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Jean VRP de la montagne
19 juillet 2021

2021-07-19 GR5-Via Alpina-Mercantour J19

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19 juillet

Au départ de Ceillac (1 630 m)

 

Via : Le Mélezet - Lac Prés Soubeyrand - Chapelle Ste Anne - Col Girardin - X GR5 - Maljasset - X Torrent Béal Pousterle - Bergerie supérieure Mary - Col de Mary ou Maurin

 

5h40 je quitte les Baladins à Ceillac, une très bonne adresse.

Maya l'abeille

Ce matin, c’est le téléphone qui m’a réveillé, un réveil un peu difficile avec le nez embourbé ! Un excellent petit déjeuner très riche et me voilà à l’extérieur. Après quelques centaines de mètres, je quitte ce village de fond de vallée, direction Maljasset puis, l’Italie et Chiappera. Les oiseaux piaillent sans retenue, c’est bien agréable de partir dans ces conditions. Je passe au dessus du Cristillan puis du Mélézet que je longe sur sa rive gauche. L’eau est cristalline, une pureté sans équivalence. Sur l’autre rive, il y a un camping qui a l’air bien sympa. De ce coté, un parcours sportif a été aménagé. Avec la charge sur les épaules, pas de doute, je ne ferai aucun agrès. Il y a aussi des statuettes sculptées dans des troncs qui agrémentent le sentier (lapin, grenouille, ours, chamois et autres), un beau sentier familial. Côté météo, le ciel est un peu couvert, pas de trace de ciel bleu à l’horizon, j’espère de tout cœur que je n’aurai pas de pluie. En tout état de cause, il n’y aura pas de course poursuite avec le soleil.

 

Le Ruisseau de la Pisse

Je bifurque sur ma droite et quitte le torrent Mélezet. La température douce m’engage à quitter la polaire surtout que je vais commencer à monter. Je vais arriver en ébullition puis en transpiration. Je laisse quand même momentanément les bas de pantalon au cas où il y aurait de l’herbe qui voudrait se débarrasser de l’eau sur mes chaussettes et dans mes chaussures. Je poursuis mon bonhomme de chemin et rejoins la rive gauche du ruisseau de la Pisse, un sentier bien agréable. La montée jusqu’au Lac Miroir est continue, il y a peu de replat pour souffler un peu. Malgré des herbes qui tentent de l’envahir, le Lac Miroir laisse un beau reflet, dommage qu’il soit tôt, les conditions ne sont pas optimales, la lumière manque un peu. Le soleil est bien présent mais filtré par de gros nuages. A l’extrémité du lac, il y a 2 ânes de bât auprès d’un bivouac, un couple avec 2 enfants de moins de 10 ans. Ils prennent leur petit déjeuner au bord du lac. Nous nous saluons, ils ont l’air réjouis. Ce lac passé, le prochain c’est le Lac St Anne.

 

Le Lac Miroir

De petits ressauts en petits ressauts, je passe sous des remontées mécaniques et m’approche du Lac St Anne, de mémoire un très bel endroit. Face à moi, une personne vient à ma rencontre avec un sac à dos bien gonflé. Nous nous saluons et échangeons, c’est un randonneur canadien d’une quarantaine d’années, il a profité que les liaisons franco-canadiennes se ré-ouvrent suite au covid, pour prendre l’avion pour faire une partie de la Via Alpina, à peu près le même parcours que moi mais du sud vers le nord. Lui, est en totale autonomie, son sac fait 18 kg. Pour l’instant, il a eu peu de pluie et très peu de neige, pas les mêmes conditions que moi ! Cela a été 15 minutes d’échange éphémère qui fait toujours plaisir à vivre.

