Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jean VRP de la montagne
30 juin 2016

GR20-GR5 Du sud au nord. J14-J15

Mon voyage au travers de la Corse et des Alpes

Topo 2 – Le GR5 Sud/Nord, de Nice à Larche

A la fin du récit de chaque Jour vous trouverez les liens pour photos et vidéos.

Revenir sur J13

Mercredi 29 juin :

Jour 14 : Aire St Michel (316 m) à Utelle (821 m) Via : Aspremont – Ste Claire – Levens – Chapelle St Antoine

D+ : -890 m - D- : 385 m - Altitude Max : - 821 m - Altitude Min : 195 m

Petit pain au Nutella, merci Christine

Après un bon petit déjeuner avec un excellent petit pain au lait garni de Nutella (merci Christine), à 07H00, nous quittons notre emplacement. La montée est douce et régulière, nous allons rester sur la crête de Grauss  avec de jolis points de vue jusqu’à atteindre la côte 597 m avant de redescendre sur Aspremont (500 m). Là, sur la place du village, nous croisons une personne avec un café à la main !! L’odeur qui nous arrive aux narines est trop forte, nous ne résistons pas, la première terrasse venue, nous posons les sacs pour un bon café. Alors que nous profitons de cette petite pause au soleil matinal, nous apercevons une personne avec qui nous avions conversé sur le bateau mais nous ne tardons pas. Le café consommé, nous sortons d’Aspremont, cette fois nous quittons vraiment l’urbanisation, les points de vue que nous avons sont quasi exempts de constructions, nous contournons Ste Claire (512 m), les villages s’éloignent, nous nous immergeons doucement dans la nature. Dorénavant, ce sont les odeurs des genêts qui prédominent avec parfois de la lavande et d’autres aussi que je ne reconnais pas, des odeurs différentes rencontrées sur le GR20. A 12H00, nous passons sur le côté de Levens (580 m), il fait très chaud, nous faisons une pause repas, au menu, pain, saucisson et fromage, cela peut paraître léger, mais que cela est bon, nous nous régalons, et cela nous suffit. Notre prochain point de repère est le Cros d’Utelle, pour cela nous traversons d’anciennes cultures étagées reconverties en champs d’oliviers. Pour l’instant le dénivelé n’est pas important, nous sommes en sous bois, nous apprécions la fraîcheur des arbres. Nous traversons la Vésubie pour atteindre sa rive droite par le pont du Cros, les gorges de la Vésubie sont magnifiques, puis, longeons un canal d’irrigation qui donne un peu de fraîcheur. Que c’est agréable, nous en prenons conscience tardivement car maintenant, c’est différent, le soleil est à son zénith et pour atteindre le Cros d’ Utelle, aucune zone d’ombre.

Sur le sentier d'Utelle

Une petite route sinueuse vous y emmène mais notre chemin coupe toutes les épingles via un ancien chemin empierré, vu la topographie du terrain, il y a dû en avoir des litres de transpiration pour de tels travaux. Transpiration, parlons en, nous en laissons beaucoup pour juste quelques centaines de mètres de dénivelé, une température élevée, un soleil à son apogée avec une réverbération sur les pierres aurait pu avoir raison de nous mais c’était sans compter sur notre détermination sauf que, arrivés à la Chapelle du Cros d’Utelle, Philou a un coup de mou, il saigne abondamment du nez. J’avais prévu une pause, elle est, de ce fait, un peu plus longue. Etant moi-même sujet au saignement de nez, j’ai emporté du coton hémostatique que Philou est content d’utiliser. Il m’informe qu’il lui arrivait, en fin d’étape de prendre une aspirine pour accélérer la récupération, dès à présent cela est à proscrire. Hier, j’avais imaginé passer par la variante proposée par Jérémie qu’il nous avait bien « vendu », je n’en parle plus, pour la réaliser, il faut environ 01h30 supplémentaire, d’autre part, un passage dans une grande zone minérale sans possibilité de trouver de l’ombre est nécessaire, ce sera pour une prochaine fois. Philou ayant un peu récupéré, nous voilà repartis, il reste à peine 5 km avec quelques centaines de mètres de dénivelé avec de nombreuses parties boisées, maintenant, nous avons un rythme correct. Nous évoluons toujours sur des fabuleux chemins, d’anciennes drailles de transhumances, chemins parfois vertigineux. Ces chemins ou sentiers ont servi en leur temps pour le pèlerinage (sanctuaire de la Madone d’Utelle), pour les muletiers commerciaux, chemins militaires, de la guerre dans les Alpes, colporteurs, contrebandiers, bergers, commerce (sels, tissus du Piémont), du pastoralisme, et probablement bien d’autres activités. Ces chemins ont plusieurs siècles et traverseront encore le temps de très nombreuses années et aujourd’hui, ils vont nous mener jusqu’au lac Léman.

