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Jean VRP de la montagne
20 juillet 2021

2021-07-20 GR5-Via Alpina-Mercantour J20

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20 juillet

Au départ du Refuge Campo Base à Chiappera en Italie (1 642 m)

Via : Saretto - Sorgenti del Fiume Maira - Col Ciarbonet - Grangie del Vallone - Ricovero Unerzio - Passo della Gardetta - Passo Rocca Brancia 

Le réveil est difficile, l’accumulation probablement !

Un bon début de journée

Je sors du dortoir sans faire de bruit, je ne veux pas réveiller les deux p’tits jeunes !  Il n’y a pas de salle hors sac donc, c’est dans le couloir, que je m’habille, que je masse mon talon à la NOK et que je déjeune. Debout, ce n’est pas ce qui se fait de mieux, mais un thermos de café bien chaud m’attend. Accompagné de pain, beurre, confiture, abricot, pomme et jus de fruit, c’est parfait. Pour le sandwich, qui me paraît bien appétissant, je lui réglerai son sort ce midi.

 

Rocca Provenzale

L’orage d’hier soir a fait chuter la température, il fait frais mais le ciel est dégagé. Dès les premiers mètres, le talon chauffe, cela m’inquiète et m’interroge, espérons que cela ne soit pas néfaste pour la suite. Le sentier, à flanc de montagne est légèrement descendant dans les sapins, un beau début de journée. Même si le soleil n’éclaire pas encore les sommets, le ciel commence à s’éclaircir. Le torrent Val de Maurin que je longe alimente un lac hydro-électrique, une fois encore, l’eau est d’une grande transparence. Au travers des sapins, les premiers rayons de soleil illuminent la pointe des sommets les plus élevés. Le sentier est bien agréable, majoritairement, c’est de l’herbe qui a été coupée, merci aux amis italiens car, il y a beaucoup de grosses pierres enfouies qui peuvent provoquer une entorse. Je me dois d’être souple sur mes chevilles en jouant de l’équilibre. C’est en fait ce que je fais depuis le Refuge de Furfande car je n’utilise plus de bâtons.

 

Lever du soleil

J’arrive au Col Ciarbonnet à 2 206 m, la montée qui n’était pas technique m’a paru très longue pourtant, je n’ai fait que 10 km et 600 m de dénivelé positif, la journée risque d’être longue ! Elément probant, alors que je ne regarde que très peu ma montre, je l’ai déjà regardé à deux reprises ! Poids de la fatigue, poids de l’âge, poids du sac, des éléments déterminants à mon fonctionnement. Pourtant, je suis toujours dans les temps estimés sur les panneaux d’indication, mais je n’ai pas « la pêche » ! Moi, qui dis toujours que j’aime pratiquer la randonnée au dessus de 1 600 m pour profiter des points de vue, j’ai accédé à ce col à travers de hautes herbes tout en sous bois, au départ dans les sapins puis dans les mélèzes. Il faudra que je révise mes classiques, à moins que le réchauffement climatique ne contredise mon apprentissage à l’école primaire !

 

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Qui dit passage de col, dit changement de versant, changement de végétation, changement de décor. Je passe côté adret, le ciel est bleu, bleu, bleu ! Je suis dans un alpage bien agréable. Un beau chalet est visible un peu plus bas. Le sentier, sans aucune difficulté technique, est sympa, il devient même carrossable avec des murs de soutènements impressionnants. C’est probablement les conflits franco-italiens qui ont été à l’origine de cet aménagement. Heureusement que ce chemin est roulant car je sens toujours mon talon, j’essaie de modifier ma pose de pied pour le soulager, mais… Une nouvelle fois, j’ai l’impression qu’aujourd’hui sera une journée fantôme, sans l’ombre d’une personne, si je recherchais une solitude complète, je ne suis pas déçu, ni-bipède, ni quadrupède ! Je pensais faire une pause au chalet vu du dessus à une table extérieure mais, je me contenterais d’un rocher car le chemin l’a contourné et je suis bien en dessous du chalet.

