Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jean VRP de la montagne
3 juillet 2021

2021-07-03 GR5-Via Alpina-Mercantour J3

Jour précédent

03 juillet

Au départ du Refuge de Chésery (1 972 m)

Via : Col des Portes de l’Hiver, Chalets de Chaux Palin, Chalet de La Pisa, Col de Coux, Croix d'Increne, Barme, Bonavau, Pas d’Encel, Cabane de Susanfe

 

Le Lac Vert

Comme prévu, il est 04 heures 30 lorsque ma montre vibre. Dans le dortoir, nous étions 4 dispersés aux 4 coins (Dortoir de 12 couchettes). Malgré un bon couchage, ma nuit a été perturbé par mon genou, je n’arrivais pas à dormir sur le côté, je devais rester sur le dos ce qui est inhabituel pour moi. Etait-ce véritablement mon genou qui était demandeur ou était-ce mon subconscient qui en était à l’origine ! Une réponse qui ne tardera probablement pas, à suivre donc ! Mes affaires, prêtes de la veille me permettent de sortir du dortoir avec un minimum de bruit. Dans l’autre dortoir, François fait de même. Une fois sortis, nous pouvons finir de nous préparer et de nous rendre dans la salle pour prendre le petit déjeuner. Tout est prêt, un thermos de café, du pain, du beurre, de la confiture de myrtilles, rien à dire, c’est parfait.

 

Le Massif des Dents Blanches

A 05h30, nous sortons du refuge, il fait 5°, le jour se lève. Au loin, nous distinguons une frontale, il s’agit d’un couple avec un enfant d’une dizaine d’années partis au col voir le lever du soleil. Nous devions prendre la rive droite du lac mais le gardien nous a conseillé de suivre la rive gauche car il y a encore des chutes de pierres. Pas de risque inutile, nous suivons son conseil et débouchons au Col des Portes de l’Hiver à 2 099 m, nous sommes à proximité de l’arrivée des télésièges de Mossettes arrivant de France (Les Lindarets-Avoriaz) et de Suisse (Crozets). Nous sommes sur un chemin de montagne sans aucune difficulté technique, le soleil s’est levé et la chaleur commence à être bien agréable. Ici aussi je reconnais bien ce secteur grâce à quelques points de repères. Les alpages sont magnifiques, quelques marmottes matinales sifflent déjà, nous en voyons qui détalent.

 

Au Col de Coux (1 920 m), nous nous séparons

Nous passons à proximité des Chalets de Chaux Palin, puis de La Pisa (1 680 m) où nous retrouvons le couple parti pour le lever de soleil en pause à l’alpage. La remontée vers le col affiche un bon pourcentage mais avec une cadence régulière nous y arrivons sans souci. Il est 08h00 quand nous sommes au Col de Coux (1 920 m). Tout comme des milliers d’oiseaux, François migre vers le Sud et moi plein Est, c’est ici que nous nous séparons. Le Col de Coux et le Col de Bretolet sont des endroits de passage pour de nombreux endroits migrateurs (Selon différentes études près de 5 milliards d’oiseaux empruntent 2 fois par an ce passage entre Eurasie et l’Afrique). Nous avons partagé 2 belles journées sans imposer quoique ce soit à l’autre avec de bons moments de partage. Nous nous promettons de donner de nos nouvelles. Je garderai un excellent souvenir de ce petit bout de chemin partagé. François a été parfois mon lièvre, une très bonne chose pour moi car je ne suis pas encore rentré véritablement dans mon « trip ». Plusieurs fois, j’ai appelé François, « Philou » ! Deux personnes sensiblement identiques. Pour François, c’était son 1er trek seul, le fait de l’avoir commencé à mes côtés l’a rassuré, c’est la seule chose qui lui manquait, un peu d’assurance. C’est un multi sportif qui s’est préparé au top ! Moi qui ai déjà fait le GR5, il en connaît plus que moi, il m’énumérait tous les refuges et lieux potentiels de bivouac. En plus de tout cela, il a le matériel adéquat, un vrai pro. J’espère qu’il ira au terme de ce GR5 à Menton.

 

A proximité de la Croix d'Increne

Maintenant, je me retrouve seul, sur mon single, je quitte le GR5 pour le GRP « Tour des Dents Blanches », je suis en crête et je domine le parcours fait ce matin depuis le Col des Portes de l’Hiver avec de beaux points de vue, c’est vraiment très beau, même si le soleil est un peu fainéant ce matin. Je passe à la Croix d'Increne où il y a une table d’orientation indiquant le nom des différentes Dents Blanches. Puis le sentier s’enfonce doucement en Suisse dans le val d’Illiez au travers de nombreux rhododendrons. Durant cette descente, je suis prudent, toujours à l’écoute de mon genou qui semble-t-il m’a oublié ce matin, tant mieux !  J’ai droit à une vue sur Champéry avant d’atteindre Barme (1 498 m). Maintenant, ce n’est plus que du dénivelé positif qu’il me reste, environ 600 m. Le temps s’assombrit et la question que je me pose est : Y aura-t-il de la place au refuge ? En effet, vu l’altitude et la météo incertaine, j’avais pris le parti de réserver un couchage, seulement, avec la gardienne nous nous sommes mal compris ! Résultat, officiellement, le refuge est complet et vu la situation sanitaire, je n’y aurai même pas accès ! Au besoin, ma tente sera mon sauveur !! Cependant, j’ai quand même bon espoir car la météo est, n’ayons pas peur des mots, « pourrie ! ». Donc, il est probable qu’il y aura des annulations de dernières minutes et c’est sur cela que je compte car les orages sont prévus avant 16h !

