 16 605 m

Barrière horaire le 31 à 16H00

Vend 30 à 16h55 - Hauteluce - 104h54 - 40ème - Km: 201,97 - D+: 17 098 m

Vend 30 à 22h15 - Petit Tetraz - 110h14 - 46ème - Km: 213,93 - D+: 18 128 m

 

De jolis crêtes et de jolis décors

Samedi 01 Septembre : Après notre retour de Beaufort, hier, nous avons regardé où nous pouvions les voir à nouveau car, plus l’on s’approche de l’arrivée, plus ils sont sur la « border line », même si la tête veut, arrive un moment où le corps ne veut plus, ne peut plus.

Christine étant de « garde » pour Charline et Raphaël, nous partons, après le repas du soir pour Praz sur Arly, village en fond de vallée, qu’ils doivent traverser pour remonter vers leRefuge Plan de l’Aar. Je connais cette partie et la montée vers le refuge du Plan de l’Aar se termine bien raide. Avec Lise nous avons estimé le temps et, en attendant, nous encourageons tous les PTListes en puissance, entre autres, l’équipe Vulcain Spéléo. Normalement les « nôtres », ne doivent pas être trop loin. Le temps est sec, mais ils arrivent en tenue de pluie, probablement qu’ils se sont pris un nouvel orage. Lorsqu’ils arrivent, nous les reconnaissons au dernier moment. Mais qu’est-ce qui peut différencier une frontale d’une autre frontale ? Nous les encourageons, échangeons un peu, sans leur promettre de les revoir. Nous nous dirigeons vers La Giettaz pour les voir à nouveau ; pour cela, il nous faudra, tout au plus 15 minutes en voiture mais pour eux, ce sera 3 à 4 heures, ils ont environ 1 000 m D+ et 8 km à parcourir. De mémoire ce n’est pas trop technique et cela la nuit, c’est appréciable ! Arrivés sur place, il nous faut trouver l’endroit exact où ils passent, il n’y a ni repérage, ni rubalise. Une fois la traversée de route où on pense les retrouver, nous attendons le passage d’une équipe qui nous rassurera sur cet endroit. Le premier qui passe n’a pas de frontale, c’est un renard qui passe devant la voiture tranquillement cherchant probablement quelque chose à se mettre sous la dent. Bientôt des frontales arrivent et passent devant nous. Quelques encouragements, c’est le minimum que nous pouvons faire et, nous piquons un petit somme. Nous sommes bien réveillés lorsqu’ils arrivent dans les temps estimés. Je me dis que le rythme est bon car, régulier. Nous poursuivons vers le Col des Aravis, pour nous 5 minutes, pour eux, encore 500 m de D+ pour 3 km, 1 heure, mais quelle heure !

Des parties techniques

En arrivant au col, il fait du brouillard, 6°, une petite pluie et du vent renforcent la sensation de froid. Heureusement, un grand bâtiment, genre hôtel restaurant est tout illuminé, il est quand même 5 heures du matin, nous pensons évidemment que c’est un contrôle de la course mais, malheureusement, il n’en est rien. Il s’agit d’un mariage, donc soirée privée. Nous sommes déçus, pas pour nous mais pour tous ces coureurs qui passent devant et trouvent portes closes. Confortablement installés dans la voiture, nous attendons Guillaume et Martial qui, au final, arrivent assez rapidement.

A leur arrivée, j’ai franchement un sentiment de malaise, ils sont dans un état épouvantable. Ils s’installent sous un petit auvent à côté du restaurant, par terre. Martial se couche de suite sur le sol pour dormir quelques rares minutes. Guillaume, quant à lui, enlève ses gants de ski trempés, puis ses chaussures pour crémer ses pieds endoloris. Peu ou pas d’échange ici, je n’ose rien dire, ils sont rincés dans les deux sens du terme. Lise essaye malgré tout d’obtenir deux cafés au restaurant pour les réconforter sans succès. Guillaume se reconditionne et essaye de dormir, sans succès, il tremble de tout son corps. Il interpelle Martial, qui est entre « terre et ciel », pour repartir. Martial répond « OK », les yeux fermés, puis sort le topo pour se fixer un nouvel objectif.

