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Jean VRP de la montagne
4 septembre 2022

2022-09-04 Trail Per Cami

Trail Per Cami

 

2022-09-04 Trail Per Cami (1)

Au retour du Trail des Ecrins en juin dernier, malgré que j’en aie bavé, à cause des crampes à répétitions, j’étais en manque de montagne. J’ai donc lancé un « appel de détresse » au sein du LNA afin de diminuer les frais de route et d’hébergement pour une belle course. En cette période de vacances, de trails et de rendez-vous familiaux, je n’ai pas eu de réponse favorable. Je suis donc resté sagement à la maison. Etant donné que nous partions en août en vacances en Ardèche puis en méditerranée, je me suis mis en quête d’une course à ma mesure près de notre lieu de villégiature. Une et une seule course rentrait dans mes critères et mon calendrier de retraité en vacances. Il y avait bien 01h30 de route mais qu’importe ! 

Ce sera donc le Trail Per Cami à Belvédère dans les Alpes Maritimes, petit village perché à 800 m d’altitude au-dessus de Roquebillière et de son torrent, La Vésubie. Le nombre total de participants étant limité à 200 pour les deux distances, ce sera une course de village, mais village de montagne et en Mercantour s’il vous plaît ! Les deux distances proposées sont : 27 km et 2 150 m D+ avec passage par la Cime de la Valette de Prals et la Gordolasque ; le second parcours, 13 km et 1 050 m D+ sur les hauteurs de Belvédère. Je serai donc sur le 27 km. A noter que cette épreuve fait partie du Challenge Trail Allianz Vésubie-Tinée et du Challenge Spiridon Côte d’Azur, il devrait y avoir de bons locaux sans aucun doute.

Il me restait donc 2 mois pour me remettre en selle. Durant ces 2 mois, j'ai erré entre anticyclones et dépressions, entre moments d'euphories et périodes de doutes, doutes résultant de mes soucis de contractures et de crampes qui m'ont d’ailleurs invité à me calmer à plusieurs reprises.

Belvédère

 

La semaine précédant le trail était celle de l'UTMB à Chamonix avec ses différentes courses. Ce fut pour moi, plein de souvenirs merveilleux qui ont remontés. Une nouvelle fois, je rentrais dans une période d’euphorie prêt à en découdre avec la montagne.

 

Les derniers jours, j’observais l’évolution de la météo, il n'y avait aucune certitude, les orages rôdaient sur le Mercantour et ce sera ainsi jusqu’au jour « J », qui générait beaucoup de questionnements.

L'organisation a établi des barrières horaires, au final nous avons droit à 06h30 pour effectuer les 27 km et 2 150 m de dénivelé positif. Par expérience, j’ai regardé le temps moyen des premiers des années antérieures que je multiplie par deux pour avoir un temps approximatif. Dans ce cas ci, cela risque d'être compliqué car le résultat de cette théorie donne 7 heures alors que je n'ai droit qu'à 6h30 !!! Bon, pas de quoi réellement stresser mais, de quoi douter ! Ne pouvant rien faire pour les barrières horaires, je décide de ne pas trop m’en préoccuper. Objectif, me concentrer sur mon hydratation et mon alimentation qui me fait cruellement défaut car ce sont des éléments qui contribuent à engendrer contractures et crampes.

Place de Belvédère, en attendant le départ

Dimanche 04 septembre, 06 heures, nous quittons Mandelieu pour prendre Jérémie qui s’est inscrit aussi, pour « se tirer la bourre » dit-il, mais jusqu’à la ligne départ, nous ne sommes pas dans la même catégorieJ. Direction Belvédère et le Mercantour, le jour n’est pas encore totalement levé, des éclairs illuminent parfois le ciel. Nous longeons dans un premier temps le Var puis La Vésubie qui est sortie de son lit en octobre 2020 lors de la tempête Alex. La réparation des infrastructures n’est pas encore terminée, momentanément nous circulons sur une route provisoire dans le lit même du torrent, toujours ravagé, c’est un « pipi » de 2 mètres de large dans un lit d’environ 40 mètres, impensable ! Doucement, la vallée panse ses plaies. A Roquebillière, nous prenons une petite route bien sinueuse qui nous emmène jusqu’à Belvédère.

