2006-04-09 Trek en Mauritanie P1

Trek en Mauritanie Partie 1

du 9 au 16 avril 2006 by Christine

Si vous souhaitez commencer par regarder les photos, elles sont visibles à la fin de ce compte rendu (partie 2).

Dimanche 9 avril 2006

Ca y est, nous y sommes, il est cinq heures moins le quart quand nous arrivons à Attar. 42° une chaleur écrasante, un aéroport sorti de nulle part, avec des maisons comme des cases. Après les formalités, le change. A la sortie, tout le monde vend des chèches, nous en achetons 2 pour 6000 ouguiyas équivalent de 20€ les 2. Chez nous, c’était 80€ pièce. Nous rencontrons notre guide qui est en boubou bleu et qui s’appelle Dah. Nous sommes 8 pour ce circuit : une famille de Paris avec 4 enfants, 2 ados et 2 enfants d’une dizaine d’années  et nous. Nous partons en 4*4 vers Chinguetti par des pistes ; les vitres sont ouvertes et la chaleur est quand même accablante. Nous sommes desséchés ; heureusement que nous avions emmenés de l’eau. En 2 heures, nous arrivons à Chinguetti au « maure bleu » auberge où il y a douche et WC. Nous dormons à 2 dans une case faîte de feuilles de bananiers tressés, très jolis. Le soleil est couché mais il fait encore chaud.

Le repas est prévu à 20 heures et c’est la surprise, nous mangeons une soupe de maïs, c’est très bon, ensuite, une viande qui ressemble à de la carbonnade et qui est en fait du chameau avec du riz, et comme dessert des biscuits à la banane, puis au lit. J’ai oublié de dire que, pendant le repas, nous avons droit à 3 thés à la menthe le 1^er amer comme la vie, le 2^ème doux comme l’amour et le 3^ème suave comme la mort. Au lit, nous sommes tous dans un genre de case avec 2 matelas épais. Le sommeil ne vient pas tout de suite, j’entends des bruits de 4*4 arriver ; je m’endors et je suis réveillée en sursaut par un grand bruit, je me demande où je suis, Jean se réveille et je me rends compte qu’en fait c’est le bruit de 2 chats qui se battent près de ma petite ouverture en toile. Je me rendors difficilement car il fait encore chaud, heureusement, il y a un petit vent frais.

Lundi 10 avril 2006

Debout 5 heures 30 car nous partons dès le lever du jour. Le petit déjeuner se compose de thé, café, chocolat avec pain et beurre et confiture ; c’est très bon. Nous partons ensuite devant les chameaux ; ils nous rejoindront ensuite. En fait, ce sont des dromadaires et ce sont eux qui porteront nos bagages. Nous arrivons à midi et il commence à faire très chaud. Nous rêvons de tomates et d’ananas bien frais. Nous refaisons le plein d’eau avec des pastilles de Micropur afin d’éviter les diarrhées. Nous avons la surprise d’avoir encore de l’eau fraîche dans la bouteille thermos de mon sac. Nous la finissons ensemble.

Puis, le cuistot nous amène un grand plat en inox avec un couvercle et oh surprise ! Nous avons des carottes râpées, des tomates, du chou avec des maquereaux. Tout cela relativement frais et ensuite de la pastèque ; le tout accompagné de thé comme hier soir (3 thés). L’après midi : sieste, mais nous restons à l’ombre et il fait très chaud. Nous n’arrivons pas à dormir. Dans l’après midi, des enfants viennent nous vendre des babioles. Nous achetons une théière et un porte clé en tricot pour 2000 ouguiyas, une pipe pour Jean pour 1000 ouguiyas et le soleil tape toujours 50° à 4 heures. Nous aidons vers 17h à monter la tente ; tout doucement, le soleil descend mais il fait encore très chaud. Vers 19 heures, nous montons sur la dune face à nous pour voir le coucher de soleil. Entre temps, des vendeuses arrivent avec un bébé, elles sont 3 ; on se demande d’où elles viennent car il n’y a rien à l’horizon, pas âme qui vive  et pas de village. 5 autres arrivent 3 filles et 2 garçons, les 3 premières sont en noir et les autres en vêtements colorés. Celles de cet après midi avaient des gants et étaient couvertes de partout. Elles enlèvent les gants pour la vente mais en repartant, elles remettent tout. J’en tire une certaine conclusion : les filles au-dessus d’un certain âge doivent être couvertes. Nous achetons une 2^ème tabatière.

Le repas du soir se prépare. Le coucher de soleil n’est pas très beau car le ciel est couvert. Au repas, soupe de légumes puis pâtes et saucisses avec poivrons en sauce, c’est très bon toujours avec 3 thés rituels. Je crois que je ferai du thé à la menthe à la maison comme cela. Puis c’est le coucher, le ciel est dégagé, il y a du vent mais la lune est presque pleine, la nuit n’est pas noire. Les chameliers parlent haut et fort et c’est vraiment un peuple amical et secret, imperméable pour nous, les européens. Nous nous couchons à l’extérieur de la tente, il fait doux encore 18°.Le vent monte la nuit et nous nous enfouissons dans nos duvets pour ne pas être gênés par le  sable. La nuit est à peu près bonne.

