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Jean VRP de la montagne
4 juillet 2016

GR20-GR5 Du sud au nord. J18-J19

Mon voyage au travers de la Corse et des Alpes

Topo 2 – Le GR5 Sud/Nord, de Nice à Larche

A la fin du récit de chaque Jour vous trouverez les liens pour photos et vidéos.

Revenir sur J16 à J17

Dimanche 03 juillet :

Jour 18 : Roya (1500 m) à St Dalmas le Selvage (1500 m) Via : Col de Blainon – Auron – St Etienne de Tinée – Col d’Anelle

D+ : 1100 m - D- : 1100 m - Altitude Max : 2011 m - Altitude Min : 1144 m

 

Aspremont, Ste Claire, Levens, Chapelle St Antoine, Col Castel Gineste, Brèche du Brec, Col de Gratteloup, Col des Fournès, Col d’Andrion, Collet des Trous, Baisse de la Combe, Le Perthus, Col des deux Caires, Col du Varaire, La Bolline, Rimplas, St Sauveur sur Tinée, Roure, Rougios, Vacherie de Roure, Portes de Longon, Col de Moulines, Col de Crousette, Col de Blainon, Auron, St Etienne de Tinée, Col d’Anelle, Col de la Colombière, Bousiéyas, Col des Fourches, Pas de la Cavale, Lac du Lauzanier, Pont Rouge, GR5
Un bel échange avec un berger

Une fois n’est pas coutume, je démarre plus tard, le téléphone est toujours programmé en réveil matin, mais il est rare qu’il sonne car je suis réveillé bien avant. Ce matin, ce n’est pas le cas, peut-être que la fatigue vient me demander de ne pas en faire trop, qui sait ! Je prends bonne note. Le départ se fait vers 07h00, le soleil est bien présent, comme souvent, cela commence par une montée. Le sentier est monotrace, l’herbe encore chargée de gouttelettes d’eau me mouille le bas des jambes mais surtout mes pieds, heureusement cela ne dure pas très longtemps, j’arrive dans des portions où l’herbe a été broutée. Mon rythme me semble correct, je fais des zigs et des zags en direction du Col de Blainon. A chaque « zig », j’aperçois une personne, un berger probablement, qui suit 2 ânes. Alors que je suis les zigzags du GR, lui, monte directement dans la pente. A priori, partis en même temps de Roya, nous arrivons ensemble sur une petite crête en amont du Clôt Giordan. Cela fait environ 150 m de dénivelé positif et je suis déjà en sueur, lui rien, aucun signe de transpiration ou d’un manque de souffle, aucune fatigue apparente. A près de 70 ans, le visage buriné par le soleil, il a accédé à cette crête à, vu le pourcentage, une belle cadence. Nous continuons le chemin ensemble et j’engage la conversation, il est très sympathique. Les ânes, il les monte en estive et les descend chaque jour (soit 300 m de dénivelé), ils servent encore pour le bois et aussi pour les balles de foin, mais uniquement pour les entretenir car maintenant, les tracteurs les remplacent. Il n’a jamais quitté la vallée et me raconte quelques anecdotes. Nous arrivons sur le lieu d’estive de ses moutons, deux patous arrivent en courant, font la fête à leur maître puis viennent me voir. Le berger me rassure : « Tant que je suis là, vous ne craignez rien, après, je ne sais pas !! ». Ils viennent à moi, se frottent sur mes jambes, de belles peluches à dompter. Je les quitte en contournant l’enclos et continue dans ce très beau vallon, depuis mon départ, c’est de plus en plus vert.