La Chapelle Saint Antoine

Nous sommes seuls, aucune rencontre, le GR5 est désert, le silence est total, seul le bruit de nos pas se fait entendre. A mi-chemin nous faisons une dernière pause, nous sommes à la Chapelle St Antoine, de l’autre côté du vallon, nous apercevons Utelle perché sur un promontoire avec un château en son point le plus haut. Nous prenons notre temps, dans 30 minutes, tout au plus, nous serons à Utelle. Utelle, village du bout du monde. En traversant le village, un commerce (bar, tabac, épicerie, dépôt de pain, et tout ce que vous souhaitez, ou presque car il n’y a pas de gaz !!) où quelques consommateurs sont attablés devant le commerce. Nous demandons où nous pouvons trouver un lieu pour planter la tente, « là où c’est plat, personne ne vous embêtera nous répond-t-on » ! Et l’épicier nous dit : « en balade ? », nous faisons le GR5 lui dis-je, il me fit répéter, je lui réponds en lui donnant de plus amples explications, « Aah ! ». Le village est aussi traversé par l’Ultra Trail du Mercantour cher à Jérémie, des fanions en attestent.

Notre bivouac à Utelle sur un chemin de ronde

Nous parcourons le village, nous trouvons un endroit pour nous renseigner, un gîte communal, il faut contacter la personne au relais postal, seulement le mercredi après midi c’est fermé, donc pas de renseignement. Nous finissons par trouver un endroit plat, le chemin de ronde du château en ruine ! Nous avons aussi repéré des toilettes publiques avec un tuyau d’arrosage, à tour de rôle, nous allons prendre une douche sur le bas côté de la route, certes ce n’est pas le top, mais que cela semble bon, un rafraichissement à bon compte. Avant de manger, nous faisons notre lessive puis passons à « table ». Le gaz étant insuffisant, nous nous contenterons du traditionnel, pain, saucisson et fromage. Pour éviter de bloquer le chemin de ronde qui est un sentier communal touristique, nous plantons la tente à 21H00, une heure plus tard, le sommeil nous a gagnés.

Pour le Jour 14, les photos, c'est ICI et la vidéo, c'est là (2'30'')

Jeudi 30 juin :

Jour 15 : Utelle (821 m) à St Dalmas Valdeblore (1 290 m) Via : Col Castel Gineste – Brèche du Brec – Col de Gratteloup – Col des Fournès - Col d’Andrion – Collet des Trous – Baisse de la Combe – Le Perthus – Col des deux Caires – Col du Varaire