 

Le Lac Miroir

Tout au fond, un grand nombre de lacets, tracés dans une partie totalement minérale mènent au Col Girardin, un immense tas de cailloux. Sur la gauche, c’est la Tête Girardin (2 816 m) et sur la droite une série de pointes acérées à plus de 3 000 m (Pic de Heuvières et les Pics de la Font Sancte), dont les combes sont encore remplies de neige, se découpe sur un fond de ciel laiteux. Je pensais arriver au lac mais, ce n’est pas encore le cas ! Par contre, je suis proche car je devine le toit de la chapelle qui borde le lac, c’est une histoire de minutes. En haut du dernier ressaut, je redécouvre le Lac de St Anne (ce que j’avais en mémoire est identique), je suis à 2 415 m d’altitude. Alors que le ciel est plutôt incolore, le lac reflète un beau bleu avec en arrière plan les montagnes et la neige, un très beau spot, génial ! Je descends en bordure et m’octroie une pause dans ce bel environnement. A une centaine de mètres, il y a un couple qui bivouaque. A cette altitude, il doit faire frais la nuit, un bon duvet est indispensable. Après une pause d’une dizaine de minutes, alors que je reprends le sac pour partir à l’assaut du Col Girardin, une personne arrive, nous échangeons un peu, il fait le GR5 nord/sud. Je pars devant, vu sa jeunesse, il devrait me rattraper ! Après les derniers alpages, je quitte les derniers brins d’herbe pour rentrer dans un décor minéral, lunaire ! Que des cailloux !

 

Le Lac St Anne

Cela fait ½ heure que j’ai repris ma route, le randonneur vu au lac m’a déjà rattrapé, il est bien chargé mais, a au minimum, 30 ans de moins, je me rassure comme je peux ! Je devais lui servir de lièvre ! Quelques minutes plus tard, je le double à mon tour, il fait une pause, il avait dû mettre le « turbo ». (Encore une vérité de La Fontaine). Plus préoccupé par mon compère, je ne fais guère attention aux marmottes qui se manifestent, les lacets s’enchaînent, parfois sur la pointe des pieds, je dois redresser la tête de plus en plus pour apercevoir le col. Une nouvelle fois, je laisse passer mon acolyte. Doucement je m’approche, sur les dernières centaines de mètres l’accès au col se redresse, le rythme baisse ! Encore un effort, j’y suis ! Je suis au Col Girardin à 2 699 m d’altitude, mon acolyte est arrivé depuis quelques minutes, il est assis sur son sac, il tire la langue, l’amour propre demande du souffle. Nous sommes à la limite du département des Hautes-Alpes avec celui des Alpes de Haute-Provence. Ce col marque aussi la sortie du Queyras et l’entrée dans l’Ubaye. Si je me réfère au panneau indicateur, je devrais être à Maljasset dans 02h30, il sera midi, une belle heure pour une belle pause avant le dernier rush de la journée.

 

Au Col Girardin à 2 699 m

Nous nous prenons en photos et attaquons la descente ensemble, dans ce sens nous pouvons dialoguer en même temps, le souffle n’est plus primordial, d’ailleurs mon acolyte n’est plus aussi à l’aise ! Le sentier est recouvert d’une poussière grossière, des tout petits cailloux qui roulent sous les chaussures, la prudence est de rigueur, mon compagnon d’un jour me suit. Par endroits, le sentier est meuble, le passage des randonneurs a créé de petites marches avec les empreintes de pas, malgré tout, un peu perturbant, il faut un minimum de concentration.

 

J’apprends que mon nouveau compagnon, se prénomme Adrien, il est en autonomie, il débute en itinérance, son sac doit être lourd et reflète le dicton : « Dis moi ce que tu as dans ton sac, je te dirais qui tu es ? ». Il a commencé le GR5 il y a 10 jours et a perdu 12 kg, rien de flagrant à mes yeux. Moi j’ai dû en perdre 1 ou 2, mon poids est incompressible, ce serait le top d’en perdre un peu. D’après ce qu’il me décrit, il a beaucoup de choses inutiles dans son sac, la peur de manquer je ne sais quoi, le manque d’assurance de tout débutant. Le début de la descente se fait bien, malgré quelques passages techniques sans être exceptionnels. Nous traversons une partie plate et enherbée propice pour un bivouac sympa ou juste une sieste puis, le technique reprend le dessus. Nous arrivons à une bifurcation où nous nous séparons, Adrien prend la direction de La Barge sur le tracé du GR5, quant à moi, je me dirige vers Maljasset et l’Italie.