Pause de 10 mn sous un auvent

Tête Pelouse 14 km et 1 402 m D+, puis Refuge de Doran 12 km et 818 m D+ où une barrière horaire est à 20 heures le 01 septembre soit un minimum de 9 à 10 heures pour peut-être s’assurer d’un peu de sommeil. Devant ce programme, je ne fais aucun commentaire mais je n’en pense pas moins, ces prochaines heures peuvent être, décisives. Tels des automates, ils se lèvent et nous remercient de notre présence. Martial m’adresse un dernier message en me disant, qu’il veut passer la ligne d’arrivée à 3 avec nos tee-shirts, paroles qui me font vraiment chaud au cœur. Mais je pense à l’instant « T », pour l’instant, rien n’est gagné. Lise et moi leur souhaitons bon courage.

J’avoue que s’ils m’avaient demandé de les embarquer, je n’aurais même pas essayé de les convaincre de continuer tellement ils me faisaient pitié. En moi-même, j’avais une certaine honte à les laisser continuer.

 

Pause de 10 mn sous un auvent

A 17h29, nous sommes partiellement rassurés, ils sont au Refuge de Doran, exactement dans le timing qu’ils avaient souhaité. Nous continuons toujours à craindre qu’un grain de sable ne vienne enrayer cette machine hors norme. Pour rejoindre le Refuge de Véran, il leur faut traverser la vallée de Sallanches via Outredière d’un côté et Luzier de l’autre. A Outredière, je pars à leur rencontre, je croise beaucoup d’équipes mais toujours pas de Chti’te Trotte, je m’inquiète un peu mais je ne connais pas le temps de pause qu’ils se sont attribués au Refuge de Doran. A nouveau des frontales apparaissent au loin, il y en a 8, peut-être sont-ils là ? Effectivement, 3 équipes composent ce groupe, Vulcain Spéléo, Xtrem Team et évidemment La Chti’te Trotte. Je suis content qu’ils se soient regroupés, il y a une forme de solidarité et d’entraide qui s’établie entre les équipes, sans oublier cette synergie qui rend plus fort chacun d’entre eux. Ils sont contents de me voir, je discute même un peu avec les différentes équipes, cela les change aussi d’avoir un nouvel interlocuteur ne serait-ce qu’un instant. Peu après, Charline, Raphaël, Lise, Christine, Régine et Gérard leurs font un bel accueil. Aussitôt passés, nous nous rendons de l’autre côté de la vallée, à Luzier. Ce sera la dernière fois que nous les verrons avant de les accueillir à Chamonix. Ils ne tardent pas, ils sont toujours groupés, mais avec un pas lourd. A la sortie de Luzier, un carré de pelouse leur « tend » les bras. Ils se posent tous pour un petit repos car l’accès au refuge de Véran passe par 1 000 m de D+, et il est derrière le Col de Tré de l’Epaule à 2 500 m soit un total de 2 000 m de D+ à avaler sur 5 à 6 km, une fois encore la nuit va être longue. Nous les laissons entre eux, nous nous effaçons doucement, je ne sais même pas s’ils s’en rendent compte réellement et rentrons pour une dernière nuit un peu angoissante.

Dans l’après midi, les premiers de l’UTMB sont arrivés, il s’agit de Xavier Thévenard, 3ème victoire en 20h44’, Robert Hajnal en 21h31’, Jordi Gamito en 21h57’. Quant à Zac Miller, il a craqué après un beau duel en Suisse avec Xavier Thévenard. Malheureusement, nous apprenons aussi par Ludiwine que Mickaël a été forcé d’abandonner à cause d’une sérieuse blessure à la hanche.

 

Evolution de la Chti’te Trotte :

Sam 01 à 01h44 - Plan de l’Aar - 113h43 - 43ème - Km: 224,18 - D+: 18 863 m

Sam 01 à 05h51 - Col des Aravis - 117h49 - 38ème - Km: 234,27 - D+: 19 487m

Sam 01 à 10h58 - Tête Pelouse - 122h57 - 37ème - Km: 248,79 - D+: 20 877 m

Sam 01 à 17h29 - Refuge Doran - 129h27 - 35ème - Km: 260,89 - D+: 21 669 m

Refuge de Doran : Barrière horaire le samedi 01 à 20H00

 

Le Brévent en vue

Dimanche 02 septembre : Après avoir eu les messages cette nuit du passage au Refuge de Veran, puis du Col de Tré de l’Epaule et enfin au petit déjeuner du Refuge de Platé, je le « sens » bien mais j’imagine que le manque de lucidité peut engendrer une chute même à 1 kilomètre de l’arrivée, alors ne crions pas victoire. Surtout que la descente du Col de la Portette jusqu’aux Ayères via le Dérochoir n’est pas forcément une partie de plaisir. Alors patience...

