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Jean VRP de la montagne
18 juillet 2021

2021-07-18 GR5-Via Alpina-Mercantour J18

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18 juillet

Au départ du Refuge de Furfande (2 293 m)

Via : Le Chatelard - Les Escoyères – Pont de Bramousse - Bramousse - Col de Bramousse 

Malgré que ma nuit fut hachée et que je me sois réveillé à plusieurs reprises, j’ai le sentiment d’avoir bien récupéré. 04h30, je quitte le dortoir avant que la montre ne vibre et pars m’habiller dans les sanitaires. Après un petit déjeuner au calme, à 05h30, je laisse Furfande entre chien et loup, boosté comme jamais !

 

Un cadran solaire

Le ciel est bleu pâle, une seule étoile est encore visible, pas un nuage. Il fait un peu frais, j’ai juste la polaire, le silence m’envahit, si cela durait, cela pourrait être perturbant, totalement inhabituel. Marchant dans une herbe rase je ne perturbe en rien cette situation, totalement intemporelle ! Je passe entre les bivouacs installés à proximité du refuge. Ceux qui se lèvent après moi, ce sont les oiseaux, je perçois quelques sifflements, c’est vraiment magique. Des sifflements sur un fond vide, vide de toutes pollutions sonores, les sifflements ont une pureté incroyable ! Ils enchantent mon départ, un départ matinal, qui vaut la peine d’être connu, pour cela, il vaut mieux passer la nuit au refuge. La falaise de la Crête du Croseras renvoie probablement un léger écho, c’est vraiment top !

 

Au début la descente est vraiment tranquille, cela fait 15 minutes que je suis parti, une sente bien marquée, faiblement descendante, de très bonnes conditions de mise en jambes. Je contourne doucement la Crête du Croseras et je découvre, sur l’autre versant, Bramousse vers le lequel je me dirige, 1 100 m de D- plus bas avec petite remontée de 250 m de D+. A Bramousse, il me restera 800 m de D+ pour rejoindre le col éponyme et enfin 600 m de D- pour redescendre sur Ceillac. Mais pour l’instant, sous les crêtes de Croseras, le sentier quitte les alpages d’altitude, rejoint le col de la Lauze (2 097 m), du nom de l’ardoise noire locale, cette ardoise que l’on retrouve sur tous les chalets de montagne. Vu son poids, les toitures sont soutenues par des troncs de mélèzes, ce qui donne une magnifique architecture. Le soleil commence à éclairer les sommets, des images uniques qui se répètent presque chaque matin, la palette de couleurs est unique, je ne saurais donner le bon qualificatif, c’est tellement beau. J’en reviens toujours à une phrase de Mémé, ma maman, « Le monde appartient aux gens qui se lèvent tôt ». Rien à dire, elle avait totalement raison.

 

Un four à pain

Je continue ma descente vers la vallée et, le soleil continue à monter vers son zénith. Avec le jeu des ombres des falaises et sommets, cela me donne l’impression que le soleil me court après pour me rattraper pour me chauffer les épaules. Comme si j’avais besoin de cela ! Vers 7 heures, j’arrive à la première habitation aux Escoyères (1 532 m), il y a une table de pique-nique, elle est juste à hauteur pour déposer le sac, j’en profite pour passer en mode été. J’arrive et traverse le hameau des Esponces, il y a dizaine de chalets avec sur la face sud, des cadrans solaires, mais pour l’instant, le soleil est bien trop bas pour me donner l’heure. Il y a aussi un four à pain qui a l’air d’être toujours en activité. C’est vraiment sympa de slalomer entre ces chalets sur une sente d’herbe bien rase. Jusqu’à maintenant, la descente a vraiment été sympa, peu de passages techniques. Il y a une petite route qui dessert ces hameaux avant de se transformer en chemin de montagne.

Ici, c’est la limite des alpages, dorénavant je suis dans une forêt de sapins. En quittant les Esponces, je prends une toute petite sente avec un beau dévers qui coupe les nombreux lacets de la route. Bien que l’erreur soit peu probable, je vérifie quand même ma trace. Au bon moment semble-t-il, car j’en suis sorti d’une vingtaine de mètres, rien d’important. Alors que cela fait plus de 2 heures que je descends, c’est particulièrement raide, faire demi-tour et remonter me paraît bien difficile, les muscles ne comprennent pas ! Remonter vers le col de Bramousse, tout à l’heure, ne sera pas facile !! Je continue de descendre vers le fond de la vallée où un torrent commence à se faire entendre. Plus je descends, plus je l’entends mais je ne vois toujours rien, les quadris souffrent, ils sont impatients d’en finir avec ce sentier bien pentu, les lacets sont de plus en plus serrés. Je suis toujours dans les arbres, la vallée très encaissée ne laisse que peu de place au soleil, à cette heure il ne peut y pénétrer. Il me faudra encore un peu de temps pour retrouver la petite route et franchir le pont de Bramousse qui enjambe le Guil qui rejoint Guillestre et Mont Dauphin. Cette route arrive de Guillestre, elle se dirige vers Aiguille, Abriès et L’Echalp, son terminus. Un panneau indicateur indique : Bramousse, 45 minutes et Ceillac, 5 heures.