 

Dans le trou, Maljasset. Sur l'autre versant le Col Mary

A partir de cet endroit, la descente n’est plus technique, mais juste raide, j’ai les doigts de pied qui s’écrasent au fond de mes chaussures, malgré qu’elles aient une pointure supérieure. Je rencontre un couple, il tire la langue, rien d’anormal puis, un homme seul, bien plus âgé que moi semble-t-il, une sortie qu’il fait tranquillement à ses dires ! La descente est vraiment costaud, quant à la montée, je n’y pense même pas ! Après avoir traversé quelques alpages, je rentre dans le village de Maljasset, content d’en avoir terminé avec cette descente.

 

Maljasset et au loin le Col Girardin

J’arrive au refuge du CAF de Maljasset, il est 11h45. Je me laisse tomber sur un banc accolé à une table, je suis en terrasse pour profiter d’une pause qui sera régénératrice, sans aucun doute. Je commande une boisson et me délecte de mon sandwich, jambon/comté, préparé par les Baladins. Doucement, le soleil a pris le pas sur les nuages, j’apprécie bien cet endroit, la vallée étant encaissée, ça chauffe en terrasse. Quatre vététistes font eux aussi une pause, un couple athlétique et un second, moins affûté. Pourtant il faut l’être dans cet environnement. Je ne sais pas s’ils ont des vtt électriques mais il faut quand même pédaler ! Tout joyeux, ils repartent, moi je profite encore un peu de ce lieu. A noter que Maljasset veut dire, « mauvais gîte » en patois, c’est le fait que ce hameau est exposé aux risques d’avalanches et de crues, il y a une dizaine d’habitations toutes regroupées dans ce fond de vallée. L’Ubaye passe à ses pieds avant de rejoindre la Durance au lac de Serre-Ponçon. Je termine ce brunch par un café, le must ! A 12h30, je reprends le sac. Pour récupérer ma petite route d’accès, je dois monter sur une dizaine de mètres, une pente raide et là, je me rends compte que ce n’est pas le début de la journée ! Que ce soit le souffle ou le tiraillement au niveau des mollets, je sens que ça vit !

 

Sous les nuages, Chiappera

En sortant de Maljasset, je discute avec un local qui me demande vers où je me dirige. Il m’annonce qu’il y aura de l’orage cet après-midi. D’autre part, il m’informe que je vais traverser des alpages où il y a des moutons et……. des patous. Il me rappelle les gestes à faire et à ne pas faire. Même si je n’ai jamais eu de souci avec les patous, devant son insistance, cela ne me rassure pas trop. Je reprends ma route, passe au-dessus de l’Ubaye et commence la montée vers le prochain col. Cette montée me paraît longue, en contre partie, elle n’est jamais raide. Au loin, j’aperçois les vtt vus lors de ma pause sandwich et finis par revenir sur eux enfin sur le couple qui me paraissait moins expérimenté. Ils poussent leur monture, je les double, ils sont moins joyeux et ont l’air bien fatigués. Le col n’est pas encore en vue, il est bien plus haut, le second couple les attend un peu plus loin sur un ressaut, la dame a le seul vtt électrique. Je préfère porter mon sac que pousser un vélo ! Il y a de beaux passages techniques et même une traversée de torrent sur des rochers, cela va être sport pour eux. Je continue ma route et à chaque partie technique je pense à eux surtout que le temps est en train de changer, plus de soleil et beaucoup de nuages.

