2006-04-09 Trek en Mauritanie P2

12 avril 2006

Trek en Mauritanie Partie 2

du 9 au 16 avril 2006 by Christine

Si vous souhaitez commencer par regarder les photos, elles sont visibles à la fin de ce compte rendu.

Vendredi 14 avril 2006

Je me réveille à 6 heures et c’est le rituel : préparation des sacs et petit déjeuner. C’est le départ à 7 heures ¼. Ce matin à 6 heures, il faisait déjà 23° mais j’avais l’impression qu’il faisait moins que cela, ça promet pour le retour. Aujourd’hui, il faut passer 3 cordons de dunes et 2 vallées, la 3^ème devrait être l’oasis. Il fait plus chaud que d’habitude car il n’y a pas de vent. Nous croisons une femme et 2 enfants qui recherchent des moutons. Nous, ce matin, nous avons croisé Bah le chamelier qui ramenait les chameaux, il les ramène près du bivouac et repart chercher celui qui manque. Nous le voyons au loin mais le chameau n’a pas l’air de vouloir le suivre, il s’accroche à sa queue mais le chameau le tire sur plusieurs mètres enfin, il arrive à lui faire entendre raison et il le ramène. Nous passons les cordons de dunes entrecoupés de vallées ; enfin, en haut de la dernière dune, nous voyons un petit village et oh bonheur !! L’oasis, merveilleux petit îlot de verdure ; nous passons entre les palmiers et quelle sensation de fraîcheur !

Nous arrivons à une tente que les nomades nous laissent pour la journée. Le repas arrive bientôt : taboulé et sardines et en dessert compote de pommes. Nous apprenons ensuite qu’il y a une piscine que nous allons voir. C’est un bassin de 5m sur 3 et la t° est délicieuse. Pas de maillot alors j’y vais en slip et T-shirt. Nous descendons dans le bassin, c’est frais et merveilleux. Anne a acheté 2 cocas pour vraiment avoir le paradis. Forcément, cela dégénère et nous nous arrosons mutuellement. Bientôt, nous voyons arrivés Dah en maillot et Amadou le cuistot s’y met tout habillé. Après un moment, nous sortons de l’eau, il fait frais et mon T-shirt est froid, j’ai la chair de poule mais à l’extérieur du bassin, le sable et l’air sont brûlants. Jean et moi retournons à la tente et je m’endors. Je suis réveillée en sursaut par Manon qui a lancé quelque chose à côté de moi ; puis, c’est à nouveau le thé fait par Jeanne et Eloi. Dehors, le vent s’est levé et le sable vole, mon T-shirt n’est pas resté longtemps mouillé. Les chameaux sont regroupés devant notre tente où il y a le puits. Ils nous tournent tous le dos et sont couchés. Vers la fin de l’après midi, Dah nous dit qu’on repasse par la piscine avant de partir pour le bivouac. Après une heure de route, nous arrivons au campement. Il est bien installé et c’est chouette d’arriver et que tout est prêt. Nous sommes secs pourtant nous avions tous replongé dans la piscine. Ce soir, spaghettis bolognaise et ananas au sirop. Tout à coup, le vent monte et le sable vole partout à tel point que le pain sera cuit en contrebas à l’abri du vent. Ensuite, les chameliers nous font une petite soirée et chantent. Nous leur chantons une chanson composée par toute la famille qui est avec nous sur l’air « des copains d’abord. » C’est le coucher et ce soir, nous dormons dans la tente à l’abri du vent.

Samedi 15 avril 2006

Ce matin, départ plus tard. Nous attendons les chameliers et nous voyons toute l’organisation pour charger les bagages ; d’habitude, nous partons avant les chameliers. Nous faisons quelques photos car nous les quittons ce matin. Ils déposent nos bagages « au maure bleu ». En route, nous faisons un petit tour en chameau car 2 ont été équipés de selles. Ils nous aident à monter et c’est impressionnant la hauteur qu’on est là haut !

La selle n’est pas trop confortable et Anne et moi pensons qu’une méharée ne doit pas être agréable une semaine. Les chameliers nous quittent et nous font des grands signes d’adieu. Pour nous, la route continue dune après dune jusqu’au moment où l’on aperçoit Chinguetti. Aux abords du village, le spectacle est désolant, il y a des déchets partout ; nous passons dans le village où nous croisons des biquettes, ça sent mauvais et les rues sont sales. On y arrive enfin, nous retrouvons notre cabane et nous dormons au même endroit que dimanche dernier. Nous achetons coca et fanta c’est bon mais dommage que ce ne soit pas frais. Nous prenons une douche, faisons une sieste et ensuite, c’est l’heure du repas. Nous mangeons des carottes râpées très fraîches, du riz et du chameau et en dessert des pêches au sirop.