Mardi 11 avril 2006

En me réveillant, je me rends compte que Patrick, Anne et les enfants qui dormaient dehors hier soir ont tous réintégré la tente cette nuit et je n’ai rien entendu. Ce matin, il fait frais et c’est super agréable. Tout est plein de sable, les duvets, les matelas et nous. Ce matin, après le petit déjeuner où nous avons eu du café, du chocolat, du thé et du pain, de la confiture des céréales, des biscottes et nous mangeons le chocolat que Jean avait acheté à Roissy et que Dah a fait se resolidifier dans son armoire frigo magique. Nous rangeons le tout et c’est le départ.

Nous changeons complètement de paysages ; nous passons des acacias aux buissons d’avas qui ressemblent aux oyats de chez nous. Le sable aussi change de couleur et de consistance. A certains moments, nous avons du sable doré avec des grains cuivrés et à d’autres moments du sable blanc avec du sable cuivré au-dessus ce qui nous fait penser à Anne comme à moi à du cacao sur un tiramisu. Le sable blanc est le fond d’anciens lacs et nous avons sur notre passage 2 tas de sable plus dur, plus foncé, solidifié ce qui est, d’après notre guide, ce qu’il y avait au fond des lacs. Nous avons un petit vent comme hier ; heureusement, car nous trouvons qu’il fait plus chaud qu’hier.

Nous marchons 4 heures et nous attendons les chameliers car Dah veut voir avec eux pour le bivouac. Cela me permet de voir autour de moi ce désert ; c’est magnifique, des dunes de différentes de couleur à perte de vue.Ca et là, des chameaux, une chamelle et son petit. Dah nous a montré des traces de vipère sur le sable puis une pointe de flèche datant du paléolithique et des morceaux de poterie. Enfin, nous arrivons. Il fait déjà très  chaud, nous aidons à monter la tente et nous nous mettons à l’ombre dessous. Dah prépare le thé rituel et le cuistot installe sa cuisine dans une petite tente à côté de la nôtre. C’est fou ce qu’il sort de cette cuisine !

Aujourd’hui, il nous amène une salade de thon, des pommes de terre et haricots verts avec un pot de mayonnaise en plein désert ! Puis un genre de vache qui rit et une orange. Repas de gala pour nous. Ensuite, sieste, difficile pour certains car nous sommes envahis de mouches. J’arrive à me protéger de ces envahisseurs en m’emmitouflant dans mon chèche. En me réveillant, il faut faire le ravitaillement en eau dans la bassine en inox qui refroidit l’eau d’une manière quasi miraculeuse. Nous remplissons toutes les gourdes avec eau et Micropur car il faut attendre 2 heures avant de la boire et nous ne pouvons pas nous permettre d’en manquer !

Ensuite, nous jouons aux mikados de là bas : ce sont des baguettes, noires sur une face et travaillées, et blanches sur l’autre face. Cela se joue en équipe. Nous jouons touristes contre nomades. Nous passons un bon moment et ce sont les nomades qui gagnent (les 3 chameliers, Eloi et Anne) Puis, le soir arrive avec sa relative fraicheur. C’est maintenant le repas avec ce soir, une tajine avec moutons, petits pois et des pommes de terre. Ensuite, toilette toujours d’une manière spartiate ; on a droit à 30cl d’eau pour se laver et des lingettes ensuite. Cela n’est pas désagréable mais une bonne douche et une boisson fraîche  devient le délire de chacun. Puis, nous nous couchons  et dormons à la belle étoile.

 Mercredi 12 avril 2006

Debout à 6 heures ce mercredi, il fait déjà chaud, nous partons à 7 heures. Dah nous montre à un moment un arbre à dent et il nous montre comment faire : il faut couper une petite branche, enlever l’écorce et ensuite le mâchouiller et quand le bout est comme celui d’un pinceau, tu peux te laver les dents avec. On avance encore et on arrive dans un reg où Dah nous montre des bifaces crées par l’homme il y a très longtemps. Entre ces 2 découvertes, Dah a vu des fennecs que nous voyons s’enfuir au loin. On avance toujours et on arrive aux dunes qui chantent. Dah nous explique comment faire ; nous nous asseyons et nous descendons en ondulant pour descendre en s’arrêtant, on entend des vibrations qui ressemblent à des chansons. Les enfants sont enchantés de s’amuser un peu. Et c’est de nouveau la marche, il fait de plus en plus chaud.

