2021-07-05 GR5-Via Alpina-Mercantour J5

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05 juillet

Au départ de Martigny (457 m)

Via : Le Borgeaud, Gorges de Durnand, Champex Lac

Aujourd’hui, je vais rejoindre le tracé officiel de la Via Alpina, le tracé rouge.

A 05h30, je me réveille (merci la montre), un œil dehors pour me rassurer sur la météo. C’est mi-figue, mi-raisin, difficile de faire un pronostic sans compter qu’en montagne, la météo change en très peu de temps.

En fin d’après midi hier, le soleil a fait une apparition et comme cette nuit, il n’a pas plu, cela me permet de ranger ma tente dans de bonnes conditions. Une fois le petit déjeuner enfilé, à 06h30, je sors du camping, tout le monde dort encore.

Les premiers pas sont difficiles, je ne sais pas si les 2 000 m de dénivelé négatif ou la charge de mon sac à dos en sont responsables, à moins que ce ne soit les deux mais j’ai un peu de mal à me mettre en route, malgré la genouillère, le genou « grince » un peu ! La nuit n’a pas été totalement réparatrice, mon matelas de 3 cm n’a pas résolu l’affaire. Je longe la vallée de Martigny sur les courbes de niveau pendant quelques kilomètres le long de la Dranse puis je bifurque dans les gorges du Durnand et ici le pourcentage est tout autre !

Lorsque j’avais préparé la trace pour rejoindre Monaco, j’avais fait une modification de la trace pour passer dans ces gorges, sachant que c’était plus raide, mais aussi de grande renommée, classées parmi les dix plus belles d’Europe. Après ½ heure de grimpette, j’entrevois l’accès à une centaine de mètres, je vais me régaler d’un kilomètre de 14 cascades époustouflantes avec de nombreuses passerelles et escaliers en bois (330 marches) pour évoluer dans ces gorges très étroites. Lorsque j’arrive à l’entrée, interrogation ! L’entrée est payante, mais là n’est pas le problème, juste une dizaine d’euros, mais le site ouvre à partir de 09h00 est il n’est pas encore 08h00 ! Et impossible de « forcer » l’entrée !

Pour les Gorges du Durnand, ce sera pour une autre fois, je zappe, la météo n’est pas stable et je ne souhaite pas terminer l’étape comme hier. La mort dans l’âme je regarde mon GPS et je prends le premier sentier au cap car ma trace n’est plus bonne, avec un peu de bon sens, je la retrouverai plus haut. Même sans fond de carte, le GPS est vraiment une superbe technologie. Pour se perdre, il faut y mettre de la bonne volonté. Un moment d’égarement, d’inattention et l’on retrouve la trace sans problème.

Le sentier monte droit dans la pente, à plusieurs reprises, je m’arrête pour reprendre mon souffle, je comprends que non loin, les cascades doivent être imposantes. Après 1 heure de grimpette je récupère ma trace alors que j’aperçois les premiers mélèzes de la journée. Le mélèze, mon arbre préféré, si doux par ses nombreuses épines douces, si fort par son bois très dur que les chalets d’alpage résistent pendant plusieurs siècles aux intempéries, si beau qu’à l’automne, ses douces épines se couvrent d’ocre faisant un dégradé de couleurs au soleil couchant. Je traverse de très beaux alpages avec une grande mixité de fleurs qu’aucune activité humaine ne perturbe.

 Arrivé à Champex le Bas, je rencontre beaucoup de randonneurs car momentanément je suis sur le TMB, le Tour du Mont Blanc, un des sentiers le plus renommé des Alpes, puis je me dirige vers Champex le Haut et Champex Lac. Je passe dans de petits coins de paradis, j’ai l’impression d’être seul au monde, j’enjambe le torrent sur une passerelle où la mousse a envahi la structure, c’est magnifique. La montée devient rude et constante, en haut d’une côte, je débouche sur une route bitumée et là, je me reconnais de suite. Lors de mon dernier passage en 2016 lors de l’OCC (Orsières-Champex-Chamonix), je vois encore Christine et Guillaume venus m’encourager. En 2009, j’y étais aussi passé pour l’UTMB (l’Ultra Trail du Mont Blanc) ainsi qu’en 2014 pour la CCC (Courmayeur-Champex-Chamonix) que de superbes souvenirs, seul la TDS (Trace des Ducs de Savoie) ne passe pas par ici.