Dah nous emmène ensuite visiter Chinguetti situé dans l’erg d’Ouarane. La bibliothèque où un homme ayant de bonnes qualités d’orateur et un peu cabot, nous explique les livres qu’il a à Chinguetti. Ils sont en mauvais état et ne peuvent être manipulés. Il nous raconte l’histoire de Chinguetti mais nous dit auparavant que « la connaissance est la fortune qui n’appauvrit pas quand on la donne » je trouve cette phrase très belle. La ville ancienne dans laquelle il fait bon se perdre date de 1264. Elle a fait suite à la première ville bâtie sur cet emplacement en 777 qui s'appelait alors Aber, « le petit puits » en arabe. Celle que l'on a rapidement surnommée La Mecque mauritanienne comptait alors douze mosquées pouvant accueillir chacune 1 000 hommes. Enfin, une troisième ville, qui s'organise autour de l'ancien fort français, est née il y a 43 ans, regardant en face l'antique cité et la tenant à distance, séparée d'elle par 1 km de sable. Il nous montre la vitrine de la tolérance qui contient le livre référent de chaque religion : la bible pour les chrétiens, la torah pour les juifs, le coran pour les musulmans. Cet orateur est captivant à écouter. Et C'est avec entrain qu'il nous ouvre la porte de ses richesses à l'aide d'une clé de Chinguetti. Cette clé, d'origine yéménite et que l'on retrouve aussi au Mali, en pays Dogon, et au Maroc, ressemble étrangement à une brosse à dents préhistorique. Mais elle permet d'accéder à la salle des imprimés, qui bénéficie d'un système d'éclairage traditionnel faisant aussi fonction de système d'aération, gardant la température constante au gré des saisons. C'est donc à la source d'un petit puits de lumière que l'on découvre les étagères poussiéreuses et les livres qui les composent. Inexorablement victime de l'ensablement, Nous ressortons et nous sommes assaillis par les vendeuses de produits artisanaux.

Nous faisons un petit tour près de la mosquée et nous terminons par une boutique d’artisanat féminin. J’y achète une 2^ème théière pour moi cette fois. Nous repartons vers le maure bleu où quelques vendeuses sont toujours à la porte de l’auberge et se rappellent même notre prénom mais ça devient lassant !

Repas ensuite, du chameau, toujours du chameau avec de la semoule, bref un couscous de chameau ! Puis, nous allons sur la terrasse où Amédou nous offre le thé à la menthe mais j’ai oublié de raconter qu’avant nous avons fait une partie de sci comme dans le désert avec comme pions des brindilles et des crottes de chameau ; le jeu est magnifique tout peint de belles couleurs. La partie est acharnée et chacun se prend au jeu. Amédou triche mais tout cela avec humour ; l’équipe de Dah, c'est-à-dire nous en l’occurrence, gagnons. Après le thé, au lit pour une dernière nuit. Le vent souffle fort et je me réveille plusieurs fois.

Dimanche 16 avril 2006

Au matin plus de vent. Nous nous réveillons tranquillement car, ce matin Dah nous emmène une dernière fois pour voir une mine d’argile. Quand nous arrivons, quelqu’un est au fond de la mine et remplit des seaux d’argile qui sont remontés comme des seaux d’eau d’un puits ; il règne une forte odeur de pétrole venant du fond ; car en fait, au fond, la personne s’éclaire avec une lampe à pétrole pour remplir les seaux. Ces seaux sont vidés dans de gros sacs et ces gros sacs sont portés à dos d’âne. Ensuite, nous montons une dernière fois sur la dune et nous contemplons silencieusement ce paysage magnifique qui s’offre à nous. La nostalgie nous gagne tous et c’est d‘un pas lourd que nous regagnons « le maure bleu ».

Nous préparons les sacs, cette fois ci, c’est la fin. Nous prenons le repas plus tôt car Dah veut nous emmener au marché d’Attar avant de prendre l’avion. Je trouve un petit dromadaire en bois pour Solène que je paie 8€. Partout, dans ce marché, il y a des femmes qui cousent à la machine à même le sol. On trouve de tout dans ce marché, des cacahuètes, des dattes, des pantalons type bozo mais Jean en a déjà acheté 2 mais ils nous suivent pour nous vendre de tout. Nous finissons par en acheter 2 de plus pour 10€. Et c’est la fin, Dah vient nous chercher pour l’aéroport. Ces derniers instants sont extrêmement pénibles et chacun en a gros sur le cœur de quitter Dah et Amédou, quand nous nous disons adieu.

Puis, c’est l’aéroport, l’enregistrement et l’attente. Un fonctionnaire de police amuse un peu la galerie avant le départ. Il nous annonce que chacun devra mettre son sac sur le chariot pour l’embarquement. Comme je n’ai pas de sac, je pars en avant avec Jeanne et Eloi, aucune place numérotée, nous choisissons de bonnes places à l’avant. Maintenant, en route vers Paris où nous arrivons vers minuit.

Les photos, c’est ICI