Cette fin va être longue, que ce soit pour eux qui doivent être près « du bout du bout » mais aussi, pour nous, qui scrutons le site UTMB live et aussi beaucoup de leurs supporters qui les suivent à distance.

Au col du Brévent, ultime descente sur Chamonix

A 10h13, ils sont pointés aux Ayères avec Vulcain Spéléo et Xtrem Team. Une bonne chose qu’ils soient toujours groupés. Un peu de descente et c’est une remontée de 400 m de D+ pour le Lac de Pormenaz à 1 970 m. Ici, il leur « reste », 2 descentes et 1 montée avec peu de difficultés techniques mais forcément, énormément de fatigue qui complique tout ! Tout d’abord après le passage à côté du Refuge de Moëde Anterne, la descente au Pont d’Arlevé à 1587 m pour une dernière montée vers le Col du Brévent 2 388 m soit 800 m de D+. La remontée est d’environ 3,5 km. Durant cette montée Guillaume et Martial se font distancer par les autres équipes, tout du moins, c’est que l’on peut voir en live sur la carte interactive. Sans rien dire à qui que ce soit, je pars me dégourdir les jambes car je trouve cela totalement anormal et je n’ai aucune explication à donner, j’avoue que je suis inquiet, sans rien faire mon rythme cardiaque s’accélère. 15 minutes plus tard, nous recevons une photo de Guillaume au Col du Brévent puis l’information arrive sur le site. P….n, ils vont le faire !!.

La rentrée dans Chamonix

Du Col, 2 heures leur sont nécessaires pour Chamonix. Nous nous préparons tous pour les accueillir comme il se doit, en héros. A Chamonix, il y a une ambiance de fous, les derniers arrivants de l’UTMB et de la PTL terminent leurs parcours à travers des rues bondées de monde. Lise, Raphaël, Charline, Christine, Régine et Gérard sont dans l’attente à quelques centaines de mètres de l’arrivée, quant à moi, je pars à leur rencontre. Juste à la sortie de Chamonix, je vois Fabrice qui termine son UTMB en finisher en 45h42, bravo à lui. Je l’informe de suite de l’exploit en passe d’être réalisé par Guillaume et Martial. Puis je remonte et le temps me parait long, très long. L’équipe de Frédéric, Laurent et Clément, les Vulcain Spéléo, sont là, un grand bravo et un 3ème sacre pour Frédéric, quelle « niaque » ! Je continue à remonter et enfin je les vois, me voilà rassuré, ils sont là, c’est une question de minutes. Je préviens Lise. Nous descendons ensemble mais une fois sur le bitume, ce n’est pas terminé, il y a 2 passages qui passent au dessus de la route avec des escaliers pour éviter une rencontre inopinée entre zombis et voitures, Martial souffle (j’ai l’impression qu’il se dit, ce ne sera donc jamais fini !). Maintenant, ils longent l’Arve où nombre de spectateurs les applaudissent. Ce sont des connaisseurs, ils voient bien, et ils le disent : « c’est une équipe PTL ! » reconnaissable à leur dossard mauve. Maintenant, ils arrivent dans la rue piétonnière et là, je ne sais pas vous raconter, c’est à vivre ! A vivre je vous dis ! Sans aucune exagération, c’est une arrivée de Tour de France, ils sont applaudis par des centaines de spectateurs bientôt rejoints par Lise, Raphaël et Charline pour la ligne d’arrivée. Un peu plus loin, Ludiwine, Jérôme, Martine et Daniel sont là aussi, manque Mickaël, qui ne peut se déplacer à cause de cette satanée hanche L. Je ne sais pas si Guillaume et Martial sont conscients de la performance qu’ils viennent d’effectuée, ils sont encore dans leur bulle, totalement hermétiques. Maintenant, ce sont les derniers 100 m, à l’arrière plan, l’église de Chamonix, au premier plan l’arche d’arrivée, tant espérée, tant désirée. Ils sont sur la Place du Triangle de l’Amitié.

