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Jean VRP de la montagne
1 juillet 2002

2002-06-11 Le GR20 du Nord au Sud P6 (fin)

Le GR20 du Nord au Sud Partie 6 (fin)

Si vous souhaitez commencer par regarder les photos, elles sont visibles à la fin de la partie 6.

Pour revenir à la partie 5

Mercredi 26 Juin 2002 - 15ème étape 

Refuge d’Asinau 1 530 - Refuge de Paliri 1 040 m

Altitude maximale 1 536 m - Altitude minimale 1 000 m

Dénivelé positif cumulé 408 m - Dénivelé négatif cumulé 904 m

Ici, être randonneur,          c’est le bonheur

Cette nuit à 2 heures 30, nous avons eu de la visite, la tente s’est mise à bouger, pourtant il n’y avait pas de vent, nous avons pensé aux vaches qui viennent brouter en périphérie, alors je me suis levé et, lorsque j’ai ouvert la tente, la poubelle, suspendue dans l’auvent, avait été déchiquetée, elle s’est vidée dans mes chaussures ! Heureusement, les déchets étaient « secs ». Nous avons donc pensé au chien du gardien et, nous nous sommes rendormis jusque 4 heures 30. Au réveil, c’est l’effervescence, tout le monde en parle, l’animal a visité plusieurs tentes. Ceux qui ont dormis à la belle étoile l’ont vu, et certains ont dû défendre leurs biens. A priori, le gardien n’est pas étonné de la présence de renards. C’est le chien de Tintin, Milou qui a chassé le renard. Le tour du propriétaire, nous n’avons aucun dégât. Nous avions déjà entendu parler d’un fait similaire à Manganu, un renard avait volé un saucisson, nous restions sceptique face à ce fait. Le petit déjeuner étant fait, (léger par manque de victuailles), nous plions bagages, maintenant la tente rentre dans le sac à dos, ça se vide et ça s’allège.

 

Pins Laricio

Nous partons pour la dernière sérieuse, les Aiguilles de Bavella qui sont une variante du GR, plus difficile. Quinze minutes plus tard, nous passons la liaison pour Quenza à 1 400 m. Après 1 heure 30, nous sommes à la bifurcation, le choix est fait, nous prenons la variante Alpine la dernière difficulté. Pendant 1 heure 30, ça grimpe et pas pour rire, heureusement, à l’ombre des sapins. Nous passons aux pieds des Aiguilles de Bavella, puis redescendons dans un petit cirque, les passages sont mis en sécurité par l’installation de chaînes aux endroits délicats. Nous ne devons pas être très loin du col routier de Bavella car, nous avons rencontré une trentaine de personnes pas équipées pour ce genre de ballades. Nous faisons la pause à 9 heures, le soleil est présent, mais des nuages font leur apparition. Depuis deux jours le temps se dégrade peu à peu. Au moment où nous redémarrons, nous voyons Darrell au loin.

 

Pin Laricio

Nous gravissons les derniers 100 m qui nous séparent du passage étroit qui donne accès au col routier de Bavella. Le terrain raide, c’est un enchevêtrement de racines et de pierres instables. Au passage, dernier regard sur les Aiguilles de Bavella, puis descente, pénible, comme d’habitude. Nous croisons des personnes qui grimpent pour la journée, sans eau !! De nombreuses voies d’escalade sont ouvertes, un groupe de 4 est d’ailleurs en train de grimper. Nous commençons à voir les signes de la civilisation, parking, voitures, bus avec en plus les odeurs d’échappements. Vu que nous sommes sur une variante, il nous faut rattraper le GR et les repères rouge et blanc, voilà, nous y sommes. Après quelques minutes, au moment d’interroger Custo sur l’orientation, Darrell, situé plus haut nous aperçoit dans la mauvaise direction, il nous le fait savoir. Nous allons le rejoindre et prenons la route avec Anne en direction du col à 1 218 m. Ce lieu est très touristique, il y a beaucoup de monde, nous achetons pain, fromage, gâteaux secs et deux pommes. Anne et Darrell font aussi quelques provisions. Nous discutons de l’étape comme ci celle-ci était terminée, comme ci que le GR était terminé. Darrell parle même d’une pizza «légère» avant l’arrivée.