D+ : 1317 m - D- : 848 m - Altitude Max : 1982 m - Altitude Min : 821 m

Direction le Brec d'Utelle

Nous avons passé une bonne nuit, ce matin un léger voile nuageux va peut-être nous protéger des rayons du soleil. Pour l’instant, pas de soucis, il est à peine 06H00 et nous déambulons déjà à travers le village, alors que nous croyions que ce village était perché sur un promontoire, nous trouvons à la sortie d’Utelle notre ligne de vie blanche et rouge qui nous dirige vers un nouveau chemin empierré qui ne cache pas sa destination au loin. Là-haut, il ne nous reste qu’à relever les manches, je veux dire les pieds pour franchir les centaines de marches plus ou moins égales qui vont nous conduire en direction de St Dalmas Valdeblore. Heureusement que nous abordons ce chemin à la fraîche car nous avons vite le souffle court, un pourcentage conséquent avec de nombreuses marches nous font peiner. Nous passons le col de Castel Gineste (1 220 m), puis arrivons à la Brèche du Bec (1 520 m) soit 700 m de D+ de fait, nous passons sur une vire très agréable, une passerelle a été mise en place pour remplacer une partie du chemin qui s’est fait engloutir par le ravin plusieurs centaines de mètres plus bas. Etant une centaine de mètres devant Philou et arrivant sur une crête, je débusque un mouflon et deux chamois, apercevoir ces animaux dans leur espace naturel, c’est une récompense pour les efforts accomplis, quelle beauté ! J’ai été autant surpris qu’eux, je n’ai pas eu le temps d’immortaliser l’instant. Alors que j’arrive au Brec d’Utelle, le chemin se fait étroit avec des branchages qui encombrent un peu le passage, les yeux rivés au sol. Un instant, je lève les yeux et, devant moi, à quelques mètres se trouve un homme d’environ 65 ans qui est nu comme un vers tenant son short entre pouce et index devant son appendice. Il me regarde avec un sourire pincé et un petit mouvement de tête, il a un air de Sean Connery et un flegme « so british ». Il ne parle pas, mais à son regard, je comprends sa gêne et je me retourne. Une minute plus tard, il me dit : « ok ». Je me retourne à nouveau, cette fois il est vêtu de son short, à pied nu, il débarrasse le sol d’un « lit de branches de buis » disposé uniformément qui lui a servi de tapis de sol. Nous échangeons un peu, il a un accent étranger mais parle très bien le français, il arrive de Barcelonnette et descend à Nice, c’est le premier randonneur que nous rencontrons depuis le départ de ce GR. La crête est assez courte et nous redescendons rapidement vers le col de Gratteloup (1 412 m).

Le Brec d'Utelle

Nous reprenons notre balade après cet intermède peu ordinaire. A 10H00, la pluie fait son apparition, étant en sous bois, nous repoussons l’arrêt veste de pluie au cas où ce ne serait qu’intermittent. Le sous bois se transforme en clairière et la pluie redouble, je m’arrête au col des Fournès (1 356 m) et m’équipe en circonstance, Philou est à une centaine de mètres plus bas car nous remontons une partie très technique et chacun évolue à son rythme. Les chemins et leurs abords sont littéralement labourés par des hordes de sangliers sur plusieurs centaines de mètres ce qui ne facilite pas notre progression.

Arrivée au col d’Andrion (1 677 m), j’arrive sur le bitume, j’attends Philou quelques minutes, il a tardé pour mettre sa tenue de pluie, il est rincé, les vêtements mais le bonhomme aussi. Nous continuons sur la route, il pleut toujours mais le soleil cherche à percer les nuages, c’est de bon augure. Arrivés aux Granges de la Brasque (1 685 m), nous nous arrêtons dans une Chapelle pour prendre notre repas. Cette Chapelle est associée à un gigantesque camp militaire construit à partir de la fin du XIXème siècle pour renforcer la ligne Maginot. Quels bâtiments en pierres ! Malheureusement, tout est en ruine, cela devait être beau. Pendant que nous nous restaurons, le soleil a fini par gagner et il sèche nos effets. Depuis que nous avons croisé notre naturiste au Brec d’Utelle nous avons rencontré deux autres randonneurs, ce n’est pas encore la foule et c’est tant mieux !

Et ça monte toujours !

