2007-10-27 Trail des Templiers

Trail des Templiers

Si vous souhaitez commencer par regarder les photos, elles sont visibles à la fin de ce compte rendu.

Depuis mon retour du Marathon du Mont Blanc et mon inscription aux Templiers, je me demande si je ne vais pas trop vite en besogne et, en même temps j’ai tant envie, tant envie de découvrir la nature, alors sans contre indication, pourquoi pas ? J’ai la chance d’avoir intégrer un groupe de pro qui me conseille à l’entraînement et pour la course, en plus ils sont sympa, que demander de plus ?

Les entraînements des mois de juillet à octobre se passent principalement sur les côteaux d’Elnes et de Wavrans sur l’Aa, de petites côtes courtes mais avec un bon pourcentage. La fin octobre arrive et nous voilà, à 7 (Maryse, Bernard, François, Jacques, Jackie, Thierry et moi) dans un camping car que nous avons loué pour l’occasion. La course a lieu à Nant (Aveyron), un village de 800 âmes et les locations sont rares, mes compères le savent bien, ils connaissent la course, tout comme le Trail de la Vallée des Lacs et le Marathon du Mont Blanc que je viens d’effectuer, ils ont une liste de courses impressionnantes à leur actif. L’ambiance sur la route me donne l’impression que nous allons faire la fête plutôt que nous nous rendons à une course. Ils ont même quelques déguisements et m’affable d’une perruque de longs cheveux blonds.

Une pause au majestueux pont de Millau, puis nous quittons l’autoroute pour rejoindre Nant par une route sinueuse et pittoresque des Cévennes. L’automne est déjà installé donnant une palette magnifique de teintes du beige au marron.

Dès notre arrivée, nous installons notre camping car presque au centre du village. A peine installés, un copain de la fratrie arrive, il est de Castres, ils l’on connu en 2004 lors du Marathon des Sables (course de 250 km dans le désert marocain) puis se sont revus à la Diagonale des Fous sur l’île de la Réunion l’an dernier. C’est une personne très sympa avec une grande joie de vivre communicative. Il installe sa tente juste à côté de nous.

Après le repas nous allons retirer nos dossards et, je ne sais pas si cela est une coutume au LNA mais, mes compères « m’imposent » de mettre la perruque blonde pour y aller. Si cela est un bizutage du club, je m’y plie et joue le jeu. En déambulant dans Nant nous rencontrons Karine Herry (9 fois vainqueur des Templiers et surtout, des dizaines de fois championne de France dans diverses catégories), naturellement, une photo s’impose. Une photo aussi avec Dominique Nugre, trailer très sympathique, de l’équipe Quechua. Nous voyons aussi Hervé du LNA arrivé avec son épouse, sa fille et Jérémie, son beau-fils.

En fin d’après midi, nous allons reconnaître les 2 derniers kilomètres, soit à partir du Roc Nantais, une descente très piégeuse, en dévers et jonchée d’une multitude de racines et de roches. Tout en mono trace, le sentier nous mène aux abords de la rivière, la Dourbie, avant de la franchir pour l’arrivée entre deux haies de chrysanthèmes, est-ce un signe ? J’espère voir cela demain. Pendant ce repérage, nous faisons aussi une photo avec Thomas Lorblanchet (pas très souriant), le chef de file de chez Salomon.

Dimanche 28 octobre 04H30 : La nuit a été convenable, après un bon petit déj’, en me préparant, j’observe comment mes compères s’équipent, il y a peut-être des astuces à glaner pour des futurs trails, il ne faut rien négliger.

Dimanche 28 octobre 05H15 : Nous arrivons sur la place de Nant, noire de monde, il faut dire que nous serons 3 300 au départ sans compter les accompagnants, nous essayons de se frayer un passage pour ne pas partir dans les derniers au risque d’être bouchonnés dès les premiers sentiers.

Dimanche 28 octobre 05H57 : Après un briefing concis, une musique surpuissante jaillit des hauts parleurs, il s’agit « d’Ameno d’ Era ». Alors que les enceintes crachent cet hymne, j’ai l’impression que les trailers sont silencieux, en plus des milliers de frontales qui brillent s’ajoutent autant de paires d’yeux brillants. Moi qui suit émotif, j’ai larme à l’œil, me retrouver ici parmi des centaines de coureurs, c’est à peine croyable alors que j’ai rejoins LNA, il n’y a pas 1 an. Je profite pleinement de cet instant. Au final, être ici, c’est facile, il suffit de payer l’engagement, par contre, être à l’arrivée sera une autre paire de manches, à moi de prouver que ma place n’est pas usurpée !