 

Nous partons avant ce repas imaginaire. Le chemin que nous foulons est très cool, ensuite une montée de 200 m toujours en sous bois, ma casquette transpire à nouveau. Arrivés dans une petite brèche Foce di Bavella à 1 238 m, avant de changer de versant, un coup d’œil vers le ciel qui est passé au gris. Nous descendons dans le brouillard pendant 1 heure, plus de soleil, la visibilité est de 100 m, serait-ce le film « les randonneurs ». Nous voici au refuge de Paliri à 1 055 m, il est situé dans une clairière avec des rochers ici et là, c’est presque Fontainebleau. Seulement, il y a les vaches avec leurs clarines. C’est très chouette.

 

Dans les Aiguilles de Bavella

A notre arrivée, dans les nuages, aucune tente n’est installée, nous prenons une place entre les vaches. Anne et Darrell arrivent dans le ¼ d’heure. Je suis fatigué, j’aspire arriver à Conca. Nous prenons notre repas, nous faisons une petite lessive et, le fait qu’il n’y ait pas de soleil une grande sieste. Custo a préféré se doucher avant la sieste. A mon réveil, il est bien là, et il ronfle, je vais me doucher à mon tour, l’attente est de ¾ d’heure. A la sortie, toujours pas de soleil pour réchauffer mes vieux os. A mon retour, j’essaie et je passe un coup de fil, ça passe, mais pas de réponse, Christine doit être au sport. Je renouvellerai plus tard. Il est l’heure du repas, nous récupérons la table laissée disponible par des Allemands. Au même instant, nous revoyons Philippe. De ce fait nous mangeons ensemble en racontant nos péripéties.

Vers 20 heures 30, le gardien vient nous chercher pour faire quelques voies d’escalade sur un petit site proche (Custo l’a mis au courant de nos hobbies). Nous ferons chacun une voie d’une dizaine de mètres. Philippe en chaussures (taille 46), et nous en chaussons, prêtés par le gardien. Suite à cela, il nous invite à boire une tisane chez lui. Je m’éclipse pour téléphoner à Christine, nous discutons 5 minutes avant d’être coupé définitivement, ça passait tout juste. Je retourne chez le gardien rejoindre mes deux compères, nous conversons de choses et d’autres, puis nous sortons pour découvrir la constellation du scarabée et de la Grande Ours ainsi qu’Andromède, l’étoile la plus éloignée qui nous parvient de couleur rose. Malgré les nuages, nous apercevons le phare de Porto Vecchio, et si l’on se concentre bien (exit le gardien), on peut apercevoir les phares Sardes. Le gardien est un rêveur, il adore la nature, la Corse. Il a travaillé à Paris avant probablement de craquer et de revenir s’isoler ici dans cet endroit merveilleux. C’est un sage, un philosophe, ses lectures, Copernic, Descartes, etc. Il parle doucement, il nous fait rêver. Malheureusement, il est déjà minuit et demain le réveil est à 4 heures 30. Nous le remercions, le saluons et nous nous retirons.

 

Col de Bavella : Anne, Custo, Jean, Darrell

 

 

Jeudi 27 Juin 2002 : 16ème étape 

Refuge de Paliri 1 040 m - Conca 252 m

Altitude maximale 1 055 m - Altitude minimale 252 m

Dénivelé positif cumulé 123 m - Dénivelé négatif cumulé 926 m

Conca, au bout des doigts.          Le GR, il fallait le faire.

En route vers Conca

Ce matin, réveil difficile, 4 bonnes heures de sommeil. Nous finissons le GR comme nous l’avons commencé. Sorti de la tente, je commence à faire la vaisselle à la frontale à 4 heures 30, super les vacances. Philippe est lui aussi levé, il commence par le trou de bombe avant de redescendre sur Conca. Une fois le petit déjeuner pris, nous plions bagages et partons pour la dernière étape.