 

Une pensée aux copains du LNA

Je finis par trouver un rocher à ma hauteur, pendant ma pause « barre de céréales », un vététiste italien (sans moteur) s’arrête pour me saluer. Nous parlons un peu et connaissant l’autre versant (bien technique), je lui pose la question s’il passe le col et il me répond : « Je travaille cet après-midi alors je fais une petite sortie ». Lorsque je vois d’où il arrive et vers où il se dirige nous n’avons pas la même vision de « petite sortie ». En attendant, cet après midi, il va être au top ! Moi, je reprends ma route et descends jusqu’à proximité de Chialvetta puis remonte vers le second col de la journée. Cette fois les marmottes sont de sortie et elles se font entendre, elles sont vives et détalent alors que je suis loin d’elles. Je pense ne pas être très loin du col, ici aussi il y a un bunker datant de la seconde guerre mondiale, il est « habillé » de rochers pour le fondre dans le paysage, ce n’est pas très efficace. Je rentre dedans, je m’attends au pire ! Etonnant ! Il est propre, il n’y a pas de détritus humain et aucune déjection d’animaux, c’est parfait, les murs font au moins 3 mètres d’épaisseur, un excellent abri si l’on est pris par la météo.

 

Décor magique

J’arrive au col, content de mon ascension, je fais quelques photos et lorsque je regarde le panneau qui matérialise l’endroit, je me rends compte que ce n’est pas l’endroit où je pensais être ! Ce col qui se distinguait comme le nez au milieu de la figure ! C’est le Passo della Gardetta à 2 440 m qui offre une vue magnifique sur les deux vallées qu’il relie, il y a aussi le refuge éponyme un peu plus bas là où je pensais faire un break pour mon casse croûte. Seulement, il y a un sentier qui part sur la droite dans le minéral, que de la caillasse, le Passo Rocco Brancia à 2 610 m, c’est par là, il est à 40 minutes. Le sentier s’élève doucement, juste bien pour récupérer tout en montant, quelques passages dans des éboulements mais un sentier bien sympa. Je me fais doubler par 2 trailers, ils marchent à bonne allure, ils ont 40 ans et 14 kg de moins, ça aide ! Je rencontre aussi un vététiste, un vrai, sans moteur, il faut le signaler car, pour arriver ici, il a dû avaler un paquet de dénivelé. Cette fois, je suis au col, un couple est en train de casser la croûte. Au premier rocher qui s’y prête avec une assise correcte, je les imite. Mois qui pensais ne voir personne aujourd’hui, je ne suis pas seul sur cette montagne !

 

Décor magique

Après un bon sandwich suivi d’une pomme et d’un bon carré de chocolat, je suis d’attaque et prends la direction de Pontebernardo prévu pour 3 heures, terme de mon étape. Je suis parti de quelques minutes et dans une dépression, un endroit très bien exposé et à l’abri du vent, un couple d’italiens d’un certain âge, 70 ans peut-être, prend le soleil. Nous nous saluons mutuellement et la dame, aidée du langage des signes, me demande, d’où je viens et vers où je me dirige, je lui réponds et elle me félicite pour cette belle étape. Vraisemblablement, ce sont des locaux, ils doivent connaître la difficulté du terrain et leurs compliments me font plaisir. Je les salue à nouveau et entame ma descente. Je suis sur l’adret et le soleil est au zénith, il fait chaud mais c’est quand même bien agréable.

 

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Hormis quelques petits passages techniques et parfois raides, la descente est tranquille. Il y a un superbe lac en contrebas, le Lac Oserot, mais pour m’y approcher, il y a au moins 100 m de D- qui seront à remonter, alors je préfère m’abstenir. Alors que j’arrive dans des alpages, j’entends des grillons ! Serait-ce l’approche du sud ? Eh non !! Juste quatre vététistes qui descendent en roue libre tranquillement, ils sont à une petite dizaine de mètres dernière moi, ils attendent que le sentier s’élargisse pour me dépasser ! La fatigue me fait perdre le discernement des bruits ! Après les vtt, je croise un couple italien parlant très bien le français, ils vont passer le col et redescendre vers le refuge de Gardetta, juste une boucle sur deux jours.