Dimanche 28 octobre 05H59 : Des dizaines de fumigènes rouges sont allumés donnant l’impression que le centre du village est littéralement en feu. Les premières lignes démarrent, nous nous donnons rendez-vous à l’arrivée. Quelques minutes après le départ, je perds mes compagnons de vue rapidement, chacun a déjà pris son rythme. Rapidement, au loin, un chemin lumineux se dessine par les lampes frontales, magique ! Nous évoluons sur une route avant de rentrer sur des chemins forestiers, les décors sont chouettes. Les 28 premiers kilomètres ne font quasi que monter, doucement nous découvrons les vallées environnantes avec le soleil levant, une brume matinale a du mal à se dissiper et cache certains petits vallons. Nous bénéficions d’une belle météo et découvrons les monts cévenols.

Saint Guiral Km 28 : Nous avons fait 1 000 m de dénivelé, nous sommes au tiers de la course. La descente se déroule bien et j’arrive à La Dourbie pas trop fatigué, j’essaye de ne pas m’emporter.

La Dourbie Km 35 : Un ravitaillement complet, un arrêt de 5 mn pour moi, d’autres filent, nous sommes juste à la mi-course, je temporise. Je repars doucement pour la Crête du Suquet, d’ailleurs je ne sais pas faire plus vite. Malgré tout, j’y arrive assez vite !

La Crête du Suquet Km 40 : Le soleil et les couleurs d’automne mettent en valeur les Cévennes. Le nouvel objectif c’est Trêves, 800 m D- plus bas. Une nouvelle fois, cela se passe bien même si j’ai frôlé la chute à plusieurs reprises dans des passages glissants.

Trêves Km 45 : Nouveau ravitaillement, une petite pause fait du bien, il me reste 28 km, ce n’est pas rien ! Je ne sais pas où je me situe mais il y a beaucoup de trailers ici, donc, pas de panique. Je quitte cet endroit pour la dernière longue montée qui se fait un peu au ralenti, la fatigue commence à se faire sentir.

La Roquarie Km 51 : Content d’y être arrivé, je ne m’arrête pas, les sentiers sont de plus en plus étroits, si je veux doubler un coureur, il faut presque qu’il soit consentant ! Je rattrape de plus en plus de coureurs et je vais de moins en moins vite jusqu’au moment où je me retrouve à l’arrêt ! Evidemment, quelques coureurs râlent, pour ma part, je profite pour m’alimenter, bien boire et récupérer. Il faudra attendre environ 30 mn pour que ce bouchon se dissipe, l’origine quelques descentes successives à faire en s’aidant obligatoirement d’une corde, car c’est pentu et gras. Chacun y va de sa remarque et aborde l’heure de la barrière à horaire à Saint Sulpice, tout proche d’ici. J’essaye de me raisonner mais le stress monte doucement.

Saint Sulpice Km 55 : Dernier ravitaillement et dernière barrière horaire, je bois, fais le plein d’eau, je ne demande pas mon compte et me « sauve », plus de temps à perdre ! Je sais qu’à partir d’ici, il n’y a plus de réelles difficultés. Je suis soulagé d’y être passé, par contre, il y avait encore beaucoup de monde dernière moi. Le sentier navigue entre les arbres et je suis content de pouvoir courir à nouveau, je suis souvent sur un tapis de feuilles mais il me faut rester prudent, je ne sais pas si elles cachent quelque chose ! C’est vraiment agréable d’être là, j’en oublie presque les kilomètres effectués. Encore quelques petites montées et descentes et j’arrive au Roc Nantais.

Roc Nantais, à 2 kilomètres de l’arrivée : J’entends les haut-parleurs de l’arrivée, l’émotion me gagne, je vais réussir ce nouveau défi, mais avant, il faut descendre de ce Roc sur ses pieds. Avec les jambes et la tête bien fatiguées, je fais attention. Après le passage de centaines de trailers, les racines, pierres, dévers, et autres ajouté à une grande fatigue, la descente se trouve très dangereuse.

Ca y est ! : Je vois la rivière, j’y suis, je passe le pont et mes compagnons sont là, ils m’attendent pour me féliciter avant d’aborder la haie de chrysanthèmes, toujours vivant bien que diminué physiquement !

Il m’aura fallu un tour d’horloge, 12h16 exactement pour boucler ces 73 km et 3 000 m D+ de ce trail. Côté abandons, il y en a environ 1 000, mais pas chez nous, nous sommes tous finishers comme l’atteste notre tee- shirt que nous avons eu en guise de récompense à cette course.

Voici nos résultats : Jackie 09h20, Jacques 09h55, Thierry 10h23, Hervé 11h17, Maryse et François 11h28, Jean 12h16, Bernard 13h37.

Nous rentrons pour une bonne douche avant un excellent restaurant tout comme la nuit qui suivra.

Le lendemain, lorsque je me suis levé, cela m’a fait « bizarre », mes jambes étaient un peu flageolantes et fainéantes les premières minutes, qu’elles se rassurent, plus de projet en tête…….pour l’instant !

En attendant, je suis très content de mon week-end, l’esprit de groupe et le fait d’être finisher sur un trail connu et reconnu m’ont comblés. Je ne ternis pas l’image du LNA

Au retour, nous déjeunerons sur une aire d’autoroute, au menu, charcuteries Occitanes (excellentes) offertes par Luc

Les photos, c’est ICI