 

Le chemin dans les herbes

Maintenant, le sentier est à nouveau monotrace, il ne doit pas y avoir beaucoup de randonneurs. Parfois, le sentier se différencie car l’herbe est quelque peu aplatie, à moi d’être attentif au balisage. J’arrive facilement au Col de Blainon (2 011 m) qui est le point culminant de l’étape. Je redescends donc vers Auron à travers une forêt de mélèzes et arrive sur une piste de ski et là, plus de balisage, plus rien, ce n’est pas la première fois que cela arrive, Christine pourrait en raconter. Après avoir tourné en rond, sans trouver la solution, je descends la piste de ski et après quelques virages je retrouve mon balisage blanc et rouge. Heureusement que je sais que je descends et passe à la station d’Auron (1 602 m) car, il y a de multiples chemins, en fait, la majorité de ces chemins sont des pistes VTT de descente de différents niveaux. Déjà que l’utilisation des bulldozers est de coutume pour créer ou modifier des pistes de ski, voilà maintenant que l’on s’attaque aux endroits boisés. Ce n’est pas à Auron qu’il faut se rendre pour faire de la balade à pied !  Je sors de la forêt et arrive au cœur de la station. Pas différente des autres, des barres d’immeubles si moches l’été et acceptables l’hiver sont implantées plein sud. Ce qui doit être le front de neige, est garni de tentes de toutes les couleurs, au centre une piste découverte pour VTT Electrique. Aujourd’hui, c’est l’Electro Bike, le salon du VTT électrique, j’en croise, il monte des pentes raides avec une facilité déconcertante, je passe près des stands et lorsque je vois des prix de l’ordre de 4 000 € ! La technique a un prix !

 

L'ancienne chapelle de la Roya

Je profite de l’ouverture d’une terrasse pour m’y installer pour prendre un café accompagné d’un petit pain de Christine et comme il y a du réseau, je laisse filer les sms qui étaient restés dans la boîte d’envoi. Pour terminer, je téléphone à Christine pour lui donner des infos sur mes projets d’avancement, je devine son inquiétude du fait que je sois seul éloigné de tout en journée, sans réseau téléphonique, je la rassure avec le peu d’éléments que je possède. J’ai du mal à quitter cette terrasse où la tenancière est bien sympa, le soleil, sublime et le sac à dos qui n’est pas sur mon dos ! Toute bonne chose a une fin et il me faut repartir, mais par où, vu le salon, beaucoup de véhicules, camions ou camionnettes qui cachent vraisemblablement un repérage. Marchant doucement, cherchant, un balisage, un chemin, un automobiliste m’interpelle et me dit : « GR5 », je lui réponds par l’affirmative, il m’indique droit dans la pente : « Allez là haut, je vous rejoins ». Je m’y rends aussitôt, quoique, bien raide cette pente, 5 minutes plus tard j’y suis et je revois mon bonhomme (vraiment bon), il m’indique une nouvelle direction et me dit : « Je vous rattrape en VTT ». Effectivement, quelques minutes plus tard, il me rattrape et nous faisons un petit bout de chemin ensemble pour me sortir d’Auron. Quelle chance d’avoir croiser la route d’une personne comme cela, car pour trouver cette sortie il fallait vraiment connaître. Maintenant, direction St Etienne de Tinée, 500 m de D- plus bas, là, le chemin est très technique, voire éprouvant pour les épaules et lorsque l’on perd de l’altitude on gagne en température, il n’y a rien de simple, la descente est longue et au loin, je vois le clocher de mon prochain objectif. Au détour, d’un virage j’arrive sur une route qui me mène à une intersection, je cherche un sentier, un balisage qui me sort du bitume, un couple sur le bord qui était entrain de se bécoter me demande : « Vous cherchez quelque chose », je leur réponds que je cherche le chemin de St Etienne qui doit se trouver à environ 3 km car je n’imagine pas faire cela sur le bitume. Ils m’indiquent précisément le chemin, j’en profite pour leur demander s’il y a des commerces d’ouvert, ils me répondent : « Vous trouverez de tout là-bas », je leur dis que : « Ce n’est pas la première que l’on me dit cela et que je ne trouve jamais de gaz, je suis sans depuis 4 jours », le gars me répond : « Quoi comme gaz, et va dans sa voiture et me sors une cartouche identique à la mienne », je n’en reviens pas » et en plus, il me l’offre, Si cela n’est pas de la chance, cela y ressemble, fini les repas incertains. Je quitte ce couple en les remerciant, et finis ma descente, j’arrive à St Etienne de Tinée (1 144 m) dans la demi-heure suivante.