Il est 11 heures et nous voyons la tente qui est déjà montée au loin. Jeanne, la petite dernière de la famille est montée sur le dromadaire pour la dernière partie du chemin ; elle est enchantée, elle n’a que 8 ans ½. Nous arrivons à midi et il fait 39° à l’ombre. Nous buvons le thé et c’est le repas : olives noires, poisson riz et maïs et en dessert orange. Manon, une des ados a la diarrhée et elle est mal ! Espérons que nous passerons à côté car nous buvons beaucoup mais, pour l’instant, nous avons toujours du Micropur mais je pense qu’à la fin, nous n’en aurons plus. Il est 4heures et personne ne sort car il fait très chaud. Les chameliers dorment dans la petite tente du cuistot. Les dromadaires sont à l’ombre et dorment. Nous n’avons pas retrouvé les pommiers de Sedan qui sont des arbres avec des pommes vides. A 17 heures, nous faisons notre partie de mikados où les touristes perdent à nouveau. Ensuite, nous partons avec Dah au pied de la grande dune à côté du bivouac qui fait 50m de haut. Au pied, Dah nous explique que c’est une dune chantante ; il faut donc la monter et c’est du sable hyper mou où tu montes 50cm et tu redescends de 25. Nous arrivons en haut où le spectacle est grandiose ; nous y restons ¼ heure puis c’est parti, nous descendons par étape et la dune chante. Nous sommes poisseux de sable et ce soir, toujours pas de douche Dah était reparti au campement et, quand nous l’avons rejoint, il nous annonce qu’il nous donne 20 litres d’eau pour nous laver pour nous 8, c’est le grand bonheur !

La pleine lune se montre et il fait à la fois nuit et jour car la nuit est claire. Nous partons avec un camel et un pot d’eau pour nous 2 et nous nous lavons tout nu dans le désert. Nous finissons notre toilette par une douche avec le reste d’eau et voilà ! Nous sommes propres avec 3L d’eau pour nous 2 et c’est un réel bonheur. Maintenant, c’est le repas, nous mangeons du couscous et une pomme en dessert et le thé rituel ensuite. Puis les chameliers et le cuistot s’installent devant la tente, ils font un feu sur un espace de sable qu’ils ont aplani et creusé un peu ; ensuite, ils enlèvent les braises et mettent un pain à cuire ; ils le recouvrent de sable et de braises ensuite et ils le laissent cuire ½ heure, ensuite, ils dégagent le tout, le retournent et le remettent à cuire de l’autre côté. Il en sort un beau pain rond que nous mangerons demain matin au petit déjeuner. Puis, c’est le coucher et nous dormons comme d’habitude à la belle étoile.

Jeudi 13 avril 2006

Ce matin, réveil à 6h10. Il a fait un peu plus froid cette nuit et le duvet a été apprécié. Petit déjeuner où nous mangeons le pain à la mie très serré qui a cuit hier soir puis, c’est le départ. Nous pourrons nous laver au puits mais avant, nous avons 4 heures de marche ponctuées de haltes où nous admirons le paysage qui est changeant. Nous avons aussi une pause dattes et biscuits ce qui nous fait beaucoup de bien. Nous arrivons enfin à l’endroit du bivouac, c’est une vallée de sable noir qui ressemble plus à un paysage lunaire qu’à un désert mais c’est magnifique. Quand on arrive en haut de la dune et qu’on découvre le paysage, c’est merveilleux. Il est très difficile d’expliquer la beauté de ce lieu, le désert est toujours différent, les couleurs changent, cela va du blanc au noir en passant par tous les dégradés de roux.

Ce matin, j’ai oublié de dire que nous avons rencontré des nomades qui ont essayé, bien entendu, de nous vendre leur artisanat, ils nous offrent le thé mais nous refusons car nous n’avons pas le temps. Dah boit du lait de chamelle, mais nous non car le lait a été coupé avec de l’eau non potable. Donc, je reviens à ce midi où nous avons toujours le rituel du thé et en repas, thon, pâtes, ananas et maïs et oranges en dessert : toujours aussi bon et original. Nous partons ensuite en expédition au puits à 5 : Manon, Anne, Jeanne, Jean et moi. Le puits est profond à peu près 20m. Le seau est en fait, une chambre à air ouverte et cousue pour en faire un seau. Nous lançons la corde avec le seau au bout ; nous testons la température, elle est très fraîche. Nous nous faisons une douche l’un et l’autre où le contraste est étonnant mais c’est très agréable. Nous avons pris cette douche tout habillé si bien que nous gardons la fraîcheur de l’eau un peu plus longtemps. Ensuite c’est le retour au bivouac où nous faisons une petite sieste. L’heure du repas arrive : soupe aux champignons, riz avec des tranches de citron et de la sauce tomate. Les chameliers font à nouveau du pain mais je me couche car je suis un peu fatiguée et je m’endors à la belle étoile.

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