 

Au Col Mary ou Col de Maurin à 2 640 m

Cette fois, le col est en vue, un piquet le matérialise. Au final, je n’ai vu ni moutons, ni patous, ce n’est pas plus mal, c’est toujours une peu inquiétant ! Le vent s’intensifie, et ça, ça ne trompe pas, le changement de vallée engendre souvent un courant d’air. J’arrive au Col Mary (ou Col de Maurin) à 2 640 m, je suis à la frontière franco-italienne. Sur ce col, il y a comme une boîte aux lettres en forme de chalet ! Je me demande bien quelle est son utilité ! J’ouvre délicatement la petite porte et je découvre un tas de choses, des papiers, une paire de lunettes et même une basket !  Ce sont probablement des ex-votos, par respect aux personnes qui les ont déposés, je ne les touche pas. Je fais une photo et referme la petite porte (Par la suite j’apprendrais que c’était bien une boîte aux lettres, la plus haute d’Europe qui permettait autrefois aux ouvriers Piémontais travaillant dans les carrières de Haute-Ubaye de rester en contact avec leurs familles restées en Italie. Cette tradition toujours d’actualité a le mérite de perpétuer les échanges franco-italiens et de confirmer la proximité géographique des deux pays. La Via Alpina en a d’ailleurs bénéficiée l’année de son inauguration, en 2002 : le facteur français est monté jusque-là pour récolter les lettres amenées par les deux délégations françaises et italiennes qui s’étaient donné rendez-vous sur le col pour célébrer cet événement !) En quelques minutes, la température a baissé de quelques degrés. J’enfile ma polaire et ne traîne pas, je veux échapper à l’orage. D’ici, le col Girardin est encore visible, il est sur un fond bleu indigo, l’orage est-il là-bas ? Va-t-il me rattraper ?

 

 

 

La boîte aux lettres franco-italienne au col Mary

Je vais faire le nécessaire, je repars d’un bon rythme sur un chemin descendant. Je pense toujours à mes vététistes qui, vu leur état de forme, devront faire demi-tour, car lors de certains passages techniques, mes mains étaient nécessaires pour passer, avec un vélo, je ne l’imagine pas ! D’ailleurs sur de nombreux sentiers empruntés, il y a des panonceaux pour vtt mais ici, je n’en ai pas vu, probablement la raison ! Certains jours, je fais une course poursuite avec le soleil mais aujourd’hui, j’ai peur que ce ne soit avec l’orage ! D’ailleurs les premières gouttes se font déjà sentir, cela m’encourage à adopter un bon rythme dans ce début de descente. Un bon rythme implique un mouvement plus important de mon sac à dos, ce qui me laboure littéralement les épaules. J’ai fait le plein de victuailles hier et je le sens bien, heureusement que côté genoux, pas de souci éminent, aucune alerte sérieuse, chaque matin, j’enfile ma genouillère et pour l’instant ça va ! Pourvu que ca dure. La pluie a été de très courte durée et mieux, le temps semble se dégager, je n’ai même eu le temps de mettre ma veste, c’est parfait !

 

Descente tranquille en Italie

De chaque côté du col Mary, il y a quelques traces de chemins empierrés avec de petits soubassements, un travail impressionnant à cette altitude et aussi reculé de la vallée. Du col, la sente est devenue sentier puis chemin de montagne et là j’arrive sur un chemin carrossable, d’ailleurs, il y a quelques voitures de stationnées. Je croise un groupe de randonneurs italiens qui se dirige vers les voitures, cela leur a permis d’éviter la marche d’approche par ce chemin carrossable. A une bifurcation, un panneau indique Chiappera à 50’, je suis impatient d’y être car, j’ai un talon qui me brûle, cela m’inquiète et m’interroge. Espérons qu’un massage, de la NOK et une bonne nuit seront suffisants pour me remettre sur pied. En attendant, je cherche un endroit pour poser mes fesses et enlever mes chaussures.

