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Jean VRP de la montagne
7 juillet 2016

GR20-GR5 Du sud au nord. J20-J22

Mon voyage au travers de la Corse et des Alpes

Topo 3 – Le GR5 Sud/Nord, de Larche à Modane (Refuge de l’Orgère)

A la fin du récit de chaque Jour vous trouverez les liens pour photos et vidéos.

Revenir J18 à J19

Mardi 05 juillet :

Jour 20 : Larche (1 675 m) à Fouillouse (1 907 m) Via : Col de Mallemort – Col du Vallonnet

D+ : 883 m - D- : 651 m - Altitude Max : 2 558 m - Altitude Min : 1 675 m

 

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Derniers regards sur Larche

Aujourd’hui, c’est le 20ème jour, c’est un nouveau topo, le 3ème et, un nouveau départ. Libéré d’une partie de la charge commune (environ 2,5 kg), libéré dans ma tête, je (re)pars ragaillardi. Dorénavant, je dormirai en refuge et profiterai des salles hors sac (salles destinées aux randonneurs pour « cuisiner » et consommer leur repas, parfois elles sont pourvues de gaz et de vaisselle). N’ayant pas de réservation, je pourrais avoir quelques surprises, mais qu’importe, il y aura toujours une bergerie ou un abri pour poser mon duvet.

Après une grosse journée hier, celle d’aujourd’hui est prévue plus tranquille, il me faut repartir du bon pied, je quitte le gîte à 07h30, coupe la route qui relie Barcelonnette au Piémont par la province de Coni en Italie. Il y a déjà beaucoup de circulation, à priori, c’est un axe important. Ayant du réseau, je prends et donne des nouvelles à Christine, hier, le retour des Vosges a été compliqué, mais elle me rassure, aujourd’hui, tout va bien. D’ailleurs, là où je suis, je ne peux pas être d’une grande aide. A Larche, je suis à 1 670 m d’altitude et je prends la direction du Col de Mallemort à 2 558 m soit un petit 900 m de D+. Je marche à bonne allure malgré le pourcentage, les 2,5 kg en moins se ressentent. Est-ce cette différence ? Je ne sais pas mais j’atteins le col en 2 heures soit une heure de moins qu’indique le topo. Pendant la montée, je n’oublie pas de m’arrêter régulièrement pour regarder, contempler, humer l’atmosphère, je suis bien, j’apprécie ces moments de solitude. La météo a été complaisante pour cette montée, le soleil est resté derrière les nuages, au col il n’y a que 12°. A peine basculé le col, légèrement en contrebas, il y a un fort militaire au centre d’un petit cirque minéral où les marmottes s’affolent au fur et à mesure de mon approche. Construit à partir de 1880, il a été désarmé puis réarmé pour la seconde guerre mondiale. Bien qu’il soit abandonné depuis plus de 70 ans, je distingue bien quelques salles dont un dortoir qui faisait aussi office d’écurie. A cette altitude, toute source de chaleur devait être la bienvenue pour passer l’hiver.

 

Fort de Mallemort

Depuis le passage du col, je suis passé à l’ombre, je suis passé du frais au froid, j’enfile ma polaire et m’engage sur le chemin qui desservait ce fort. Je prends un bon rythme pour me réchauffer, après 30 minutes, je retrouve le soleil qui m’apporte rapidement quelques degrés m’obligeant à poser le sac pour me dévêtir. Pour cela, je choisis les abords d’un petit lac d’altitude juste en contrebas du col du Vallonnet (2 524 m). Pour y arriver, je passe différents petits vallons aussi jolis, les uns que les autres, une pelouse alpine avec de petites tâches de fleurs de différentes couleurs. Lors de ma descente du col, je croise une randonneuse d’une vingtaine d’années, sur le GR5, elle aussi, est en totale autonomie profitant de ses congés, son sac est important, elle n’a pas pu passer le Brévent, trop de neige et, de ce fait, s’est détournée par Servoz (c’est la seconde personne qui m’informe de cette situation). Elle a un bon débit de paroles et je ne fais qu’acquiescer, bien que sympathique, je suis content de retrouver ma solitude. Après une longue série de lacets dans la pierraille, je rentre doucement dans le vallon qui m’emmène vers Fouillouse. Sur ce versant sud, c’est le rose qui prédomine, le versant est orné de rhododendrons, c’est toujours très agréable de tomber au moment de sa floraison. Décidément, dans cette nature, tout me plaît, tout me va, je me sens bien et en même temps je pense à Christine envers qui je culpabilise et qui est à mille lieues d’ici. Je croise de nouveau une dame, trentenaire, elle est de Thônon, elle aussi a été détournée vers Servoz.