Moins difficile que les autres en dénivelé, elle n’est pas très dure, à moins que l’on ne s’habitue à la difficulté ! Nous descendons dans une forêt sablonneuse, c’est tout à fait Fontainebleau. Nous voyons à nouveau les aiguilles d’I Paliri ainsi que le trou, Philippe ne doit plus être très loin maintenant. Les premiers rayons du soleil les éclairent, elles sont rougeâtres. Nous avons encore quelques petites montées, mais l’allure générale est bien à la descente. Nous passons à travers un cimetière d’arbres, plusieurs hectares ont été calcinés, il reste ici et là quelques troncs carbonisés, c’est l’apocalypse, les buissons commencent à reprendre le dessus.

Conca

Nous passons le ruisseau de Punta Pinzuta, puis le longeons jusqu’une succession de vasques, endroit que nous choisissons pour notre pause. La tentation de se baigner est grande, mais nous résistons. Nous reprenons la route derrière Anne et Darrell, nous passons une petite brèche puis poursuivons sur une ligne de niveau, le paysage est joli et agréable, cela nous paraît malgré tout, quelque peu fade après ce que nous avons traversé. Peu après, nous croisons un couple d’une soixantaine d’années. La dame se précipite pour se ranger, me voyant arriver de bonne allure et s’étale sur le bord du chemin. Je l’aide à se relever, visiblement, elle est épuisée, elle n’est qu’au ¼ de l’étape. Apparemment, que des égratignures, mais rien d’agréable. Nous continuons notre étape, nous rattrapons nos amis Canadiens à un endroit où l’on découvre Conca et Porto Vecchio et sa baie dans une petite brume. Nous sommes heureux d’apercevoir l’arrivée. Nous y serons d’en environ une heure, mais une heure de descente, les dernières souffrances pour mes genoux, mais nous avons une envie irrésistible de connaître Conca. Nous y arrivons.

La Tonella à Conca : Jean, Custo, Philippe (Nicolas)

A l’arrivée, nous sommes accueillis sans tambour ni trompette. Qu’importe, nous passons la ligne d’arrivée. Congratulations et photos souvenirs faites, nous allons au camping. Nous installons notre tente à l’ombre, les Canadiens arrivent. Nous prenons une Pietra servie par Sylvia Krystel, non non ce n’est pas un mirage. Elle est blonde, elle est pétillante, elle nous fait baver, on l’apprécie….. la bière. Nous discutons du GR passé, mais tellement encore présent, nous discutons des voyages, des rêves. Nous parlons de nos projets. Nous apprenons que nos compagnons de voyage ont étudié en Chine, ils ont vécu 3 ans aux Indes, ils connaissent le Népal (les camps de base de l’Annapurna et de l’Everest), ils nous font rêver. Philippe arrive à son tour, nous prenons un repas commun. Pendant le repas, nous conversons du GR, du Népal, de l’Inde mais surtout, nous nous régalons de ce succulent repas tant attendu depuis Vizzavona. Je crois qu’ils vont pouvoir ranger la vaisselle directement dans les armoires. Vers 15 heures un taxi vient chercher nos Canadiens Parisiens pour Porto Vecchio, nous échangeons nos emails.

Carte postale pour le chirurgien

Nous allons prendre notre douche à trois en même temps sans problème et sans attente. Elle est encore meilleure que d’habitude, allez donc savoir pourquoi ! Nous faisons notre lessive sous la douche, puis allons faire un tour en « ville ». Conca, c’est une église, deux petits commerces et un bar-tabac. Suffisant pour trouver une carte postale pour prévenir mon chirurgien de la réussite de notre trek. La traversée de la ville est agrémentée par les figuiers, pêchers ainsi que des lièges remarquables. Au retour, nous passons un coup de fil à nos épouses, dégustons une glace puis, trinquons avec Philippe en attendant le repas. Une nouvelle fois le repas est parfait, nous quittons la terrasse vers 23 heures accompagnés par les cigales, soirée super sympa. J’ai le sentiment que demain, nous aurons perdu notre liberté, le calme, la tranquillité, je suis déjà nostalgique, une chose est sûre, je reviendrai d’ici quelques années. Dans quelques jours le soleil et les ampoules seront éteints et toutes les saveurs seront gravées à jamais dans ma tête. J’enfile mon duvet pour une dernière nuit en tente et je m’endors avec la satisfaction du devoir accompli.