 

Bramousse

Entre la fin de la descente et la remontée, il n’y a pas plus de 100 m, l’inversion de la pente est difficile pour les jambes, je redémarre doucement, je n’ai pas le choix, prendre un nouveau rythme, est mon but. J’arrive au hameau des Garçins, je jette l’éponge, j’abandonne ! La course poursuite avec le soleil est bel et bien terminée, aucun doute, je suis bien au soleil et ça chauffe ! Je me souviens lors de vacances à Pralognan, chaque matin, je prenais un café en terrasse exactement au même endroit et je faisais le parallèle entre les aiguilles de ma montre et les premiers rayons du soleil qui éclairaient les sommets environnants, un moment mystique, toujours à l’heure, la nature est vraiment belle et magique. Partir le matin à la première heure, c’est l’une des raisons pour laquelle je pars chaque jour au lever du soleil, lui est à l’heure depuis toujours et bien avant moi.

 

De Furfande au Pont de Bramousse, c’est 1 100 de dénivelé négatif, maintenant, ils sont digérés, le changement de la descente vers la montée est validé et mon rythme est convenable. Arrivé à Bramousse, je passe à côté du Riou Vert, un gîte de groupe. Je pensais y prendre un café mais à mon passage, il y a un groupe d’une dizaine de randonneurs excités et bruyants. Ils font le pitre et ne sont pas fichus de répondre lorsqu’à mon passage, je les salue ! Je préfère me sauver. En haut du hameau, je tourne pour retrouver un chemin et remonter la combe du torrent de Bramousse, en lisière de forêt. Je passe sur l'autre rive et suis tantôt le chemin, tantôt des raccourcis. Un moment après, je les entends, ils me suivent à quelques minutes, toujours aussi bruyants. Heureusement qu’ils sont derrière moi, car s’il y a un animal quelconque à voir, ce serait fichu !

Tout en haut dans l'alpage, le Refuge de Furfande

Une heure plus tard, plus de son, l’ascension du col les a calmés, ils doivent moins faire le guignol maintenant avec leur petit sac à dos. Charline ma petite fille (6 ans), en a un de même type, juste pour mettre une bouteille d’eau et une pomme ! Une bande de cons ! Heureux de ne plus les voir et les entendre. Je parviens aux Chalets d’alpage de Bramousse à 1 894 m d’altitude, une dizaine de chalets rénovés, ils sont chouettes dans un environnement unique, cela étant, il faut aimer l’isolement. Il y a un panneau indiquant le col de Bramousse à 1h10 pour 2 km. Moins de 2 km/h, cela donne une idée du pourcentage, à moins que ce ne soit le terrain qui ne devienne technique. Une pause pour un complément d’eau à la fontaine, une barre de céréales et je reprends ma route. Un couple est en vue quelques centaines de mètres derrière moi, il ne fait pas partie des branquignoles de tout à l’heure, il est silencieux et marche d’un bon pas.

Depuis le début de l’ascension de ce col, je traverse des troupeaux de vaches, rien d’exceptionnel me direz-vous ! Sauf que le premier troupeau était composé de vaches, toutes blanches, le second était blanc avec de petites taches marron et le troisième entièrement marron. Ces 3 troupeaux sont en liberté en alpage, pas très espacés, mais chacun reste dans son coin, comme si ils ne voulaient pas se mélanger ! Je ne sais pas si cela est dû au hasard ou si cela est propre aux races ! J’ai l’impression que les vaches me regardent comme une bête !! Je n’en reviens pas !! Pour parfaire cette situation, j’ai le sentiment que les marmottes me sifflent !! Du jamais vu !! J’arrive aux Sagnes à 2 186 m d’altitude, cela s’adoucit, je remonte dans une prairie puis après quelques lacets dans une zone de pâturages parsemée de mélèzes, j’atteins le col de Bramousse (2251 m) en même temps qu’un groupe de néerlandais arrivant de Ceillac, de l’autre versant. De mon côté, le couple que j’apercevais était en fait, la tête d’un groupe de trailers. Cela faisait déjà un moment que je les voyais dans mes rétroviseurs mais je ne voulais pas qu’ils me rattrapent, un jeu totalement puéril qui m’a fait garder un très bon rythme. Content de moi, car eux, ils voyagent avec le minimum requis, au col ils prennent la direction du col Fromage sur le GR5, je ne les verrais plus. Je fais une nouvelle pause, cette fois,  pour profiter du point de vue que ce col m’offre. Nous sommes une quinzaine sur ce col, le Queyras est moins accidenté que les Alpes du Nord et beaucoup plus ensoleillé, certainement une des raisons de cet engouement.