Belvédère, un petit village bien calme et bien frais (12° à 07h30), mais sans pluie. Pour le retrait des dossards, les bénévoles s’affairent, la liste des engagés est affichée, nous serons 68 au départ (et 63 sur le 13 km). Sur cette liste sont inscrits les catégories et départements des coureurs, nous sommes 2 dans la catégorie M6 et je suis le seul « étranger », entendez par là, hors du département 06 ou limitrophe. J’imagine que je vais devoir me botter les fesses voire plus !!

Une fois prêts, nous nous rendons sur le lieu de départ, Jérémie croise quelques connaissances et me fait voir le second M6, c’est un très bon de « Vésubie Trail Club », aucun danger que je le chatouille !! Une de ses connaissances  l’informe qu’il connaît ce trail et qu’il est vraiment difficile, j’aurais préféré ne pas l’entendre ! Par rapport aux différents trails que j’ai pu participer, celui-ci a le plus gros ratio D+/km.

Quelques minutes avant le départ c’est le briefing coutumier. Nous sommes informés que sur les crêtes, les orages ont déversé leur trop plein d’eau hier soir et de ce fait, le terrain peut s’avérer très glissant.

Au 1er plan Jérémie et moi, un peu plus loin

A 08h30, nous nous élançons. Pas trop vite, car la première montée commence tout de suite ! Christine a, à peine le temps de faire une photo que nous disparaissons dans une ruelle pentue de Belvédère. Jérémie est parti devant et moi derrière, il n’est pas nécessaire que je freine d’autres concurrents, je connais ma place. Deux minutes plus tard, nous sommes déjà en sous bois. Il me semble que cela est parti vite à moins que ce ne soit moi qui suis vraiment lent !

Après 30 mn, je ne vois plus personne devant moi malgré des parties dégagées, seuls 2 concurrents sont quelques mètres derrière moi. C’est le calme le plus complet, ce serait une sortie solo que ce serait la même chose ! Quoique une traileuse me talonne dans un gros raidillon, je me gare donc et je n’ai pas le temps de réagir à quoi que ce soit en quelques minutes elle disparait de mon champ de vision !! Impressionnante.

Au km 6,5 après 01h30 de course, des bénévoles bien sympas, nous proposent un complément d’eau bien utile car maintenant nous passons au soleil. A ce stade, j’ai gravi 900 m de D+, pour atteindre la crête, 700 m D+ m’attendent, je ne sais pas trop si je suis dans les temps mais je suis bien, content d’être là, alors je continue ma balade je bois bien et mange des pâtes de fruits régulièrement. Pas de bobo nulle part ! La vie est belle.

Au 8ème kilomètre, je suis totalement à découvert, j’aperçois la première crête, celle de Bermonet, elle finit en gros tas de rochers. Ici pas de sentier, chacun y va selon son feeling. Je revois des trailers, cela fait plaisir, chacun fait des zigs et des zags pour atténuer la raideur qui mène à cette crête. Lorsque j’y arrive, il y a beaucoup rochers, genre moraine ! Alors que c’est relativement plat, impossible de courir, un seul objectif maintenir ses chevilles en bon état car en plus d’être très technique, c’est parfois glissant. D’autre part, le panorama qui nous est offert est juste magnifique, impossible d’avancer et de regarder, il faut s’arrêter pour admirer, ce que je fais.

Tout va bien au Km 7

En prolongeant la Crête de Bermonet nous arrivons à la Cime de Monjoia avant un dernier raidillon pour atteindre l’altitude 2 496 m, le point haut de ce trail, la Cime de la Valette de Prals. A cet instant, j’ai effectué 12 km, 1 856 m D+ et 245 m D- en 3 heures. Je suis bien « dans mes baskets », totalement satisfait. Depuis 3 heures, je n’ai eu aucune pensée vagabonde, tout se déroule à merveille, que ce soit le corps ou l’esprit, le top !

 

Appréciant particulièrement ce panorama, je fais une vidéo 360°. Il fait beau, il fait chaud, l’altitude nous garantit une fraîcheur relative, c’est magnifique, un point de vue de toute beauté, si cela était proportionnel à l'effort, j'aurai vraiment dû en baver mais, ce n’est pas le cas !