Je commence à fatiguer, la descente commence vraiment à me paraître longue et en plus, mon talon me titille ! Je rejoins une route, je suis proche de l’arrivée, cette dernière s’enfonce sous la montagne, mais moi je prends l’ancienne route au bord du précipice où le torrent Stura di Demonte s’écoule. Sur l’autre versant, il y a un nombre conséquents de paravalanches chargés de rochers, il ne doit pas être bon d’être ici par mauvais temps !

Passo Rocco Brancia (2 610 m)Après 500 m, je retrouve la route qui sort de la montagne et arrive à Pontebernardo. C’est une petite commune situé à 1 312 m d’altitude. Ici, c’est le calme qui domine, je rentre dans « mon » gîte, le Posto tappa GTA Barricate. C’est un petit bar/restaurant décoré sobrement. Deux allemands consomment en terrasse, moi, je m’offre une bière que je pense avoir mérité. Avec mon sandwich, j’apprécie cet instant à sa juste valeur. Quelques minutes plus tard, le gérant m’emmène au dortoir. En fait, ce n’est pas sur place, c’est une maison dans le centre du village, transformé pour l’occasion. Il y a 3 dortoirs de 4 couchages, une salle hors sac et une douche. Dans le dortoir qui m’est attribué, pour l’instant je suis seul. Je ne m’étale pas trop, prends une douche, masse mon talon puis je fais une petite sieste. Au réveil, je vais me « détendre » les jambes dans ce tout petit village. Les murs sont parés de multiples affiches d’une skieuse de fond olympique, Stefania Belmondo, elle a été médaillée 10 fois aux jeux olympiques. A noter dans les informations que j’ai pu lire, son poids de forme est de 45 kg ! Je ne fais vraiment pas le poids !

 

Lac Oserot

Tout le village a été rénové, les maisons sont sur plusieurs niveaux accolées les unes aux autres, les ruelles sont très étroites et souvent très pentues avec des escaliers, tout à été pavé. A l’extrémité se trouve une église très bien décorée, il est vrai que les italiens sont très pratiquants. Un peu en contrebas, il y a un camping, enfin une aire pour camping car, ici, le bivouac est interdit ! En Italie, la Via Alpina, je n’ai pas encore vu d’endroit indiqué pour bivouaquer, par contre, les aires de camping car ne manquent pas ! Je profite du réseau pour tenir Christine informé de ma balade, de son côté comme du mien, tout va bien.

 A 19 heures, la cloche de l’église s’agite m’indiquant que je dois rejoindre le gîte pour le repas. Dans la petite salle, nous sommes 4 à attendre les festivités. Le gérant qui parle un peu français, m’amène un plat de pâtes arrosé d’une sauce tomate. Avec le pain, je ne fais qu’un sort au plat et à la corbeille de pain. A ma surprise, il m’amène un second plat ! En fait les pâtes c’était l’anti-pasta ! Je m’oblige à manger le plat de résistance pour faire honneur au plat du cuisinier ! Je quitte le restaurant, l’estomac rempli. Je fais le tour du village en quelques minutes pour stabiliser mon estomac.

 

Le Posto tappa GTA Barricate

Dans la petite maison transformée en dortoirs, je rencontre un italien faisant une partie de la Via Alpina en autonomie, nous échangeons bien, un très bon moment même si la compréhension est parfois un peu compliquée, lui remonte vers le nord. Je gagne mon dortoir où je suis seul. Cela me permet de m’étaler, c’est beaucoup plus facile pour refaire le sac.

 

Encore deux étapes de la Via Alpina de faites (R135 et R136), 09h20 de rando. Selon mes prévisions, demain sera l’étape la plus éprouvante en terme de dénivelé positif, plus de 2 500 m, alors je ne traîne pas, à 9h30 je me laisse emporter par Morphée.

 

La vidéo de la journée, c’est ICI (7'06'')

 

La suite, c'est ICI

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  • VRP, Voyager, Randonner, Pratiquer la montagne. Ce blog, a un seul but, partager la passion du Outdoor en montagne (randos, trails et autres) au travers de comptes rendus, de photos et de vidéos. Il y a plus de 100 publications, plus de 10 000 photos et de nombreuses vidéos. Pour être informé des publications, inscrivez-vous à la newsletter et n’hésitez pas de partager.
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