Au Col de Bramousse (2 251 m), direction Ceillac

Dans 2 heures je serai à Ceillac à 1 600 m, ce sera un peu la ville pour moi, pourtant il n’y a que 300 habitants à l’année. Ce village en fond de vallée, accessible en voiture, est le principal point de départ du tour du Queyras, le GR58. Mais aussi, plein d’activités : vtt, via ferrata, escalade, sans oublier le ski sous toutes ses formes et autres. Dans mon cas je croiserai beaucoup de touristes mais surtout je pourrai faire le plein de provisions. La descente se fait bien par un bon sentier, je croise quelques personnes plus âgées que moi manifestement, cela me prédit peut-être encore quelques belles années en montagne. Alors que depuis 1 heure je descends d’un bon pas, je croise deux vtt, un couple, ils sont à la poussette, je ne sais pas s’ils ont un problème technique ou physique. Nous nous saluons et nous souhaitons une bonne journée, je préfère ma place car le col est loin, surtout lorsque l’on pousse un vélo !

 

 

En haut, le Col de Bramousse

Ca y est, je suis sur la plaine, une grande plaine dominée par les foins, je passe à côté d’une l’église qui est à l’écart du village, bizarre ! Je vois un autre clocher qui me semble être au cœur du village, deux églises dans un village de montagne, je n’en connais pas la raison, mystère ! Il fait grand soleil, l’odeur de la coupe des foins me chatouille les narines, c’est bien agréable, je suis content de cette nouvelle étape avant d’attaquer les étapes Italiennes qui seront plus difficiles en terme de distance et de dénivelé.

A 13 heures, je suis au pied du randonneur du gîte, Les Baladins, une sculpture en bois très représentative du lieu. A Ceillac, ce gîte est une institution qui se met en quatre pour le bonheur des randonneurs. Ici comme ailleurs, la fréquentation est faible, étant seul, l’on me donne une petite chambre pour le tarif d’un dortoir ! Je m’empresse de prendre une douche, faire ma lessive et me mettre en tenue de touriste pour aller déjeuner à l’ombre d’un parasol. Que c’est bon !

Ceillac et son randonneur

Puis, retour au gîte pour une méga sieste, à l’extérieur, le soleil est trop chaud pour une chaise longue. Lorsque la montre vibre, cela fait 1h30 que je me suis assoupi, maintenant, je suis au top ! Je fais le point de mes victuailles, je n’ai plus rien, ma liste de course est vite faite : corn flakes, lait en poudre, pain, saucisson, fromage, chocolat et des piles pour le GPS. Je pars me balader dans le village, ici, on ne peut pas manquer l’heure, il y a de nombreuses façades ornées de cadrans solaires, enfin si le soleil est présent, mais aujourd’hui, aucun problème ! Au retour j’entre dans une petite superette et trouve tout ce que je souhaite, parfait. Passant devant un distributeur, je retire de l’espèce pour le paiement des refuges en altitude. Pour terminer, j’arrive à trouver un bouchon spécifique pour ma gourde car le précédant fuyait copieusement !

 

Autant que vers 14 heures, il y avait peu de monde dans les ruelles, maintenant, à 17 heures, la chaleur est plus supportable, il y a beaucoup de monde. Avant de rentrer, je donne des nouvelles à Christine. Au retour, j’étale tout sur le lit et refait mon paquetage en éliminant un maximum d’emballage. Au repas, nous sommes 3 sur une table de 4, des échanges toujours très sympas avec 2 personnes à priori de mon âge. Pour 09h30, je suis dans un bon lit pour un bon repos avant l’Italie.

 La vidéo de la journée, c’est ICI (1'44'')

La suite, c'est ICI

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  • VRP, Voyager, Randonner, Pratiquer la montagne. Ce blog, a un seul but, partager la passion du Outdoor en montagne (randos, trails et autres) au travers de comptes rendus, de photos et de vidéos. Il y a plus de 100 publications, plus de 10 000 photos et de nombreuses vidéos. Pour être informé des publications, inscrivez-vous à la newsletter et n’hésitez pas de partager.
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