Je plie et range mes bâtons et j’entame la descente vers la Baisse (col) de Prals. Dès que j’attaque la descente, je reconnais les décors au loin, les 5 Lacs de Prals, les voitures stationnées à la Madone de Fenestre (qui est cachée) et tout au fond son col éponyme où résident de nombreux chamois et bouquetins. La descente qui va m’emmener jusqu’au torrent de la Gordolasque, je la connais avec Christine nous avons randonné ici et cela me donne du baume au cœur car de bons souvenirs reviennent en tête. Cela étant, je dois bien rester concentré sur mes pieds car la descente est particulièrement technique et pentue. Il me faut juste 15 mn pour rejoindre la Baisse de Prals. Maintenant, je peux dérouler, jusqu’à la vallée, c’est une alternance de parties techniques et de parties un peu roulante propice à relancer. Plus je descends, plus la température monte, les quadris chauffent ! Il me faudra 55 mn pour perdre 1 000 m de D- et pouvoir souffler au ravitaillement de La Gordolasque, je suis à 20 mn de la barrière horaire, parfait.

Récompense de la grimpette : Un point de vue magnifique

Après quelques Tuc, le plein d’eau mais aussi un rouleau de Zan qui me renvoie de nombreuses années en arrière, je reprends ma route. Après avoir mastiqué mon Zan, je ressors les bâtons, 300 m de D+ m’attendent pour contourner le Serre de Clapeiruole. Me voilà relancé pour la dernière « bosse », je rattrape une dame qui est sans bâton, bel exercice ! Elle me laisse passer. Au loin, je vois un autre trailer faisant des micros pauses, il m’a vu aussi. Cela nous motive l’un est l’autre, le jeu du chat et de la souris commence. Nous arriverons en même temps en haut de cette « bosse ». Alors qu’il repart sur le champ, moi, je récupère un peu en marchant en rangeant mes bâtons.

 

Doucement, j’accélère le rythme et retrouve mon lièvre à l’arrêt, je le perdrais dans la descente dans les « Terres Rouges », des terres, des pierres comme dans l’Esterel, exceptionnel. Ce sentier me ramène sur la route du Vallon de La Gordolasque, un bon kilomètre de bitume avant une petite remontée à proximité d’un petit canal d’irrigation ombragé. C’est un lieu presque magique, une eau cristalline file dans ce canal, je trempe ma casquette avec grand plaisir. Le sentier suit ce canal ombragé, il y fait presque frais, un régal pour cette fin de course. Le canal distribue sa richesse aux jardins environnants, lorsque le soleil réapparaît je suis dans une ruelle de Belvédère, la minute suivante je suis accueilli par Christine puis Jérémie.

 

Finishers et heureux

Pour les 27 km et 2 150 m de dénivelé positif, j’ai mis 05h50 et je suis classé 58ème/68. Quant à Jérémie, il a mis 04h05 (17ème/68) !

Bilan, une très belle journée en tous points, un tracé sur les crêtes magnifiques sous un soleil radieux, le retour en Vallée de la Gordolasque puis sur Belvédère vraiment top ! De mon côté, les deux côtes ont été gravies à 600m/h, très satisfaisant pour moi, entièrement enchanté des lieux.

A noter que sur le 13 km, qui avait pour rappel, 1 050 m D+, il y a un finisher de catégorie M9, c'est-à-dire 80 ans, respect Monsieur !

 

La vidéo, c’est ICI (2’55’’)

 

2022-09-04 Trail Per Cami (0)

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Commentaires
Y
Impeccable, ça donne envie !
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Jean VRP de la montagne
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Jean VRP de la montagne
  • VRP, Voyager, Randonner, Pratiquer la montagne. Ce blog, a un seul but, partager la passion du Outdoor en montagne (randos, trails et autres) au travers de comptes rendus, de photos et de vidéos. Il y a plus de 100 publications, plus de 10 000 photos et de nombreuses vidéos. Pour être informé des publications, inscrivez-vous à la newsletter et n’hésitez pas de partager.
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