 

Au Col d'Anelle (1 739 m)

C’est dimanche, les terrasses sont pleines, il y a de nombreux touristes, après être passé au distributeur, je m’offre un bon pain de montagne avant d’entrer dans une supérette. Je sors et je suis obligé de tenir un sac plastique à la main car mon sac est plein et je ne veux pas compresser mes achats. Je quitte ce petit village grâce à mon balisage et attends de trouver une zone propice à un pique nique, endroit que je trouve sans trop de difficulté. Je m’installe minutieusement et passe à table ; Tout d’abord, une salade piémontaise, suivie d’un saucisson de pays, d’une excellente tomme de brebis avec du bon pain et enfin une banane. Un régal qui a un effet pervers, remettre le sac sur les épaules et remettre en route sous une chaleur importante. Mais avant cela je jette un œil sur le topo puis, c’est à nouveau parti, 600 m de D+ m’attendent sur le versant sud dans un pierrier dépourvu d’ombre, ça chauffe fort, le soleil est proche de son zénith. Je continue, à cet instant, je ne sais pas si St Dalmas sera mon point d’arrêt du jour ou si je continuerai, ce sera en fonction de la place au gîte (je suis très confiant) et de mon état de fatigue. En attendant, j’avance doucement mais cela reste positif et c’est le principal, après 2 heures de montée je suis au Col d’Anelle (1 739 m).

 

Un magnifique sentier

J’attaque la descente, moitié dans la caillasse, moitié à l’ombre des mélèzes. Je vois le village de St Dalmas le Selvage, un agglomérat de maisons et une église, des ruelles étroites pour se protéger du soleil l’été et lorsque je constate la température, ce n’est pas du luxe. Je traverse le village et trouve le gîte indiqué sur le topo, s’il me convient, je passerai la nuit ici. Je pose enfin le sac sur les escaliers, un numéro de téléphone est inscrit pour joindre le gérant. J’espère que j’ai du réseau pensais-je, ça marche ! Le gérant arrive dans la minute. Il me présente les lieux, c’est presque luxueux, en plus je suis seul pour l’instant mais le gérant m’indique la venue d’une dame qui vient régulièrement passer quelques jours, elle arrive de Nice. Dès son départ, je me plie à mon rituel, tout d’abord la lessive, puis la douche et enfin une petite sieste  pour ne pas accumuler de fatigue. Au réveil, je vais me balader dans le village, il reste des traces d’un passé récent, un passé agricole, ici le temps s’est arrêté, de nombreux outils sont ici ou là, des poulies en suspension sous les charpentes qui luttent contre le temps, contre la rouille. Le tour du village se fait rapidement, avant de rentrer au gîte, je pars repérer le début de l’étape de demain.

 

St Dalmas le Selvage

De retour au gîte, je rencontre la dame, nous nous « présentons » mutuellement, après elle parle seule, et connaît beaucoup de choses et devient très vite ennuyeuse voire agaçante. Ce soir elle part assister à un concert dans une église et m’invite à l’accompagner, je décline l’invitation et me sauve dans mon dortoir rédiger mon compte rendu. Dès que je l’entends partir, je reviens pour préparer mon repas au calme. Une fois de plus je me suis régalé avec mon lyophilisé, sans oublier la tome de brebis et la banane achetée à St Etienne de Tinée. Après cette belle journée, je pars pour ma nuit.

Pour le Jour 18, les photos, c'est ICI et la vidéo, c'est là (3'00'')

 

Lundi 04 juillet :

Jour 19 : St Dalmas le Selvage (1 500 m) à Larche (1 675 m) Via : Col de la Colombière – Bousiéyas – Col des Fourches – Pas de la Cavale – Lac du Lauzanier – Pont Rouge

D+ : 1699 m - D- : 1524 m - Altitude Max : 2 671 m - Altitude Min : 1 500 m

 