Vendredi 28 Juin 2002

Conca - Bastia

Le Nord, c’est la direction,          après le plein d’émotion

 

2002-06-15 274 SE505-Les Aiguilles de Bavella

La montre a sonné à 5 heures 45, je suis retombé, jusque 6 heures 15, Custo, lui, il dort. Cette nuit, il a fait très chaud, nous sommes presque au niveau de la mer, un vent de fun garde la température élevée. Nous prenons une douche, puis démontons la tente pour la dernière fois. Le petit déjeuner est différent de notre habitude, composé de pains chocolat et de pain frais accompagné de confiture, il nous remplit notre estomac. A 8 heures, nous prenons la route de Sainte Lucie de Porto Vecchio en véhicule motorisé. La route sinueuse de huit kilomètres est absorbée en 30 minutes. Arrivée à Ste Lucie, nous nous empressons de retirer de l’argent liquide, trait d’union indispensable avec la société. Le bus qui nous remonte à Bastia par la nationale N198 est en retard d’une heure, il arrive à 9 heures 30. Nous longeons la côte Est, elle est quelconque, rien à voir avec la côte Ouest, quelques villes, Solenzara, Ghisonaccia, Aléria sont entourées de petites zones industrielles et commerciales. Dans ces agglomérations beaucoup de panneaux publicitaires mais ici, ils ont une particularité, ils ne vantent en grande partie que des produits Corse, la revendication est forte.

Notre bus est confortable et climatisé pour cette liaison de 130 kilomètres qui durera 3 heures et en profitons pour discuter avec Philippe. En réalité, il se prénomme Nicolas, il est déjà venu sur le GR, d’ailleurs, lorsqu’il est venu, pendant son trajet en train, il a dû avec d’autres personnes pousser des rochers tombés sur la voie ferrée, comme dans les westerns. Arrivés à Bastia, nous nous rendons à l’office du tourisme pour connaître les différents hôtels ainsi que les horaires pour le ferry pour Philippe. Il embarque dans le quart d’heure suivant, quant à nous, nous partons à la recherche d’un hôtel. Arrivés dans la chambre avec vue sur le port et ses ferries, nous nous débarrassons de nos sacs et allons déjeuner sur la place. Après le repas, nous faisons quelques achats, passons à l’hôtel et partons pour la plage.

 

2002-06-15 276 SE507-Les Aiguilles de Bavella

Nous trouvons une petite crique, ce ne sont que des cailloux. La première chose qui m’interpelle, les vagues, elles sont comme chez nous, moi qui croyais que c’était une mer calme. Nous nous mettons en maillot de bain (Custo en slip) et allons à l’eau. L’accès à l’eau est désagréable (les cailloux font mal), mais une fois dedans, c’est génial, j’ai l’impression que l’air et l’eau sont de température identique. Après un petit bain pour moi (je n’affectionne pas l’eau salée) et un grand pour Custo nous prenons un bain de soleil. Nous retrouvons deux filles rencontrées sur le GR. Elles ont fait la partie Sud et repartent demain pour la partie Nord. Elles sont accompagnées par leur père qui lui s’arrête là. Il a 68 ans et le GR, il l’a fait, il y a 20 ans. Nous leur demandons de nous photographier les douches des deux premiers refuges. Elles acceptent, sceptiques, elles découvriront elles mêmes. Nous nous séparons et rentrons à l’hôtel. Au retour, douche, puis rangement définitif des sacs. Après cette dernière corvée, nous allons faire un tour en ville, Bastia n’a pas l’air d’être très animé, les motards ne portent pas de casques, par contre, tous sont très respectueux des piétons, c’est rare en ville. Après nous dînons (des pâtes) et rentrons à l’hôtel pour une nuit dans un lit.