 

Sous les nuages, Chiappera

Voilà une pierre à ma hauteur, je me soulage de mes chaussures et de mes chaussettes. Il n’y a rien de visible sur mon talon, probablement la fatigue de la journée. Selon le GPS, il me reste 3 km, le temps s’assombrit à nouveau et le tonnerre se fait entendre ! Dans le fond de vallée, je vois quelques maisons, la fin de l’étape est proche. Etre en sandale fait prendre l’air aux pieds mais les petits graviers se font un plaisir de se glisser sous la plante des pieds, pas toujours agréable ! Ayant du réseau, j’appelle Christine, elle rentre à l’instant des Vosges mais mon appel est interrompu, un caillou me blesse dans ma sandale et je n’arrive pas à l’évacuer. Je m’assieds au milieu du chemin pour me libérer de ce caillou encombrant. Dans l’entrefait une voiture de randonneurs arrive. Dans la précipitation, j’ai un peu de mal à me dégager, par un langage des signes approximatifs, je leur dis que tout est ok. Avec un large sourire, ils passent et moi je me relève pour en finir de cette journée. Mais il me faudra encore poser le sac car cette fois l’orage est bien là et la tenue de pluie devient indispensable, pourtant il ne me reste au maximum 1 kilomètre, mais il verse !

 

Refuge Campo Base à Chiappera (Italie)

J’arrive au Refuge Campo Base à Chiappera sous la pluie, je me réfugie sur la terrasse, elle est couverte. Je pose le sac et tombe la veste, un bien fou ! Face à moi, l'imposante Rocca Provenzale, un beau rocher d’escalade de 250 m. Je commande une boisson et profite de mes victuailles (pain, saucisson, chocolat), content d’être à l’abri. Je valide ma réservation de ce soir auprès de la gardienne qui parle un peu le français. Elle me fait voir mon couchage. Je suis dans un dortoir de 8 mais nous ne sommes que 3. Les deux autres personnes sont allemands, d’une bonne vingtaine d’années, ils randonnent sur une semaine. La fin d’après midi est rythmée par la douche, un massage des pieds, la lessive et la sieste. A 19h, c’est le repas, je suis à la même table que les allemands, ils sont frère et sœur, nous échangeons bien malgré la distanciation imposée par les normes sanitaires, le frère parle un peu français. A l’issue du repas, je règle ma demi-pension et demande pour avoir un petit déjeuner de bonne heure accompagné d’un sandwich. N’ayant pas réussi à réserver de refuge en Italie à cause de la langue, je demande s’il est possible qu’elle me rende ce service. La gardienne part en cuisine et en revient avec le cuistot avec qui nous nous comprenons mieux. Sans difficulté, il me réserve les trois prochains refuges. Je les remercie et pars préparer mon sac pour demain. Quelques instants plus tard la gardienne m’amène un plateau avec mon petit déjeuner. Au final, je n’aurais pas revu les vtt, j’espère qu’ils auront pu trouver une solution à leur galère. Pour mon compte, à 21h30, la pluie à cessé, le ciel est à nouveau dégagé et la lune m’invite à rentrer dans mon duvet.

 

Une belle double étape (R133 & R134), près de 10 heures de rando pour 33 km et 1 800 m de D+.

Demain, direction Pontebernardo

La vidéo de la journée, c’est ICI (4'18'')

 La suite, c'est ICI

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Jean VRP de la montagne
  • VRP, Voyager, Randonner, Pratiquer la montagne. Ce blog, a un seul but, partager la passion du Outdoor en montagne (randos, trails et autres) au travers de comptes rendus, de photos et de vidéos. Il y a plus de 100 publications, plus de 10 000 photos et de nombreuses vidéos. Pour être informé des publications, inscrivez-vous à la newsletter et n’hésitez pas de partager.
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