 

Zone de plénitude

Le village de Fouillouse est en vue, j’aperçois la silhouette de la chapelle entre les mélèzes, mais pas encore à portée « de pieds ». J’y arrive tranquillement, c’est un hameau de fond de vallée, les constructions sont d’une autre époque, elles sont toutes faites en mélèzes et sont bien plus que centenaires. En traversant ce hameau, une épicerie moderne dénote, je ne fais pas la fine bouche, je rentre. Une fois rentré, un tour d’horizon me dit que je vais faire un repas hors norme, mais personne ! Un panneau indique qu’il faut appeler le gérant deux maisons plus bas, je m’exécute sur le champ. A notre retour je m’offre, pain saucisson, fromage, fruits, je demande aussi du gaz (recharge de secours), sans succès, je pars m’installer à l’ombre sur une aire de pique nique située en face du commerce.

 

Terme de l'étape, Fouillouse

Après quelques rondelles de saucisson, je déguste des pâtes bolognaises, lyophilisées bien sûr ! Pour terminer, un bon fromage local suivi d’un bon fruit. Repu, je me repose dans cette vallée de la Haute Ubaye, que c’est bon.  Après un bon moment de flemmardise, je reprends le sac et traverse ce hameau. Je passe devant une cabine téléphonique à carte, à la vue des herbes qui poussent à l’intérieur, elle fait plutôt office de serre ! Puis arrive le gîte. Je me présente, il y a de la place, chouette ! Comme le reste du hameau, ici tout est en bois. Durant la fin d’après midi, je me balade et comme chaque jour, je fais le repérage du départ du lendemain Cet après midi, dans la descente du col de Vallonnet, j’ai aperçu beaucoup de marmottes, ça c’est le bon côté, le mauvais côté est que je me suis rendu compte que nombre de mélèzes perdaient leurs épines. Renseignements pris, cela est dû a une chenille, « la tordeuse grise du mélèze », habituellement elle a un cycle de 9 ans, mais là ! Le versant sud est d’un magnifique vert soyeux, seulement sur un bord, une tâche châtain clair, châtain foncé y apparaît, c’est l’œuvre de cette chenille qui revient d’année en année, de plus en plus souvent, la faute à qui, je ne sais pas, certains locaux parlent du réchauffement climatique. De retour au gîte, je me fais mon repas, ce sera lyophilisé au menu, suivi d’un fromage de chèvre et d’une pomme. Je n’ai plus de réserve de nourriture, demain, je serai à Ceillac, je toucherai un colis avec peut-être une petite surprise, qui sait !

Pour le Jour 20, les photos, c'est ICI et la vidéo, c'est là (2'00'')

 

Mercredi 06 juillet :

Jour 21 : Fouillouse (1 907 m) à Ceillac (1 639 m) Via : Col Girardin – Lac des Près-Soubeyrand

D+ : 1 075 m - D- : 1 343 m - Altitude Max : 2 700 m - Altitude Min : 1 625 m

 

Col de Mallemort, Col du Vallonnet, Col Girardin, Lac des Près-Soubeyrand, Col Fromage, Château Queyras, Lac de Roue, Brunissard, Col des Ayes, Chalets de Vers, Chalets des Ayes, Sachas, Pont de Cervières, L’envers de Fontenil, Montgenèvre, Col de la Lauze, Chalets des Thures, Col des Thures, Refuge de la Vallée Etroite, Pont de la Fonderie, Col de la Vallée Etroite, Modane, Hameau de Polset, GR5
Départ en sous-bois