Je croise quelques touristes, j’en profite pour les interpeller sur l’existence d’une superette ? En réponse, on m’informe qu’il y en a qu’une seule, une centaine de mètres plus loin. La supérette n’a que le nom, elle fait une centaine de mètres carrés, pas plus, d’ailleurs il n’y a pas de chargeur en vente ! J’achète des piles pour le GPS, pour le reste, je verrai !

Je continue mon bonhomme de chemin et je fais une pause à une terrasse en bordure du lac pour une bonne bière. Pour la pause, c’est ok, pour la bière, je dirais qu’elle vaut une bière anglaise coupée à l’eau ! Au moins elle ne me fera pas de mal pour terminer mon étape. Je profite pour demander au serveur où je peux trouver un chargeur, il me répond : « Pas à Champex, mais à Martigny sans problème ! » Sur ces belles paroles, je remets le sac sur le dos en direction d’Orsières.

Le passe dans le hameau « Chez les Reuses », la perte d’altitude est rapide, la descente est très raide et je me pose la question comment font-ils en période de neige dans des rues faisant moins d’un mètre de large ! Au-delà de la voie ferrée, Orsières est là, les 600 m de D- ont été vite expédiés et aucune douleur au genou, ouf ! J’arrive sur la place d’Orsières, lieu de départ de l’OCC, puis je traverse le bourg pour trouver l’hôtel Terminus car le gîte prévu pour la Via Alpina est fermé pour l’année, en cause la crise sanitaire. Le tarif de l’hôtel a été revu à la baisse pour les randonneurs. Mon enregistrement étant validé, je pose le problème de chargeur mais la gérante n’a pas de solution, cependant elle me prête un chargeur que je devrais lui rendre demain à mon départ.

Contrairement à ce qui était prévu, il fait grand soleil et je profite pour me faire un peu de vitamines D. Je profite d’avoir de la batterie et du réseau pour donner des news à Christine. Elle m’informe qu’elle a trouvé un chargeur en vente à Orsières ! Elle m’envoie les coordonnées et, surprise ! C’est à 50 m de l’hôtel. Je vais donc en acquérir un de ce pas, content, car je ne passais plus dans de grands bourgs. Je possède bien une batterie de secours mais je l’avais déjà consommée ! Un sacré problème de résolu même s’il n’y avait pas mort d’homme, à chaque arrêt, je mendiais un chargeur en prêt, un grand merci à ma chérie.

Je suis logé au 3^ème étage dans un dortoir de 4 couchages mais je suis seul, ce n’est pas terrible pour échanger par contre pour vider le sac et s’étaler, il n’y a pas mieux !

Une bonne douche, une bonne sieste, un peu de lessive et quelques achats (pain, fromage, saucisson)  rythme l’après-midi. Je pensais Orsières plus vivant, il y a bien de nombreux hôtels et restaurants mais un grand nombre est fermé ! Covid, je ne sais pas !

Je regarde aussi le programme des prochains jours et ayant du réseau, je réserve pour les 2 prochains jours qui seront suivis par un bivouac. Pour terminer je prends quelques notes pour mon compte rendu avant de me glisser dans mon duvet. Content de ma journée (j’ai un nouveau chargeur !!), content d’un bon matelas car la fatigue du jour est surtout dûe au sac, son poids et surtout le fait de l’enlever et de le remettre plusieurs fois par jour selon les humeurs de Dame météo.

Demain, petit déjeuner en chambre car partant de bonne heure, un plateau m’a été préparé.

La vidéo de la journée, c’est ICI (1'43")

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