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Jean VRP de la montagne
16 juillet 2021

2021-07-16 GR5-Via Alpina-Mercantour J16

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16 juillet

Au départ de Fressinières (1 129 m)

Via : Pallon - Champcella - Mikéou - X D38 - Chapelle St Guillaume - Mt Guillaume

Les campeurs qui m’ont vu arriver hier en fin de journée vont être étonnés, à leurs réveils, ils ne verront plus ma tente, un passage éclair dans ce camping qui était bien rempli, mais calme.

Via Alpina, GR, 2 logos pour les itinérances

J’ai bien dormi et le réveil s’est fait sans douleur malgré l’étape d’hier. J’ai fait une petite grasse matinée, je me suis réveillé sans montre vers 06h00. Le temps de prendre mon petit déjeuner, de démonter mon campement, de récupérer le peu de lessive qui n’a forcément pas eu le temps de sécher et 07h15, je quitte le camping, une nouvelle fois avec un temps couvert ! En quelques minutes j’arrive à Pallon, un hameau tout proche et je suis très heureux d’y trouver un arrêt de bus ! Pas pour le prendre mais, pour me mettre à l’abri car déjà, une bonne pluie m’impose de poser déjà le sac ! Il faut que je me couvre ainsi que mon sac sur lequel mes chaussettes sont suspendues. Je positive en me disant que j’ai pu démonter la tente au sec. Au loin, le ciel est bleu mais voilà, je ne suis pas au bon endroit ! L’étape du jour doit faire la moitié de celle d’hier, juste bien pour récupérer.

 

A peine parti, déjà la pluie

Je passe à Chambon et arrive à « Champcella ville » où il y a environ une vingtaine d’habitations ! L’autre Champcella, je ne sais pas ! Bref, j’arrive avec le soleil, ce qui m’oblige à une nouvelle pose du sac. En même temps, mes chaussettes qui sont suspendues sur le sac depuis deux jours ont besoin de sécher au pire de prendre l’air ! D’ailleurs, il m’est arrivé de garder le même tee-shirt, pendant 3 jours car les autres ne séchaient pas, mais pas le choix ! Je bifurque à droite dans une impasse où un couple prenant leur café au balcon m’interpelle, nous discutons quelques minutes, ils m’informent qu’ils ne voient pas grand monde passer. Au bout de l’impasse, une sente s’élève face à la montagne, je pense que c’est la difficulté du jour. Sur 500 mètres, c’est déjà raide puis, cela débouche sur une petite route bitumée moins pentue.

 

Au bout de quelques minutes, le bitume me fatigue déjà. Bon gré mal grè, j’avance, ça monte bien. J’avoue que cela me permet de récupérer car, j’ai juste à me « traîner », il ne m’est pas nécessaire de lever les pieds, il n’y a rien de technique, c’est le côté positif car les jambes se souviennent de la journée d’hier.

 

Une pause au soleil. Que du bonheur !

Doucement la vallée se découvre, je quitte le bitume pour une petite sente. Je suis à flanc de montagne et je domine la vallée creusée par la Durance, au loin, Mont Dauphin qui doit être approximativement, mon point d’arrivée. Mont Dauphin est connue par ses fortifications réalisées par Vauban (fin XVIIème siècle) destinées à verrouiller les accès des vallées de la Haute Durance et du Guil. Cette commune a la particularité d’être une enclave dans la commune d’Eyliers tout comme la Suisse au sein de l’Europe. Mont Dauphin, c’est dans ses environs que je dormirais ce soir car le fait d’avoir avancé un peu plus rapidement, je devais y dormir demain ! Etant donné que nous sommes vendredi, le gîte est complet et c’est le seul hébergement sur Mont-Dauphin. Ce soir, ce sera donc, bivouac mais, beaucoup plus loin car le site est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, donc il y a un grand rayon d’interdiction pour la préservation du site !

Au lieu dit Mikéou, je squatte une table de pique-nique sur un terrain privé pour faire une pause, c’était trop tentant. C’est principalement mon dos qui est demandeur, il reste des traces d’hier ! Cela me fait grand bien. Je déleste mon sac de quelques barres de chocolat Côte d’Or que je déguste !