Aujourd’hui, nous sommes le 06 juillet, c’est un jour anniversaire pour moi, je veux dire pour nous, car c’est notre date d’anniversaire de mariage, une grosse pensée pour Christine qui a toujours été à mes côtés pour la réalisation de ce projet. Même si c’est une journée particulière, ce n’est pas un jour férié ! A 05H30, je saute (un saut de puce) dans mes chaussures, il fait bien frais ce matin, il faut que je me bouge, je regarde ma montre, à la voir, « j’en tremble », il ne fait que 6°. L’air étant bien sec, le ressenti n’est pas le même qu’à la maison, je me contente et me rassure de cela. Cela fait 30 minutes que j’ai quitté Fouillouse, maintenant je pénètre dans une forêt de mélèzes, dans un premier temps j’ai l’impression de couper des filandres de toiles d’araignées, mais je me rends vite compte que je suis dans un domaine des tordeuses grises. Je m’arrête un instant et j’observe la périphérie. Avec un ciel déjà bleu en arrière-plan, j’aperçois des dizaines de minuscules filandres, parfois l’une d’entre elles maintient une toute petite chenille. Le mélèze est un sapin magnifique, il représente pour moi, la montagne et le soleil, ses aiguilles sont soyeuses à souhait, elles sont très agréables au toucher. Voir ces forêts de mélèzes dans cet état me peine, même si cela est passager, c’est la première fois que j’assiste à un tel spectacle. En plus de changer le décor qui passe du vert tendre au brun, il est franchement désagréable d’y pénétrer, seulement, le GR5 la traverse, je suis donc le balisage rouge et blanc, le fil conducteur de mon voyage. Après 1 heure, je suis content de sortir de cette forêt, je traverse le vallon du Châtelet bien profond par son pont éponyme qui enjambe l’Ubaye, puis par une petite route, j’atteins la Chapelle St Antoine (la seconde du même nom). Je quitte à nouveau la route pour longer l’Ubaye à travers des prés, le balisage est aléatoire mais je sais que je me dois de rester sur la rive droite du torrent. Cela ne continue pas longtemps, je reviens à nouveau sur la route. Le topo m’indique de la route, puis de la route et encore de la route ! Environ 7 km entrecoupés ici ou là de petit bout de chemin. 7 km qui ne m’ont rien apporté, hormis des échauffements aux pieds et des douleurs au genou gauche, il est vrai que le décor étant « commun », je ne pense qu’à mes bobos.

 

Chapelle à St Paul sur Ubaye

Pendant que j’arpentais cette maudite route, j’ai eu 2 occasions, 2 occasions d’invitation à monter dans des véhicules, des locaux qui ne comprenaient pas pourquoi j’usais mes semelles sur ce macadam. Ces personnes ont essayé de me convaincre en m’informant qu’elles étaient habituées à « remonter ou à descendre » des randonneurs du GR5. Pour ma part, je ne conçois pas cela, c’est peut-être idiot, mais c’est comme ça, il y a un point de départ et d’arrivée, sinon je pourrai réitérer cela plusieurs fois le long de ce parcours.

 

Hameau de la Barge

Je traverse le hameau de La Barge, seulement une dizaine de maisons mais, pas âme qui vive, encore 300 m et je vais quitter cette fichue route. Maintenant j’attaque une série de lacets avec comme objectif le Col Girardin et des lacets, il n’en manque pas, la pente est raide mais je suis bien mieux ici que sur le bitume. Alors que je suis seul, j’entends du bruit, je m’attends à voir dévaler des chamois ou autres mais il n’en est rien, j’observe les alentours et je vois une grosse pierre rouler coupant les lacets que je viens de parcourir, puis disparaître plus bas, de où je venais. Avant d’accéder au dernier ressaut pour le col, je rejoins 3 randonneurs qui arrivent de Maljasset et se dirigent comme moi, vers le col. Pendant que nous échangions, de nouveau du bruit provenant un peu plus haut à une centaine de mètres. C’est une horde de chamois qui s’échappe avec une vivacité que nous aimerions avoir. Nous sommes tous en contemplation devant cette beauté sauvage. Après ces instants magiques, nous repartons vers le col et quelques minutes plus tard, même scénario, c’est un nouveau « sauve qui peut » pour une nouvelle horde, nous sommes une nouvelle fois « scotchés ».