 

Il est 11h00 lorsque j’arrive à Bonavau, il y a possibilité de se rafraichir et/ou se restaurer. C’est bien tentant mais le temps devient vraiment menaçant alors je fais l’impasse. La montée change de pourcentage, c’est plus raide et parfois plus technique.

 

Un pont de neige à éviter

Un beau pont de neige enjambe un torrent, par chance, il y a peu d’eau dans le torrent. Le pont de neige me paraît bien fragile, alors quelques petits sauts sur de beaux rochers suffiront pour changer de rive. La pluie est arrivée juste avant que je franchisse le Pas d’Encel, ce sont quelques gros blocs à escalader où les bâtons deviennent plutôt un inconvénient surtout que maintenant les rochers glissent. Puis une petite vire, très sympa, sécurisée par un câble métallique et une chaîne pour ceux que le vide impressionne. D’ailleurs, il y a un petit oratoire dédié à deux personnes qui ont perdu la vie ! Avec la pluie qui s’intensifie, il y a un manque d’adhérence sur les rochers, la concentration sur la pose des pieds est primordiale. Après 20 minutes, le Pas d’Encel est derrière moi. Un nouveau vallon s’ouvre à moi avec deux glaciers face à moi. Ils se séparent d’une partie de leurs séracs dans un bruit assourdissant. Le refuge n’est pas encore en vue et la pluie redouble, je baisse la tête engoncée dans ma capuche et j’avance aussi vite que possible, je n’ai aucun intérêt à vagabonder sous un tel temps. Pour compléter, les nuages sont descendus, c’est une véritable purée de pois, je ne m’imagine pas un instant essayer de passer le col, espérons qu’il y aura de la place au refuge ! A 13 heures, il est en vue, cela me redonne un peu de souffle pour terminer cette étape, la Cabane de Susanfe (2 101 m) s’ouvre à moi. Pourra-t-elle m’accueillir ? La réponse dans quelques minutes.

 

En direction du Pas d'Encel

Je dépose mon sac dans le sas d’entrée, mets mon masque et rentre dans cet abri le bien nommé « Refuge ». La gardienne est connue comme étant stricte, un peu militaire, je me fais petit lorsqu’elle m’accueille, je lui demande illico s’il y a une nuitée de disponible. A cela elle me répond que suite à des désistements, je peux « m’installer ». Je la remercie et lui demande une soupe bien chaude. Ouf ! Pas de bivouac sous cette météo, un soulagement. Ici, c’est un refuge comme ceux de haute montagne, pas d’électricité, pas de sanitaire, c’est rustique, un refuge uniquement fait de pierres et de mélèzes, qui a une « âme ». Pendant que l’on me prépare ma soupe, je me libère de mes chaussures dans lesquelles je bourre des journaux pour absorber l’humidité, et il y en a, elles « glougloutent ». Suit ma veste qui elle aussi est trempée et je me couvre de vêtements secs et chauds. Après avoir apprécié et consommé lentement ma soupe, je me dirige vers le couchage dans le dortoir qui m’a été attribué pour une sieste régénératrice, sous ma genouillère, mon genou ne se plaint pas. Au réveil, d’autres randonneurs et trailers arrivent sous l’orage, ils sont transis de froid, complètements trempés, il y a beaucoup de féminines. Pendant ce temps, je prends des notes pour mon compte rendu puis je passe mon temps dans des livres de montagne. Un panneau indique la déviation à utiliser en cas d’enneigement tardif, je verrai cela sur le terrain !

 

Le dîner dans les refuges, c’est 19 heures, ici aussi. Je suis à l’extrémité d’une grande table, à l’autre bout, deux filles d’environ 25 ans, le covid !! Résultat, un dialogue qui finira par prendre le dessus mais en fin de repas. Nous sommes 25 à table (50% de remplissage du refuge), la plupart sur le Tour des Dents Blanches. Au menu : Soupe à la tomate, couscous, crème dessert carambar, je suis rassasié.

A 21 heures je quitte la table, demain le déjeuner est à 06 heures.

La vidéo de la journée, c’est ICI (3'35)

La suite c'est ICI

Profil J3

Parcours J3

20210703_111807

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Jean VRP de la montagne
Publicité
Jean VRP de la montagne
  • VRP, Voyager, Randonner, Pratiquer la montagne. Ce blog, a un seul but, partager la passion du Outdoor en montagne (randos, trails et autres) au travers de comptes rendus, de photos et de vidéos. Il y a plus de 100 publications, plus de 10 000 photos et de nombreuses vidéos. Pour être informé des publications, inscrivez-vous à la newsletter et n’hésitez pas de partager.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Visiteurs
Depuis la création 7 032
Mes liens
Prochainement
c'est dans : Cliquez ICI
Newsletter
Catégories principales
Derniers commentaires
Le Beaufortain

Pellicule 2

L'envie - La réussite

Pellicule

Publicité