Après, 300 km et plus de 25 000 m de dénivelé positif

Après plus de 152 heures de course,

Guillaume et Martial de l’équipe " La Chtit’te Trotte "

 sont finishers de La Petite Trotte à Léon 2018.

 

Guillaume, Martial, finishers de la PTL

Moins de 5 minutes après l’arrivée, Martial me confiait : « Lorsqu’on passe l’arrivée comme cela, (sous entendu, après avoir traversé Chamonix sous un grand soleil avec une foule acquise à sa cause,) on n’oublie tout le reste, tout ». Lui qui a terminé l’UTMB et la CCC en pleine nuit n’avait pas vécu cette ambiance hors du commun propre à Chamonix, une arrivée que l’on peut souhaiter à tout trailer. Puis, il a ajouté : « Nous sommes rentrés trop vite ! ». Tout cela est largement mérité, RESPECT les gars.

Sur les autres courses, lorsque vous passez l’arrivée, une fois l’arche franchie, vous redevenez en l’espace de quelques minutes « lambda », à vous poser la question : « C’est bien moi qui vient de faire cela ? », mais lorsque vous passez l’arrivée de la PTL, ce n’est pas pareil, vous êtes conduit sur le podium des finishers PTL avec les bénévoles PTL devant une foule innombrable pour une ovation et un « clapping » mémorial. Sur ce podium, s’ensuivra un concert de sonnailles des PTListes.

Quel final ! Quelle émotion ! A vivre et à revivre

Evolution de la Chti’te Trotte :

Dim 02 à 02h21 - Refuge Veran - 138h20 - 44ème - Km: 273,12 - D+: 22 812 m

Dim 02 à 05h39 - Tré de l’Epaule - 141h38 - 41me- Km: 276,66 - D+: 23 766 m

Dim 02 à 07h35 - Refuge Platé - 143h33 - 39ème - Km: 279,59 - D+: 23 800 m

Dim 02 à 10h13 - Les Ayères - 146h12 - 42ème - Km: 284,77 - D+: 24 165 m

Dim 02 à 14h34 - Col du Brévent - 150h33 - 45ème- Km: 296,05 - D+: 25 327 m

Dim 02 à 16h33 - Chamonix - 152h31 - 45ème - Km: 303,66 - D+: 25 348 m

Chamonix : Barrière horaire fictive le dimanche 02 à 16H30 après 152H30

 

A leur descente du podium, quelques bénévoles viennent à ma rencontre, nous échangeons un peu, ils me félicitent pour la partie effectuée, ils sont vraiment sympas. Ils savent de quoi ils parlent, car les bénévoles de la PTL sont des finishers de la PTL. La PTL c’est une course à part, c’est vraiment une grande famille.

Après cette cérémonie amplement méritée, nous partons boire une bonne bière avec nos 2 « zombis », puis traversons Chamonix en direction de notre gîte. Cette traversée est ponctuée de très nombreux applaudissements.

Martial et Guillaume, 2 trailers hors normes

Malgré une gestion du sommeil difficile, environ 01h30 par 24 heures, et cela pendant 6 nuits, une gestion du stress face aux passages avec du gaz (du vide), Guillaume et Martial ont dit qu’il n’y avait eu aucune mésentente entre eux. On peut imaginer qu’il y a eu des moments très difficiles mais chacun l’a pris sur soi. Il est probable qu’un lien indéfectible entre eux est né.

Martial, suite à cette performance hors norme, aucun membre du LNA ne te jettera de pierres, tu peux en être rassuré.

Vous qui êtes trailer, si vous regardez les pourcentages des autres courses de l’UTMB (kilomètre/dénivelé) et, que vous comparez avec la PTL, vous vous rendrez vite compte qu’en plus du kilométrage, le pourcentage est de 2% supérieur. Sauf erreur de ma part, l’UTMB avec le pourcentage de la PTL aurait 14 820 m de D+ ! Ce trail n’en est pas un, c’est une course alpine, une très belle course qui est vraiment hors norme. Une moyenne de presque 850 m de D+ et 850 m de D- par 10 km.

Supporters de la première heure ou presque, cette course était très excitante, très stressante, ne sachant jamais le devenir de mes 2 coéquipiers.