 

Le Lac St Anne

Scotchés, nous le sommes une nouvelle fois à l’arrivée, au Col Girardin (2 700 m), une nouvelle récompense pour les efforts réalisés. Le décor est unique, j’immortalise ce lieu pendant qu’une marmotte m’observe. Je me retourne pour apprécier ce que je viens de gravir puis, ma vue se concentre sur un lac, en contrebas, j’en prends d’ailleurs la direction en continuant à faire quelques photos, il y a de nombreuses fleurs de toutes les couleurs, un changement d’aspect par rapport au décor minéral du col, où aucun brin d’herbe ne subsistait. J’arrive au lac, c’est le Lac Saint Anne, un site de carte postale, il est situé au pied d’une paroi rocheuse, quelques taches de rhododendrons ornent le site avec sur le bord une petite chapelle devenue un lieu de procession. Le soleil est presque à son zénith, le ciel est d’une pureté incroyable, je fais une petite pause pour jouir de cet endroit. Dorénavant, je ne suis plus seul, des randonneurs arrivent pour piqueniquer en ce lieu magique.

 

Il me faut repartir, je prends la direction du Lac des Près-Soubeyrand appelé aussi lac miroir, le chemin est technique et étroit. A mon arrivée, le miroir est « brisé », en fait une légère brise s’est levé qui fait frétiller l’eau, donc aucun reflet perceptible, je continue donc ma descente vers le torrent du Mélezet et, je suis sa rive gauche en traversant de grands alpages jusque Ceillac, terme de mon étape. Ceillac, village en fond de vallée. Ceillac, que tout randonneur qui se respecte doit connaître, c’est le point de rencontre de tous ces promeneurs aimant la montagne. Voilà maintenant 3 semaines que je traîne ma carcasse, je pense être à mi-parcours et si je ne tenais pas un carnet de bord journalier, j’aurais l’impression d’être parti depuis 2 mois, quel plaisir d’être là ! Arrivé au gîte, je reconnais la grande statue du randonneur où Christine et moi étions passés en 2003 lors du Tour du Queyras (GR58).

 

Rencontre avec un randonneur

Après avoir pris possession de mon couchage, je m’empresse de rejoindre la poste pour récupérer mon colis, au retour, je complète mes victuailles avec quelques achats dans une épicerie. De retour au gîte, je m’installe dans la salle hors sac et m’offre un repas digne de ce nom. Une fois repu, je fais ma lessive puis m’installe en terrasse pour retranscrire mes sentiments du jour. Pendant ce temps des dizaines de parapentes évoluent dans le ciel, l’un d’entre eux fait des figures, il attire tous les regards des touristes.

L’après midi se déroule tranquillement, j’apprécie bien ce fond de vallée, c’est calme, malgré la cinquantaine de randonneurs qui sont hébergés au même gîte que moi. A l’heure du repas, je suis seul dans la salle hors sac, tous les autres sont dans la salle de restauration à l’étage supérieur où un brouhaha constant ne cesse. Vers 21h00, au moment où je me couche, un couple arrive dans le dortoir, il réalise un mixte entre le tour du Queyras et le tour du Viso. Le temps qu’ils s’installent avec quelques discussions m’amène à fermer les yeux 1 heure plus tard, je m’endors rapidement.

Pour le Jour 21, les photos, c'est ICI et la vidéo, c'est là (3'00'')

 

Jeudi 07 juillet :

Jour 22 : Ceillac (1 639 m) à La Chalp (1 685 m) Via : Col Fromage – Château Queyras – Lac de Roue

D+ : 1 166 m - D- : 1 120 m - Altitude Max : 2 301 m - Altitude Min : 1 350 m

 

Col de Mallemort, Col du Vallonnet, Col Girardin, Lac des Près-Soubeyrand, Col Fromage, Château Queyras, Lac de Roue, Brunissard, Col des Ayes, Chalets de Vers, Chalets des Ayes, Sachas, Pont de Cervières, L’envers de Fontenil, Montgenèvre, Col de la Lauze, Chalets des Thures, Col des Thures, Refuge de la Vallée Etroite, Pont de la Fonderie, Col de la Vallée Etroite, Modane, Hameau de Polset, GR5
Vue de Ceillac du Col Fromage