Samedi 29 Juin 2002

Bastia - Lille

Retour au pays,          souvent gris

 

2002-06-15 275 SE506-Les Aiguilles de Bavella

Vers 6 heures 30 je me réveille, les bruits citadins et les embarquements des ferries me rappellent que nous sommes descendus de notre montagne. Nous avons dormi fenêtre ouverte, la chambre n’est pas équipée de climatisation, je pense qu’il fait au moins 25°. Toilette suivie du petit déjeuner ; au menu, deux baguettes avec Nutella, on se refait une santé. Pendant que Custo se douche, je m’attaque au livre que je traîne depuis le départ : Eric Halphen, huit ans de solitude. Une fois dedans, j’en retire le nez vers 11 heures, heure à laquelle nous quittons l’hôtel. Nous partons à la recherche d’une terrasse ombragée, une fois installée, je dévore mon livre accompagné d’une Pietra. Pour le repas je prends une truite et en dessert une glace italienne aussi bonne que celles de Calais, puis un peu de lecture avant de rejoindre le bus qui nous emmènera à l’aéroport. En sortant de l’agglomération de Bastia, nous voyons des immeubles que l’on pourrait penser qu’ils sont voués à la démolition, eh bien! Non, du linge sèche sur le rebord des balcons.

Nous arrivons dans un aéroport surchargé, à notre arrivée, il n’y avait personne mais aujourd’hui, nous avons du mal à circuler. Une fois un siège trouvé, je me replonge dans mon bouquin, je le termine avant l’embarquement. Il a lieu à 19 heures 50, le commandant nous souhaite la bienvenue et nous explique le parcours que nous allons effectuer. Nous décollons à l’heure prévue, après le survol de la Méditerranée, nous passons la Vallée du Rhône, sur notre droite nous apercevons, malgré une petite couverture nuageuse la chaîne des Alpes avec le Mont Blanc, les passagers de gauche peuvent voir la retenue de Serre Ponçon. Dans une bonne heure nous serons à Lille, en attendant notre arrivée, nous préparons une petite surprise aux filles. Le décompte est bien avancé, maintenant c’est une histoire de minutes, enfin tout a été bien, et tout se termine bien avec des souvenirs plein la tête, que demander de plus ?

Conclusion

Le GR 20,          c’était bien

 

2002-06-15 271 SE502-Pin Laricio

Comment conclure un périple aussi merveilleux, faut-il le conclure ? Ne faut-il pas le laisser ouvert aux rêves ? Un rêve réalisé engendre un autre rêve : le tour du Mont Blanc avec Christine puis peut-être, Chamonix Zermatt, et encore bien d’autres.

Nous en avons vus de toutes les couleurs, le soleil en jaune, le ciel en bleu, le fil conducteur en rouge et blanc, et lorsque qu’il n’y avait pas de couleur, c’était transparent, clair, limpide, c’était l’eau omniprésente sur notre trajet.

Nous avons fait de nombreuses photos, malheureusement, comme on pouvait s’y attendre les photos sont de maigres qualités. Ceci pour deux raisons je pense : la 1ère est que nous avions optés pour des jetables, et la seconde est que les 2/3 de chaque étape s’est faite à l’ombre. A prendre en compte lors d’une prochaine escapade.

Il n'y a pas une façon de vivre le GR20, ou plutôt il y en a mille. Il offre une telle diversité de possibilités, tant sur le plan sportif que géographique, que l'on doit le vivre à sa façon, à son rythme. La Corse n'inspire pas la montagne avant tout mais plutôt une certaine culture, un isolement, une communion avec la nature, un plaisir dans l’effort. Pourtant ce n’est qu’une énorme montagne sortie de la Méditerranée.