Aspremont, Ste Claire, Levens, Chapelle St Antoine, Col Castel Gineste, Brèche du Brec, Col de Gratteloup, Col des Fournès, Col d’Andrion, Collet des Trous, Baisse de la Combe, Le Perthus, Col des deux Caires, Col du Varaire, La Bolline, Rimplas, St Sauveur sur Tinée, Roure, Rougios, Vacherie de Roure, Portes de Longon, Col de Moulines, Col de Crousette, Col de Blainon, Auron, St Etienne de Tinée, Col d’Anelle, Col de la Colombière, Bousiéyas, Col des Fourches, Pas de la Cavale, Lac du Lauzanier, Pont Rouge, GR5
Une belle journée s'annonce

Je n’ai jamais aussi mal dormi depuis mon départ, pourtant, j’étais seul dans un dortoir, où j’aurais pu entendre les mouches voler. Je m’oblige à rester couché jusque 04h30, belle heure pour les vacances ! Je déjeune puis range mes affaires consciencieusement dans mon sac. A 05h15, je quitte le gîte contrairement à moi, le jour a du mal à se lever. Marcher et regarder la lumière s’intensifier tout doucement sur les crêtes est un régal, passer du bleu nuit jusqu’à être aveuglé par les rayons du soleil en passant par le bleu marine, bleu outremer avec un halo jaune, puis lorsque le soleil monte à son apogée et qu’il laisse un bleu azur, quel bonheur. Lorsque Mémé me disait : « Le monde appartient aux gens (et non Jean !) qui se lèvent tôt », elle avait raison, elle qui n’a pas eu la chance que j’ai, mais elle m’a insufflé le courage, la force et la ténacité, je ne pourrais jamais la remercier à la hauteur de ce que je lui dois.

 

 

Au Col de la Colombière (2 237 m)

Pour rejoindre Larche, le topo donne un temps de 10h20, sachant que je dois arriver avant la fermeture de la poste et dont je ne connais pas les horaires, il ne faudra pas que je flâne trop. Le départ me semble laborieux, le sac me gêne déjà, les épaules grimacent, je ne trouve pas l’allure idéale, il faut que je patiente pour trouver le bon équilibre. Malgré tout la progression se fait doucement et St Dalmas s’éloigne peu à peu et je prends ma vitesse de croisière. Genêts, genévriers, lavande libèrent leurs premières odeurs matinales. Je suis étonné de rejoindre le Col de la Colombière (2 237 m) à 07H15 pour 737 m de D+, le topo donnant 02H40, cela met fin à mes doutes sur le démarrage que je croyais laborieux. Je fais donc une pause, une barre de céréales, une photo et me voilà reparti vers Bousiéyas, 350 m de dénivelé plus bas. Les lézards filent sous mes pieds, par endroits, c’est par dizaines, la descente se fait sur une route forestière bordée de mélèzes, et lorsqu’ils laissent place à de la verdure, ce sont les chèvres, les moutons et leur berger qui sont en lieu et place. A 08H00 je suis à Bousiéyas (1 883 m), hameau de quelques maisons, perdu au milieu de nulle part sur la route du col de la Bonette qui relie l’Ubaye à la Tinée, parmi ces maisons, un gîte avec une terrasse fleurie entre autre par une magnifique edelweiss, je m’y installe et commande un café, je l’accompagne d’un succulent petit pain (totalement écrasé) de ma chérie. Même si je m’arrête, je ne m’éternise pas, mon nouvel objectif est dorénavant, le Col des Fourches suivi du Pas de la Cavale. Au moment de redémarrer, 3 randonneurs venant du nord s’installent à la terrasse.

 