Sachant, que la chambre était partiellement occupée, hier soir, j’avais optimisé la préparation de mes affaires pour le réveil de ce matin. J’arrive donc à m’extraire de la chambre sans bruit, il est à peine 05h00, direction la salle hors sac pour un petit déjeuner royal, tout ce que je mange, je ne le porte pas ou tout du moins, différemment. A 05h30, je quitte le gîte et traverse le village. Je ne suis pas le premier, je croise plusieurs agriculteurs en partance pour leurs champs. Je sors de Ceillac en direction du hameau du Villard, hameau qui a été partiellement rayé de la carte, il y a 50 ans par une avalanche (3 mètres de neige tombés en 3 jours), une stèle permet de ne pas oublier ce traumatisme. Une fois le hameau traversé, je bifurque face à la montagne pour le col Fromage. Pour y accéder, la montée est faite de nombreux lacets car la pente est raide, je suis content d’être matinal, malgré que le soleil ne soit pas encore sorti de derrière la montagne, il fait déjà chaud. Lorsque je lève la tête, je vois le haut de la montagne, peut-être le col, avec un beau ciel bleu qui se révèle de minute en minute. Et si je lève la tête en passant sous des mélèzes, j’aperçois des dizaines de chenilles suspendues à leur fil comme des marionnettes. C’est d’une certaine beauté, mais ce n’est pas du tout agréable de passer dans ces espèces de toiles. D’autre part, lorsqu’il y en a beaucoup, je suis obligé de déposer le sac car elles s’accrochent à mes vêtements ou mon sac. Pour finir tout le monde n’est pas d’accord sur un point, si elles sont urticantes ou pas !

 

A 07h00, je suis au col Fromage (2 301 m), ayant fait l’ascension sur l’ubac (versant nord), je suis resté toujours à l’ombre, un certain confort pour cette montée, bien qu’il fasse bien frais sur ce col. A chaque détour, à chaque passage de col ou d’éperon, je fais toujours un minimum de bruit avec toujours l’espoir de débusquer un chamois ou tout autre animal. Le col est passé, une fois de plus bredouille, rien, il me faut encore patienter, hier la chance était avec moi dans la montée du Girardin. Je poursuis ma route vers Château Queyras, seuls quelques cris d’oiseaux suspendent le silence matinal sauf en ¼ de seconde, un déchirement du silence est provoqué par une biche et un cerf avec de très grand bois imposants, je suis bluffé, quels animaux imposants, des animaux nobles, royaux, la journée est juste commencée et déjà une récompense. Le silence est revenu, je repars, une descente qui se fait « bien » dans les alpages et aussi quelques passages en forêt de mélèzes avec mes « amies » les chenilles. Après avoir traversé l’un d’entre eux, je pose le sac, j’enlève plus de vingt chenilles, sur les bras, jambes, sac, j’en ai partout. J’avoue que ce n’est pas très agréable mais ce sont des passages obligés que je ne peux éviter. Certains mélèzes touchés ont perdu leurs épines d’autres ont leur couleur automnale. Les études réalisées montrent que les  mélèzes ne souffrent pas de cette « attaque », c’est totalement naturel. Je retrouve le soleil en arrivant à Château Queyras (1 350 m), lorsque je passe sur le pont enjambant le torrent du Guil, j’aperçois quelques personnes qui attendent leur tour pour se lancer dans une magnifique via ferrata qui fait le tour du promontoire rocheux sur lequel, le Château et ses remparts sont implantés. Ayant eu un bon rythme dans cette première partie, je m’offre un café au soleil auprès d’un petit cabanon, à cela j’y ajoute un petit pain fourré au Nutella. Il est 10h30, le soleil chauffe déjà bien, que c’est bon ! Cela étant, je ne m’attarde pas trop et reprends mon bâton de pèlerin.