 

L'accès à Mont Dauphin

A la reprise, je regarde les temps indiqués sur les panneaux destinés aux randonneurs. Même si j’ai l’impression de ne pas aller très vite, « d’être à la ramasse », je suis bien en deçà des temps indiqués, cela me rassure ! A priori, il ne me reste que 6 km, cela me paraît peu à moins que cela devienne technique. Me voilà reparti et à chaque départ, le même rituel, après avoir fait quelques mètres, je regarde derrière moi si je n’ai rien oublié ou perdu quelque chose puis, je regarde le GPS pour m’assurer que je pars dans la bonne direction et là, il est éteint, plus de batterie ! Donc je dépose le sac une nouvelle fois pour changer les piles !

 

 Alors que j’étais sur une sente en faux plat descendant, maintenant, cela descend raide. Des lacets qui n’en finissent pas et pour donner un peu de piquant, soit c’est gravillonné, soit il y a plein de pommes de pin. A plusieurs reprises, en marchant dessus, je roule et frise la chute. Le risque, est que je fasse un faux mouvement qui serait dommageable pour mon dos, alors prudence ! Avec la fatigue, cette descente qui est un peu stressante, me paraît longue ! Celle-ci se termine à Réotier, au pied d’une fontaine pétrifiante, vraiment insolite. J’approche doucement de mon but, peu après la confluence des rivières du Guil et de la Durance, Mont Dauphin se dresse devant moi, en haut de la falaise sur un grand plateau rocheux. Ma trace GPS, passe sur la Place Forte et redescend pour remonter en montagne. J’aurai pu contourner ce piton rocheux mais ma trace passe par là-haut alors je n’imagine pas faire différemment quelque soit le prétexte !

L'accès à Mont Dauphin

 

Après avoir longé une route, puis une voie ferrée, maintenant, je longe les fortifications tout en m’approchant de l’entrée. C’est colossal, je me sens tout petit, face à cette forteresse. Pour y accéder, c’est par la porte de la citadelle, vieille de plusieurs siècles, mais avant, une passerelle puis un pont levis qui en donne l’accès. Ramené dans son contexte, c’est un ensemble de bâtiments démesurés, la guerre n’avait pas de prix ! Je rentre dans cette place forte. Je suis surpris par le calme qui y règne. Il y a très peu de touristes, l’effet covid probablement.

 

En arrivant sur la place centrale, il y a 10, 20 touristes tout au plus ! J’arrive au Gîte du Glacier Bleu, m’assoir en terrasse me fait un grand bien. Pendant que mon téléphone se recharge, je m’offre une salade et demande à la gérante où puis-je bivouaquer ? Elle me déroule le laïus de cette place forte et m’assure que je trouverai quelques mètres carrés sans problème en continuant sur le parcours de la Via Alpina. Satisfait de cette réponse je quitte cette fortification désertique, la fleur au fusil. Il fait beau, dans la demi-heure je devrais trouver un emplacement, c’est parfait. Je marche plus ou moins en flânant, je suis bien, heureux de ma condition. Après avoir traversé Eygliers, doucement, je quitte les habitations, normalement je devrais bientôt trouver où planter la tente sous peu. Toujours sur le bitume avec un soleil généreux, ça chauffe sous la casquette.

 

Au fond, Mont Dauphin

Les dernières habitations sont derrière moi. Le temps passe et les centaines de mètres aussi et toujours pas d’endroit pour bivouaquer, tout devient pentu. Ras le bol, mais je crois en ma bonne étoile, parfois je vois un coin d’herbe bien sympa mais il est clôturé ! Je commence sérieusement à fatiguer et pis, l’eau va me manquer par manque d’anticipation. Sur ce versant, aucune trace d’humidité, c’est sec ! Au loin, je vois un hameau, peu après, j’arrive à une intersection avec un panneau directionnel, à gauche, le hameau « Le Coin » et à droite, le hameau « Le Gros », c’est par là que ma trace me dirige. Peur de manquer d’eau, je sors de ma trace et pars en direction du « Coin » pour chercher de l’eau. A la première habitation, il y a de l’animation, des personnes très serviables me font le plein d’eau, il ne m’en restait qu’½ litre, insuffisant pour bivouaquer. Revoilà 2,5 kg en plus sur les épaules ! Je reviens donc sur mes pas avec un souci en moins. Maintenant, je retrouve la direction de « Le Gros », toujours sur le bitume, le pourcentage n’est pas élevé mais comme mon physique a du mal à répondre, c’est difficile. En plus avec le bitume, mes pieds chauffent ! Ici, rien n’est possible, je ne me fais aucune illusion, sur ma droite, il y a un muret pour ne pas tomber dans le vide et sur ma gauche une falaise, pas un brin d’herbe. Cela peut paraître étonnant, mais trouver 2 m2 de plat peut être laborieux en montagne. Pour me motiver, je me dis que demain, l’étape sera beaucoup plus courte !