Au fond, Bousiéyas

Pour sortir de Bousiéyas, ce n’est pas évident, je passe dans de l’herbe qui m’arrive à mi-cuisse, je distingue difficilement où je pose les pieds, entre des pierres, de la boue, de l’eau qui ruisselle ou d’anciens terriers de marmottes, la prudence est de mise, attention à l’entorse. Il me faudra une petite heure pour rattraper un tracé plus net. Plus haut, un couple va dans le même sens que moi, une première depuis 6 jours ! Je suis plus rapide qu’eux et je les rejoins rapidement, ce sont des Anglais qui remontent aussi sur Thônon. Un brin de causette en « fran-glais », puis je pars devant, je ne les reverrai plus. A mesure de ma progression, le terrain devient « roulant », pas de réelle difficulté, j’arrive facilement au Col des Fourches (2 261 m), ici il y a un village militaire abandonné qui date de la seconde guerre mondiale, je coupe une nouvelle fois la route du col, ici le décor n’est fait que de caillasses et d’alpage, pas d’ombre et le soleil fait comme moi, il continue son ascension. Cela étant quelques fleurs résistent et fleurissent dès qu’elles trouvent le nécessaire pour s’épanouir, les couleurs violettes, roses et blanches sont prédominantes.

 

Au pas de la Cavale (2 671 m)

Au loin, j’aperçois un groupe de 4 personnes, je ne m’en préoccupe pas et je suis tant bien que mal mon balisage. Je traverse un troupeau de moutons surveillé par un berger assis sur un petit promontoire. Régulièrement, il donne des ordres à ses chiens qui s’exécutent tout de suite avec une grande efficacité, à mon passage je lui fais signe et il me répond aimablement. Le troupeau passé, je surplombe les Lacs d’Agnel, puis je pars dans une série de lacets successifs qui me mènent au Pas de la Cavale (2 671 m) où je rejoins le groupe aperçu de plus bas. Christine et moi avons déjà passé un Pas de la Cavale sur le GR54 (Tour des Ecrins), c’était une énorme moraine instable avec un « trou » sous nos pieds, Christine s’en souvient bien.

 

Le roi des lieux, le berger

Au col, la vue est exceptionnelle, un nouveau panorama à couper le souffle, de l’autre côté, je découvre le Lac de Derrière la Croix alimenté par de nombreux névés. Je continue et ce sont les Lacs des Hommes, le site est magnifique. Je revois les 4 randonneurs, ils font demi-tour car ils font des randonnées à la journée. Moi je me pose pour une pause, une vraie, je me retrouve seul dans un écrin, je me suis bien fait à cette solitude « maîtrisée ». Depuis Nice, on ne peut pas dire qu’il y a foule, j’imagine que ce ne sera pas la même chose dans les Alpes du Nord, je profite donc de ces instants privilégiés, fais quelques photos, somnole au clapotis de l'eau qui me relaxe. Mais, dès que je me sens partir, je me reprends, je n’ai pas suffisamment de temps, je finis donc par reprendre le sac qui j’espère sera allégé à la fin de cette étape. J’entends des éboulis sur la face qui se trouve à l’ombre, probablement des bouquetins, mais je ne vois rien. Je continue de descendre vers un nouveau lac, le plus grand, le plus accessible, le Lac du Lauzanier (2 284 m). Au détour d’un promontoire, alors que j’ai l’impression d’être seul au monde, seul dans cette immense vallée, je vois une cinquantaine de personnes sur la périphérie du lac, vu la grandeur des lieux c’est peu, malgré tout, j’ai l’impression qu’on vient me voler ma nature, moi qui voyage quasi seul depuis plus d’une semaine, pire, j’aperçois une cohorte de touristes divisée en deux colonnes, l’une monte et l’autre redescend. Ici doit être le lieu incontournable pour le tourisme local. Le lac est encerclé par une rase pelouse alpine avec toutes sortes de fleurs de toutes les couleurs, les trous de marmottes sont nombreux, j’en aperçois ici ou là, lorsque l’endroit est calme, elles doivent être habituées aux touristes, car leur cri d’alerte strident ne se fait que rarement entendre. J’arrive à l’extrémité de ce plan d’eau délimité par un gros rocher, un genre de verrou glaciaire, il sert de barrage à cet immense lac. Je croise la colonne montante « tirée » par un accompagnateur puis continue ma descente, quelques centaines de mètres avec de grandes marches puis j’arrive sur un chemin très roulant.

