2023-07-14 Longuenesse - Queige

14 juillet 2023

En route pour le Beaufortain

En début d’année, Caro, Edith et Benoît, 3 amis du LNA préparent le Tour du Lubéron, puis c’est Lucie et Julien pour le Tour du Mont Blanc, parcours que Lise demandera à Guillaume de lui faire découvrir en partie. Il y aura aussi Maxime qui prévoit le Tour des Ecrins. Les imaginer avec le sac sur le dos m’excitent. Comment rester impassible avec tous ces projets, je n’avais rien prévu cette année mais je craque, je décide de partir une semaine en autonomie, mais quel endroit choisir ? Dans les Alpes, évidemment, mon choix s’arrête assez vite, ce sera le Beaufortain, un massif blotti entre le Mont Blanc et de la Vanoise. D’autre part, il est facile  d’accès, en quelques heures, le TGV me déposera à Albertville et ce sera le début d’un séjour exceptionnel, sans aucun doute.

L’excitation me gagne au fil des jours, topo et cartes envahissent la table du séjour. Le Tour du Beaufortain se fait en 5 jours, évidemment, cela est insuffisant ! Je ferais bien le tour mais, en y ajoutant des chemins de traverse moins empruntés, pour espérer me fondre et partager avec la montagne avec, en point d’orgue, la Pierra Menta. Il y a une quinzaine d’années, c’était mes années « ski de rando », c’est là que j’ai prêté attention à la Pierra Menta car il y avait la course de ski-alpinisme, 3 jours de course pour réaliser près de 8 000 m de dénivelé. Avec des amis, cela nous a trotté dans la tête, mais nous n’avons jamais osé nous frotter aux caïds du ski de rando. Quelques années plus tard, alors que j’étais passé au trail, la Pierra Menta créa une version été, un trail de 70 km et 7 000 D+ en 3 étapes. Que ce soit hiver ou été ces 2 courses s’effectuent en binôme. Là aussi, j’étais atteint par l’âge limite ! En fait, ce n’est pas l’âge qui était limité, mais le souffle ! Les années augmentent, le souffle diminue, et les regrets s’accumulent. Il n’y a donc plus de temps à perdre, je vais m’y rendre avec ce qui me reste comme souffle, largement suffisant pour la rando.

Cependant, le Beaufortain, je l’ai traversé à plusieurs reprises, en ski, en rando (GR5) et en trail lors de la TDS (Trail des Ducs de Savoie), à plusieurs, avec Christine ou seul avec, à chaque fois des souvenirs impérissables. J’aurais aimé me rendre au « Passeur de Pralognan » ainsi qu’au  « Chemin du Curé », malheureusement l’un est situé à l’extrême Est et le second à l’extrême Ouest. En scrutant les cartes, je me rends compte qu’il me sera impossible de tout faire en une semaine, il faudra donc que je revienne !

En regardant l’itinéraire au départ de Queige, point d’entrée du Beaufortain, je prends conscience que durant cette semaine je ne redescendrai jamais en vallée, donc pas de réapprovisionnement possible. Je fais le point sur les refuges et après réflexion, me décide à en réserver quelques uns et j’y ajoute même des demi-pensions ! J’espère que les nuits en tente seront étoilées. Durant quelques jours je fais encore quelques modifications en fonction de la disponibilité des refuges. Au final, ce ne sera pas de l’autonomie, mais le plaisir sera là, sans aucun doute.

Alors qu’il y a 2 semaines j’étais à « Cham » pour le Marathon du Mont Blanc avec grand plaisir (mon compte rendu ICI), je vais me rendre de l’autre coté de la montagne, dans le Beaufortain.

Me voilà donc (re)parti pour une semaine dans le Beaufortain, massif magnifique qui m’a déjà gravé de nombreuses images en tête. Après un départ à 07h30 de Lille, au fil des kilomètres, au travers des fenêtres du TGV, du plat pays qui est le mien, le décor est de plus en plus accidenté et les sommets semblent de plus en plus inaccessibles.

A 14h30, j’arrive à Albertville, la ville aux 5 anneaux acquis pour les Jeux Olympiques d’hiver de 1992. A ma descente de train, c’est une bouffée de chaleur qui m’accueille. J’avais bien vu au travers des vitres que le ciel était azur mais je ne m’attendais pas à cela. Seconde surprise, à ma sortie de la gare, la ville semble morte ! Certes, nous sommes le dimanche 14 juillet en après-midi, mais là !

Ayant décidé de me rendre à Queige à pied, le sac sur les épaules, je pars en quête d’eau. Une fois le plein fait, je suis la trace GPS que j’ai réalisé à la maison pour privilégier les chemins. Après quelques centaines de mètres et après avoir traversé l’Isère, la montée commence. Les quatre premiers kilomètres se font en plein soleil et sur le bitume, mes pieds n’aiment pas et commencent déjà à chauffer. Comme pour mon retour, mon train est tôt, il me faudra bivouaquer proche d’Albertville, je repère les rares terrains plats pour planter la tente. Sortie de Venthon, la route se transforme en chemin de sous bois, ouf ! Je longe le torrent le Doron qui me procure un peu de fraîcheur.

A 05h30, je suis au plan d’eau de Queige, sous une halle ombragée se tient un marché des producteurs locaux, j’en profite pour acheter pain, fromage, saucisson et fruits, nourriture de base pour un randonneur. Un food truck est aussi présent. Encore, 300 mètres et je suis au Camping des Glières.

Le camping est situé à mi-chemin entre Albertville et Beaufort (10 mn en voiture), il est en bordure du Doron qui donne un peu de fraîcheur. Il y a de jolies petites maisons « enchantées » en location. Après mon installation, j’apprécie une excellente douche puis je profite du food truck pour me restaurer. A 20h30, je suis déjà de retour car déjà fatigué, la chaleur y étant probablement pour quelque chose.

Après 7 heures de voyage en train, 10 km et 300 de dénivelé positif à pied, sous une température dépassant 30° avec mon sac à dos de 15 kg, à 21h00, extinction des feux, artifices et autres.

Ce carnet de route retracera mon tour du Beaufortain effectué en solo. J’ai choisi de parcourir l’itinéraire classique à quelques exceptions près. Pour des raisons logistiques, le départ, et « presque » l’arrivée se sont faits à Queige.

 La vidéo de ce 14 juillet (1'32'')

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