Après une bonne douche, nous avons consommé avec délectation le champagne de Martial et, vers 20 heures, Lise, Guillaume en tant que copilote, Raphaël et Charline ont repris la route car le lendemain c’est la rentrée scolaire et la barrière horaire est à 09H00. Nous sommes allés au resto pour une dernière soirée à Chamonix, je ne sais pas si Martial sait encore ce qu’il a mangé

 

Le podium des finishers de la PTL

 

Statistiques de la PTL :

Nombre de partants : 111 équipes représentant 284 équipiers

Nombre d'arrivants : 48 équipes (43,24% des partants) représentant 124 équipiers

Nombre total d'abandons : 63 équipes (56,76% des partants) représentant 160 équipiers

Les 5 dernières équipes qui ont abandonné l’ont fait au Refuge de Doran (3), au Refuge de Véran (1) et au Col du Brévent (1). Je n’ose imaginer la déception, si proche de l’arrivée !!

Merci à Martial et Guillaume d’avoir pris le risque de m’inviter. Je suis conscient que c’était probablement l’unique possibilité d’être finisher de cette course et je n’ai pas pu ou su la saisir, vraiment dommage.

Merci à Christine, Lise, Raphaël et Charline, nos supporters de la première heure.

Merci à Mémé de m’avoir légué plein de bonnes choses, dommage qu’elle m’ait transmis aussi ses problèmes respiratoires.

Merci à Alexandra, Benoît, Julien, Laurent et Vincent pour le prêt de matériel.

Merci à vous tous pour vos nombreux messages que j’ai transmis à cette belle équipe de la Chti’te Trotte.

Au fait, Joyeux anniversaire Martial, un cadeau que tu n’es pas près d’oublier. Ton tee-shirt porte bonheur des Poilus de 2009 a repris une sacré côte, ne le perds pas !!

 

Le podium des finishers de la PTL

Lundi 03 Septembre : La route s’est bien passée et vite, pour Guillaume, la rentrée pour Raphaël et Charline aussi. Lise est au boulot. Mon nez est débouché !! Mais pas le 03 septembre, il m’aura fallu attendre que je quitte la vallée et redescende au niveau de la mer pour avoir un mieux, mais juste un mieux, rien de plus ! Après une expertise de mon flux de ventilation en début d’année, qui s’était soldé par « Pas de dysfonctionnement, bon pour le service », en fin d’année je rencontre un allergologue pour, je l’espère, trouver une solution à ce problème récurrent.

Mardi 04 Septembre : Frédéric, est maintenant triple finisher de la PTL, cela pourrait le rendre heureux, mais après avoir fait la PTL dans L’équipe « Vulcain Spéléo », Alban, son fils s’en est allé, le cancer l’a emporté. Nous sommes effondrés à l’annonce de cette nouvelle. L’équipe « Vulcain Spéléo » avait la photo d’Alban sur leur sac avec un message pour le soutien à la lutte contre le cancer.

Dimanche 23 septembre : Dernier jour de vacances en méditerranée, de bien belles vacances ! J’en ai profité pour courir un peu dans l’Esterel et aussi, à l’incitation de Yves, mon binôme d’escalade, de participer, au Trail de Tourrettes-sur-Loup, un trail de 15 km et 700 m de D+ soit 20 fois plus court et avec 35 fois moins de dénivelé que la PTL, tout est question de relativité, n’est ce pas Albert !

Guillaume m’a fait parvenir quelques photos réalisées lors de ce périple, cela me « bouffe » d’être passé à côté ! Que c’est beau ! J’emploie juste le mot beau car je ne connais pas le qualificatif s’y rapportant. Aujourd’hui, je possède les traces GPS ainsi que les cartes 25 000ème, si par le pur des hasards, je repasse par Chamonix, je pourrais peut-être faire quelques étapes, qui sait !

Pour les photos, c’est ICI

La vidéo pour vivre et revivre cette course hors norme (14'00'').

 Les autres vidéos : Le parcours (1’30’’),

Le départ (3’30’’), Podium,Sonailles et Clapping (8'00''), ci-dessous

 

Liens dans le compte rendu : UTMB, Diagonale des Fous, Marathon du Mont Blanc, Trail du Mont d’Or, Trail des Crêtes du Chablais, Trail Motte Chalancon, La Chouffe Trail, Trail de Tourette sur Loup

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  • VRP, Voyager, Randonner, Pratiquer la montagne. Ce blog, a un seul but, partager la passion de la montagne, que ce soit en randonnant, en courant, en skiant ou autres au travers de comptes rendus, de photos et de vidéos.
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