 

le Lac de Derrière la Croix

Le topo m’indique, 3 km de chemins puis 3 autres mixte, route et chemin, je pense que je serai à Larche pour 16h00. Après 15 minutes de marche, j’enlève mes chaussures, j’ai la plante des pieds qui chauffe, je mets mes sandales. Le sentier étant parfait, cela ne me pose aucun problème et avoir les pieds à l’air me fait du bien. J’ai une bonne allure sur ce faux plat descendant, je double la seconde colonne, elle aussi avec un accompagnateur à leur tête. Les 3 premiers kilomètres terminés, je me retrouve à Pont Rouge (1 907 m) sur un grand parking d’où toutes ces personnes arrivent, maintenant, je suis sur la route, mais je n’ai jamais été aussi près de Larche. Je continue, j’aspire à arriver à Larche, la fatigue me gagne, je vois le village au loin. J’y arrive enfin, je passe devant le refuge et me rends au relais postal, il est 15H50, la personne présente est en train de fermer boutique, en théorie elle ferme à 15H45. Je lui explique ce que je souhaite faire, elle a des colis vides car évidemment, moi je n’ai rien. Elle me dit : « ok ». Aussitôt dit, j’ouvre mon sac et le vide partiellement sous ses yeux ébahis. Je récupère la bâche d’un côté, les armatures de l’autre ainsi que mon matelas, je mets tout cela dans le colis et j’adresse cela à Christine. 3 kg de gagné en quelques minutes, le pied ! Me voilà soulagé, peut-être plus dans la tête qu’autre chose, par obligation, je finissais à m’habituer à cette charge.

 

Le Lac du Lauzanier (2 284 m)

Je m’en retourne au refuge pour une bonne douche avec un peu de lessive. Sans réservation, il y a toujours une petite place pour moi mais cette fois nous sommes une vingtaine. Il va falloir que j’étudie mon parcours pour réserver et ne pas me faire piéger. En attendant, je pars dans le village pour y faire quelques achats. Le village est traversé par une route qui rejoint Barcelonette à l’Italie donc on y trouve deux restaurants et un bar mais, ni boulangerie, ni épicerie. Pour l’instant, j’ai encore quelques victuailles, donc pas de problème. Je profite d’avoir du réseau pour donner de mes nouvelles à Christine qui doit être de retour des Vosges. De retour au refuge, je m’attable et retranscris mon étape du jour. Aujourd’hui, une belle étape, que ce soit par sa beauté que par sa difficulté, 1 700 m de D+ et 1 500 m de D-. Pour l’instant pas de bobo hormis un échauffement de la voûte plantaire sur le bitume lorsque la température est conséquente.

 

Refuge de Larche

Demain, sera le 20ème jour de rando, je passe au 3ème topo « De l’Ubaye à la Maurienne ». Au refuge, la gardienne est Bernadette Lions, elle est très sympa, la soixantaine, elle va et vient pour être agréable à tous. Des photos ornent le refuge, on la retrouve en Himalaya à 8 049 m d’altitude, elle a perdu son mari sur une plaque à vent au dessus de Larche. J’échange avec les autres randonneurs, la plupart font des boucles dans le secteur. Ayant, bien tapé dans mes victuailles et n’ayant pu faire d’achat, je décide de partager une polenta avec les autres, nous passons une belle soirée. A 21H30, tout le monde est au dortoir. Mon voisin s’endort rapidement et il ronfle comme une locomotive, c’est l’éclat de rire dans le dortoir puis finit par se « taire ».

Pour le Jour 19, les photos, c'est ICI et la vidéo, c'est là (8'30'')

La suite, c’est ICI

 

Les liens dans ce compte rendu : Pour le Jour 18, les photos, c'est ICI et la vidéo, c'est là (3'00''), Pour le Jour 19, les photos, c'est ICI et la vidéo, c'est là (8'30''), La suite, c’est ICI

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Jean VRP de la montagne
  • VRP, Voyager, Randonner, Pratiquer la montagne. Ce blog, a un seul but, partager la passion du Outdoor en montagne (randos, trails et autres) au travers de comptes rendus, de photos et de vidéos. Il y a plus de 100 publications, plus de 10 000 photos et de nombreuses vidéos. Pour être informé des publications, inscrivez-vous à la newsletter et n’hésitez pas de partager.
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