Le redémarrage est à nouveau « hard », nous prenons une piste forestière et lorsque celle-ci forme « des zigs et des zags », nous coupons les lacets les uns après les autres, bien que nous soyons un peu en sous bois, il fait à nouveau chaud. Nous atteignons une crête au Collet des Trous (1 982 m) continuons pour le col éponyme et passons Baisse de la Combe (1 910 m) où le décor devient plus minéral puis Le Perthus (1 958 m), le Col des deux Caires (1 906 m). A partir de cet instant, nous n’avons presque que de la descente en sous bois. Le départ est technique et pentu, mais cela ne dure pas, une descente presque agréable, il ne faut pas « mettre la charrue avant les bœufs », nous devons préserver nos genoux, la route est encore longue. Au Col du Varaire (1 710 m), il nous reste environ 400 m de dénivelé négatif. Le temps se couvre à nouveau, puis une pluie fine nous rafraîchit. Nous arrivons à St Dalmas Valdeblore (1 290 m) Carrefour entre GR5 et GR52, c’est ici que nous serions arrivés si nous étions passés par le Mercantour, il est 16H00. Le camping municipal est au bout de ce village, du côté opposé à notre direction de demain, nous ne sommes pas à 100 mètres près ! Cela étant nous passons à la supérette avant de nous y rendre.

A notre arrivée au camping, la pluie fait à nouveau son apparition au point que nous reportons l’installation de notre bivouac. Lors de notre enregistrement, le gérant nous propose de nous mettre à l’abri sous un auvent pour patienter. Il s’intéresse à ce que nous faisons et, est très négatif sur le parcours de demain, « aucun intérêt » dit-il !, il nous propose même de nous avancer en voiture, je lui réponds qu’il n’en est pas question et que nous verrons bien par nous même. La pluie s’accentue et l’orage s’y mêle, le tonnerre résonne entre les pans de la montagne. Dans un premier temps, nous nous installons sous l’auvent, étant seuls nous nous étalons et allons prendre notre douche. Le temps ne s’améliore pas, même sous la douche, la pluie et le tonnerre se font entendre. Sortis de la douche nous nous habillons en mode demi-saison (caleçon long et polaire) car la température a baissé. Alors que nous faisons notre lessive, un gars nous interpelle pour connaître nos intentions et il nous invite à prendre l’apéritif à sa caravane. Je ne suis pas très chaud pour m’y rendre, mais Philou me convainc. Nous sommes bien reçus mais, apéritif et amuses gueules sont au menu mais c’est un véritable capharnaüm. Il est un peu « lourd » et cherche avant tout de la compagnie pour raconter sa vie, dès que possible nous nous extrayons.

A l'abri de la pluie en attendant notre bivouac

A l’heure du repas, une fois n’est pas coutume, n’ayant pas trouvé de gaz à la superette, c’est le gérant qui nous offre une bouilloire d’eau chaude, juste de quoi s’offrir une bonne soupe et un bon lyophilisé. Entre temps, l’orage s’est calmé et le soleil est revenu, nous installons notre bivouac et à 21H30, extinction des feux. Demain, nous avons le temps, car nous retirons nos colis à St Sauveur sur Tinée à 14H00 alors qu’il y a environ 03H30 maximum de trajet.

Pour le Jour 15, les photos, c'est ICI 

La suite, c’est ICI

 

Les liens dans ce compte rendu : Pour le Jour 14, les photos, c'est ICI et la vidéo, c'est là (2'30''), Pour le Jour 15, les photos, c'est ICILa suite, c’est ICI

Topo (2)

Publicité
Publicité
Commentaires
Jean VRP de la montagne
Publicité
Jean VRP de la montagne
  • VRP, Voyager, Randonner, Pratiquer la montagne. Ce blog, a un seul but, partager la passion de la montagne, que ce soit en randonnant, en courant, en skiant ou autres au travers de comptes rendus, de photos et de vidéos.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Visiteurs
Depuis la création 7 004
Newsletter
Prochainement
c'est dans : Cliquez ICI
Catégories principales
Derniers commentaires
Le Beaufortain

Pellicule 2

L'envie - La réussite

Pellicule

Publicité