Mon bivouac près du hameau du Gros (Eygliers)

Après un temps indéterminé car je n’en ai plus trop la notion, je vois le hameau du « Gros ». Le moral revient au beau fixe, comme la météo. Alors que je n’en suis plus très loin, je trouve un petit coin, juste pour moi, juste à côté d’une antenne radio. Un endroit en contrebas de la route, plat et presque sans caillou. Enfin, je dépose mon sac à 1 370 m d’altitude. Je devais sortir juste de Mont Dauphin pour planter le bivouac mais au final, il m’aura fallu faire 7,5 km et 350 m D+ uniquement sur le bitume. Rien de terrible en soi, mais là, j’en avais plein les bottes ! Je piétine un peu l’herbe pour vérifier qu’il n’y a pas d’intrus qui finiraient par se trouver sous mon matelas puis, monte la tente sous un vent qui commence à s’affirmer.

 

L'orage approche !

Je suis fatigué, une sieste s’impose, je ne me fais pas prier, question de priorités. Elle ne dure pas longtemps, le vent s’est bien renforcé et la tente, sérieusement secouée, m’a réveillé. En m’extirpant de mon abri, la première chose qui m’apostrophe, c’est la couleur du ciel, au loin, il est bleu pétrole, un bleu pas du tout sympathique ! Je sors les dernières sardines non utilisées pour fixer au mieux ma tente puis, je les couvre de pierres. Je ne suis pas inquiet, néanmoins, je ne suis pas sûr de l’efficacité des fixations de la tente. La pluie s’ajoute au vent au point que je me réfugie dans la tente, là au moins, je suis à l’abri et la tente ne s’envolera pas ! Le bruit est saisissant ! Je profite de ce temps « mort » pour un petit morceau de pain accompagné de saucisson, de fromage sans oublier le chocolat, un vrai régal !

 

Retour momentané du soleil

Ce qui devait arriver, arriva ! Je parle de l’orage. Là, je me demande comment cela va finir, à priori, pas de grêle mais de belles rafales de vent et de beaux volumes d’eau pendant ½ heure mais quelle ½ heure !

 

J’apprécie grandement ma tente, je passe mon nez sous la bâche, et essaye de prendre quelques photos sans grand espoir de résultats. Après les avoir regardées, j’ai pris un arc en ciel et pas n’importe quel arc-en-ciel ! Un arc circumhorizontal c'est-à-dire un arc en ciel plat ! Un phénomène rare. La photo n’est pas de grande qualité mais elle existe !

 

L’orage et la pluie ont fini par partir vers d’autres cieux, le soleil est réapparu mais le vent est resté faisant tomber la température. La fin d’après midi sera consacrée à renforcer les fixations de la tente et à la prise de notes. Après une longue journée hier, aujourd’hui devait être une journée de récupération, ce fut quand même une belle étape, 27 km et 1 100 m D+ quand même ! Demain, c’est certain, l’étape sera courte pour rejoindre le Refuge de Furfande, je devrais y être pour midi, ce sera vraiment une étape de récupération avant de rejoindre Ceillac puis l’Italie. En attendant, j’espère avoir une nuit plus calme.

 

Avant de m’installer dans mon duvet, je mets une fine polaire car il fait frais et la pluie s’est remise à tomber, je vais être bercé, mais j’espére ne pas être chahuté.

La vidéo de la journée, c’est ICI (9'16'')

La suite, c’est ICI

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  • VRP, Voyager, Randonner, Pratiquer la montagne. Ce blog, a un seul but, partager la passion du Outdoor en montagne (randos, trails et autres) au travers de comptes rendus, de photos et de vidéos. Il y a plus de 100 publications, plus de 10 000 photos et de nombreuses vidéos. Pour être informé des publications, inscrivez-vous à la newsletter et n’hésitez pas de partager.
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