Le GR20 n'est jamais gagné, c'est un engagement de chaque instant, il faut être motivé, volontaire, être tenace. De toute manière, c'est toujours la montagne qui gagne, elle garde ses droits sur nous. Elle nous le montre lorsqu’on se lance dans cette aventure fabuleuse. Dans les moments difficile, il faut savoir que lorsque l’on est au bout, que l’on n’en peut plus, c’est que l’on a à peine fait la moitié de ce que l’on peut faire, tout est dans la tête (exit Jean le Belge).

 

2002-06-15 272 SE503-Pin Laricio

Le GR20 a la réputation d'être le (ou l'un des) plus difficile d'Europe. Ce n'est sans doute pas pour rien. C'est moins le dénivelé que la nature même du sentier qui le rend assez dur. C'est en effet majoritairement des rochers et cailloux qui le constituent. Cela n'autorise pas la moindre inattention (sinon c'est le dérapage et la chute souvent douloureuse). De plus, il faut souvent se servir de ses mains et certaines parties ressemblent un peu à de l'escalade ou à de la désescalade ce qui est plus dur encore surtout avec un sac lourd qui déséquilibre. Ce sont les quatre premières étapes qui m’ont semblé les plus difficiles (la descente sur Carozzu m’a été particulièrement pénible). La partie Sud est assez différente : les montagnes sont moins raides, moins rocheuses, plus vertes et le parcours est sans doute plus accessible et moins périlleux.

Sur les 16 étapes parcourues, nous apercevons la mer dans 14 d’entre elles. A la 6ème étape, dans le hors GR qui nous mène à la Paglia Orba à 2 525 m, la vue sur 360° est surprenante, nous apercevons les côtes Est et Ouest de l’île.

Dans le sens Nord Sud, la majeure des parties des montées s’est faite à l’ombre. Les quelques montées faites en plein soleil ont été particulièrement dures.

 

2002-06-15 281 SE512-Pin Laricio

L’ambiance du bivouac journalier est bien agréable, elle nous permet d’échanger nos idées et points de vue sur ce périple avec toutes sortes de gens, je renouvellerai cette aventure mais, cette fois ci en refuge en profitant au maximum des ressources locales. Les lieux traversés restent très propres malgré la fréquentation.

Nous n’avons pas dormi à la belle étoile pour deux raisons, la première nous prenons déjà une grande place sur le bivouac (nous avions la tente la plus grande, 3 places) et la seconde est que j’ai été malade sur une grande partie du séjour.

Côté de mes observations, la fréquentation du GR est faite pour moitié par des étrangers, et parmi les autres, il y a nous et des insulaires, eh oui ! Ils aiment leur île. La fourchette d’âge se situe entre 30 et 55 ans avec quelques exceptions, mais tout ce monde le font-ils entièrement. 25% sont là pour la première fois et peu de monde rallie Calenzana à Conca

Quant à nous qui l'avons parcouru entièrement, nous nous en souviendrons comme d’un challenge réussi et comme un des plus beaux moments de notre vie de randonneur. Je ne peux terminer ce carnet de bord sans remercier mon compagnon de route sans qui cette aventure n’aurait pas eu lieu, il s’appelle Custodio. Bénéficiant d’une meilleure condition physique que moi ainsi qu’une dizaine d’années de moins, il a su patienter dans les passages durs que je souffle. Quant à moi j’ai essayé de réguler son alimentation au mieux : pari qui devait être insurmontable d’après Anne. Alors merci.

Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existées ne seraient que pure coïncidence.

Les photos, c’est ICI

 

Image2

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Jean VRP de la montagne
  • VRP, Voyager, Randonner, Pratiquer la montagne. Ce blog, a un seul but, partager la passion du Outdoor en montagne (randos, trails et autres) au travers de comptes rendus, de photos et de vidéos. Il y a plus de 100 publications, plus de 10 000 photos et de nombreuses vidéos. Pour être informé des publications, inscrivez-vous à la newsletter et n’hésitez pas de partager.
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