 

Après être sorti du village, une nouvelle forêt de mélèzes m’attend, mais cette fois, ce sera sans les chenilles et je suis bien content. Qu’il est agréable de se faire caresser par les fines épines soyeuses de ces arbres majestueux. Les mélèzes sont élancés et très haut, cependant, il laisse passer la lumière qui permet d’avoir au sol un tapis de verdure agrémenté de milliers de fleurs. Deux heures de montée dans cette forêt m’amène au Lac de Roue (1 854 m), lieu touristique à en voir les tables disposées en bordure de lac. Un environnement, un peu marécageux, mais l’endroit est top. Etant à environ 2 heures de Brunissard, je m’octroie une pause, avec cette fois un morceau de pain avec un bon fromage de chèvre du pays. A ce lac, on peut y arriver en voiture depuis Soulier, progressivement, quelques dizaines de personnes arrivent avec leur pique-nique. Perdant ma solitude, je préfère lever le camp, j’endosse le sac et descends sur Arvieux, il fait très beau et très chaud et pas un arbre pour m’abriter. Il me faudra 30 minutes pour arriver à Arvieux, puis encore 30 minutes pour La Chalp. Je passe devant un magasin vendant des skis de randonnée d’occasion à 300,00 €, c’est donné, mais personne pour me les porter ! Comme, je l’avais prévu, je continue jusque Brunissard en longeant la départementale qui permet de changer de vallée par le col de l’Izoard et la Casse Déserte, une route très fréquentée par les 2 roues, que ce soit cyclistes  ou motocyclistes.

 

J’arrive au gîte « Les Bons Enfants », content de ma journée, je rentre dans cette vieille bâtisse où il fait presque froid tant l’épaisseur des pierres composant les murs est grande. Une dame me reçoit et m’informe que le gîte est réservé dans sa totalité par un groupe. J’essaye de négocier pour un petit coin, un petit espace où je me ferai petit, mais c’est sans résultat. Elle téléphone au refuge de La Chalp, il y a de la place disponible, faute d’alternative, je m’exécute et retourne sur mes pas, mais avant, je chausse mes espadrilles, mes pieds commencent à  chauffer. Une petite demi-heure et cette fois je suis arrivé. La douche est la première chose que je fais, entre la chaleur et les chenilles, elle me fait un bien énorme, puis viendra la lessive. Je me renseigne auprès du gardien pour l’achat de pain, il m’indique Arvieux, 30 minutes par la route ! Décidément, je collectionne les 30 minutes, la douche m’a revigoré et je n’ai plus de pain, je fais donc un aller retour pour du pain, du fromage et des fruits. De retour, je regarde l’étape que je prévois de faire demain, étant proche de Briançon et d’une forte concentration de population, je décide de réserver au refuge de L’envers du Fontenil qui se situe 30 minutes après Briançon. Ayant le répondeur, je laisse un message en demandant de m’informer s’il y a le moindre problème. Ensuite, je me laisse aller au soleil quelques instants. Au refuge nous sommes 6, 5 personnes divisées en 2 groupes descendant vers le sud et moi vers le nord. A 19 heures, un groupe de 15 personnes arrivent pour 3 jours de randonnée. A 21 heures, je me couche, une nouvelle fois, heureux de ma journée.

Pour le Jour 22, les photos, c'est ICI et la vidéo, c'est là (5'00'')

La suite, c'est ICI

 

Les liens dans ce compte rendu : La chenille, « la tordeuse grise du mélèze », Pour le Jour 20, les photos, c'est ICI et la vidéo, c'est là (2'00''), Pour le Jour 21, les photos, c'est ICI et la vidéo, c'est là (3'00''), Pour le Jour 22, les photos, c'est ICI et la vidéo, c'est là (5'00''), La suite, c'est ICI

 

Topo (3)

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  • VRP, Voyager, Randonner, Pratiquer la montagne. Ce blog, a un seul but, partager la passion du Outdoor en montagne (randos, trails et autres) au travers de comptes rendus, de photos et de vidéos. Il y a plus de 100 publications, plus de 10 000 photos et de nombreuses vidéos. Pour être informé des publications, inscrivez-vous à la newsletter et n’hésitez pas de partager.
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